Les naufrages du H.M.S. "Laurentic" et du H.M.S. "Patroclus"



- Comme le raconte le journal de guerre (KTB) de Kretschmer, le "Laurentic" et le "Patroclus" étaient chargés de tonneaux pour augmenter leur réserve de flottabilité en cas de torpillage. Des cibles simples, même si elles sont destinées à un commandant réputé pour sa précision, mais il lui faut pas moins de neuf coups (plus un raté) pour les couler. En plus d'interrompre la cogitation du Capt. Vivian dans la chambre des cartes, la première torpille sur le "Laurentic" touche le milieu du navire dans la chaufferie, déchirant un grand trou dans sa coque. Le signal suivant de Vivian, qui est fait en clair, informe Kretschmer qu’il n’est pas en mesure d’augmenter sa vitesse alors il n’a pas besoin de se dépêcher ni pour son deuxième coup (un raté probable) ni pour son troisième ce qui n'a pour Kretschmer aucun effet visible autre que l'obligation pour Vivian de quitter le navire. Avant cela, cependant, un coup du canon de 4" du "Laurentic" permet de repérer le massif de l'U-99, après quoi Kretschmer tourne immédiatement son attention vers le "Patroclus", maintenant arrêté pour ramasser les survivants.
- Le "Patroclus" est une cible facile mais tenace. Peu de temps après 23h00 GMT (minuit, heure allemande) le bâtiment du Capt. Wynter prend la première de six torpilles de l'U-99. Bien que cette première détonation cause d'importants dommages sur le pont avant, elle n'affecte pas sa capacité de manœuvre. Pour la deuxième fois cette nuit-là, le Cdr Martin laisse entendre que le "Patroclus" peut encore prendre des mesures d'évitement, mais le capitaine Wynter refuse encore cette fois avec plus de raison: les hommes de son propre navire sont dans l'eau avec ceux du "Laurentic" et du "Casanare". Officier à la retraite qui a remporté la D.S.O. à la tête du destroyer H.M.S. "Magic" lors de l’action nocturne du Jutland, Wynter n’approuve pas ce qu’il considère évidemment comme une trahison de la haute tradition de la Royal Navy. Cependant, les deuxième et troisième torpilles de l'U-99, qui frappent le "Patroclus" vingt et quarante minutes après la première, obligent Wynter à passer l'ordre d'abandonner le navire. Dans le chaos causé par la troisième torpille, dont le Cdr Martin, un certain nombre d'hommes, se retrouvent coincés à bord, sans aucun canot de sauvetage à descendre. En réponse aux tirs d'obus de l'U99 (Kretschmer ayant maintenant recours à son canon de 88 mm pour préserver les torpilles), ce groupe arme le canon tribord de 3 pouces, l'obligeant avec succès à prendre des mesures d'évitement. Son option de tir ayant échoué, Kretschmer tire alors sa dernière torpille sur le "Patroclus". À sa grande consternation, sa quatrième torpille ne réussit pas à atteindre le résultat souhaité. Les croiseurs marchands armés restent à flot pendant deux heures, gagnant un peu de répit alors que l'U-99 est forcé de plonger par un "Sunderland". Les bateaux de sauvetage et les radeaux se remplissent peu à peu d'hommes confiants que l'aide va arriver en quelques heures pendant que Kretschmer charge ses cinq torpilles restantes. Seul le "Patroclus" est 'habité', la douzaine d'hommes qui restent autour du canon trouve dans le grand navire un poste d'amarrage préférable aux eaux froides de la nuit dans l'Atlantique. Lorsque Kretschmer refait surface à 03h00, il peut s’acquitter de ses tâches sans entraves. Les cinq tubes de l'U-99 rechargés, le "Sunderland" disparu et aucune escorte en vue, la longue nuit de Novembre lui permet de manœuvrer à volonté en surface. Une troisième torpille dans la coque du "Laurentic" le coule peu avant 05h00, mais le "Patroclus" a besoin d'une cinquième et d'une sixième torpilles avant que la structure du pont ne s'effondre et que son arrière ne se brise finalement. Il coule vers 05h50 GMT, donnant à l'U-99 juste assez de temps pour lui permettre de s'échapper alors que le destroyer "Achates" arrive sur les lieux. Vingt-quatre heures après avoir atteint sa zone opérationnelle, Kretschmer coule un navire marchand et deux croiseurs marchands armés dans pratiquement la même position. L'U-99 est de retour à Lorient dans les dix jours qui suivent son départ, Donitz estimant que la croisière a été couronnée de succès et d'habileté.






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