Gymnote S 655
Avaries de barres de plongée
Nous devons aujourd'hui sortir du bassin ou
nous étions pour des réparations, et aller faire
quelques essais au large histoire de vérifier si tout
marche bien. La journée se passe bien le sous-marin est
bien pesé et il est 19h00, il faut maintenant faire
surface et rentrer à l'arsenal.
Le pacha fait mettre en avant 4 pour faire surface sur les barres
le sous-marin accélère nous sommes à
l'immersion périscopique soudain le sous-marin pique du
nez et prend une pointe négative de -25° tout ce qui
n'est pas solidement attaché tombe au sol le tiers de
repos était en train de dîner et bien sur plus rien
dans les assiettes ni sur la table, on se raccroche à tout
ce que l'on trouve. Que se passe t'il? Soudain une vibration se
fait sentir, c'est l'équipe de la propulsion qui à
compris qu'il se passait quelque chose d'anormal qui vient
d'inverser les moteurs et sont partis arrière toute. Au
bout de quelques secondes qui paraissent bien longues le
sous-marin finit par se redresser lentement ( 4000 tonnes
à 12 km/h ça ne s'arrête pas comme
ça.) Nous sommes presque revenus à l'horizontale
quand un léger choc est ressenti, nous venons de percuter
le fond à prés de 80 m. Immédiatement tous
les membres de l'équipage font une ronde
d'étanchéité, ça va, pas de voie
d'eau nous sommes à l'arrêt il n'y a plus
qu'à remonter prudemment en s'allégeant.
Nous faisons surface et rentrons au port. Après inspection
il est apparut que le système de commande des barres de
plongées était tombé en panne et
s'était retrouvé bloqué à descendre
au plus mauvais moment.
Plus de peur que de mal, nous sommes contents finalement de tous
ces entraînements qui nous faisaient râler parfois,
là c'était utile de mettre en arrière toute
rapidement, n'ayant pas beaucoup d'eau sous la quille le choc
aurait pu être destructeur à pleine vitesse et avec
une telle pointe.
Je me rappelle que ce jour là, nous avions embarqué
un jeune appelé qui faisait du gardiennage pour lui faire
profiter de la balade en mer il n’avait pas l’air
rassuré du tout, je pense qu’il s’en souvient
encore.
(Septembre 1975).
© Pierre JACQUIN