Perte du TCG Dumplupinar
TCG Dumplupinar
- Avril 1953 : Les sous-marins turcs TCG
"Inönü I" et TCG "Dumlupinar" commencent leur voyage de
retour vers les chantiers navals de la TAF à
Gölcük après avoir accompli leurs missions
respectives dans le cadre d'un exercice régulier
d'entraînement de l'OTAN (exercice naval Blue Sea) en
Méditerranée.
- Le 04 Avril 1953 à 02h10, ils entrent dans le
détroit des Dardanelles en route pour Gölcük
avec 96 membres d'équipage.
- Il y a une forte brume dans le détroit cette
nuit-là, ce qui limite fortement la visibilité. Le
lieutenant Hüseyin Inkaya est de quart à la
passerelle lorsque le "Dumplupinar" est soudainement et
violemment frappé, il est 02h15, par quelque chose
d'invisible au large de la pointe de Nara - le point le plus
étroit (1,2 km) et le plus profond (113 m) des
Dardanelles, ainsi que le point où les courants sont les
plus forts jusqu'à 5 nautiques contre 1-2 ailleurs dans le
détroit.
- Les huit membres d'équipage qui se trouvent sur le pont
et la passerelle au moment de la collision sont projetés
à l'eau sous la force de l'impact, deux d'entre meurent
déchiquetés dans les hélices du sous-marin,
et un autre se noie.
- Le "Dumlupinar" a été éperonné par
le cargo suédois M/V "Naboland"" au niveau du poste torpilles avant,
à tribord, et commence à prendre l'eau dans ses
compartiments avant. En raison de la gravité des
dégâts causés et de l'explosion qui s'en est
suivie au central, le "Dumlupinar" coule en quelques minutes. La
plupart des communications sont coupées, ainsi que
l'alimentation électrique. Les 88 hommes survivants
à l'intérieur du sous-marin, voyant que le bateau a
une entrée d'eau sur l'avant, essayent d'atteindre la
poupe pour chercher un abri dans le poste torpilles, et beaucoup
d'entre eux périssent dans les eaux qui montent
rapidement. Sur les 88 premiers, seuls 22 atteignent et
s'enferment dans le poste torpilles arrière, et lancent
une bouée de communication d'urgence dans l'espoir de
contacter les sauveteurs de surface.
- Peu après la collision, un navire des douanes qui
était ancré dans le port voisin d'Eceabat est
averti de l'incident par un petit bateau à moteur qui a
entendu l'impact et qui demande aux douaniers de se rendre sur
les lieux. Lorsque le bateau des douanes atteint le site de
l'accident, il voit que le M/V "Naboland" a mis à l'eau
ses canots de sauvetage et des gilets de sauvetage pour aider les
membres survivants de "Dumlupinar", et il lance des fusées
éclairantes pour alerter les éventuels sauveteurs
dans la zone. Le navire des douanes recueille à son bord
les cinq marins sauvés du "Dumlupinar" qui n'ont pas
coulé avec le sous-marin, et les emmène dans les
hôpitaux locaux. Trois des officiers hospitalisés
succombent à leurs blessures le lendemain.
- Personne à la surface n’est au courant du nombre
de victimes, et les autorités appellent le navire de
sauvetage "Kurtaran" sur les lieux pour aider les marins
restants. En attendant le "Kurtaran", le jour de lève, la
brume lourde commence à se dissiper, et le navire des
douanes repère la bouée de communication
d’urgence qui a été libérée par
les marins pris au piège. Le second du navire des douanes
Selim Yoludz contacte pour le téléphone
situé à l’intérieur de la bouée
de communication et lit l’inscription qui y figure, qui
dit: « Le sous-marin TCG Dumlupinar, commandé
à la marine turque, a coulé ici. Ouvrez la trappe
pour établir le contact avec le sous-marin ».
- En suivant ces instructions, Yoludüz établit le
contact avec le sous-marin coulé, et le lieutenant Selami
Özben lui répond. Il informe Yoludüz que le
sous-marin est incliné de 15° à tribord
après l'impact avec un cargo, et que les 22 membres
d'équipage survivants sont enfermés dans le poste
torpilles arrière, sans électricité ni
nourriture. Yoludüz, à son tour, informe le
lieutenant Özben qu'ils se trouvent dans la zone de la baie
de Nara à Çanakkale, à environ 90
mètres de profondeur, que le navire de sauvetage
"Kurtaran" est en route, et qu'ils feront tout leur possible pour
sauver les marins pris au piège.
- Le "Kurtaran" arrive sur les lieux vers 11h00 le 04 Avril,
environ 9 heures après l'impact initial, aux
côtés de l'amiral Sadik Altincan et du gouverneur
Safaeddin Karanakçi. Tout au long de l'opération de
sauvetage qui suit, le lieutenant Özben reste en contact
régulier avec Yoludüz, ainsi qu'avec l'amiral des
forces maritimes de Çanakkale, Zeki Adar, et le second
capitaine, Suat Tezcan, du sous-marin jumeau "Inönü I".
Les sauveteurs implorent les marins coincés de garder le
moral et leur conseillent de s'abstenir de parler, de chanter ou
de fumer afin de préserver le précieux
oxygène.
- Malgré les nombreuses tentatives des ingénieurs,
des plongeurs et des navires de la marine américaine et
turque, les efforts de sauvetage ne donnent aucun résultat
en raison des forts courants et de la profondeur de l'endroit
où se trouve le "Dumlupinar", et le moral de
l'équipage piégé commence à baisser.
Dans l'après-midi, les voix des 22 marins se taisent et
sont remplacées par des prières. Enfin, les
sauveteurs qui s'excusent transmettent la nouvelle tragique aux
marins en disant : « Messieurs, maintenant vous pouvez
parler, vous pouvez chanter, vous pouvez même fumer
». Le lieutenant Özben répond par un dernier
"Pour notre pays", et vers 15h00 le 04 Avril, le câble qui
tient la bouée de communication se casse, et plus aucune
nouvelle n'ait reçu du "Dumlupinar".
- Malgré le manque de communication, les opérations
se sont poursuivies afin de sauver les hommes pris au
piège, et tout le pays a suivi le mouvement par le biais
de la radio et des journaux. Le 07 Avril 1953, trois jours
après l'accident, il est déclaré que la
hausse des niveaux de dioxyde de carbone à
l'intérieur du sous-marin a tué tout
équipage survivant, et l'opération de sauvetage est
abandonnée.
- Le lendemain, à 15h00, une cérémonie
commémorative a lieu sur le navire "Basaran".
Source : Différents sites sue le Net.