SIBYLLE S 617
Le 24 Septembre 1952 exécute avec le
"TOUAREG" un exercice d'attaque par escorteur d'un Sous-Marin
naviguant à une immersion minimale de trente mètres
avec changement de route de 30° toutes les dix minutes.
Ayant plongé à 07h43, la "SIBYLLE" était
attaquée une première fois à 07h52.
Au cours d'une deuxième attaque le contact a
été perdu à l'ASDIC à 08h02 à
270 mètres de distance, un peu avant que l'Escorteur
n'arrivât à la verticale du Sous-Marin; le contact
n'a plus été retrouvé.
La bouée de sécurité du Sous-Marin a
été vue à 08h15.
L'accident a donc eu lieu entre 08h02 et 08h15. Aucune
manifestation extérieure n'a été
perçue (explosion, bruit de chasse).
Hypothèses éliminées
Les circonstances mêmes de l'accident permettaient donc
d'éliminer de prime abord les trois hypothèses
suivantes :
a)- accident à la prise de plongée : le Sous-Marin
ayant été suivi par le "TOUAREG" pendant vingt
minutes après sa prise de plongée.
b)- explosion externe : elle n'eut pu échapper à
l'écoute du "TOUAREG" et du Sous-Marin "LAUBIE" en
plongée dans un secteur voisin.
c)- collision : elle n'eut évidemment pas
échappé non plus au "TOUAREG".
Hypothèse à envisager
L'accident s'est produit à un moment voisin de celui
où le "TOUAREG" passait au-dessus du Sous-Marin ainsi
limité dans ses possibilités de réaction
immédiate.
La réaction immédiate et la plus efficace d'un
Commandant de Sous-Marin en difficulté est de provoquer le
retour brutal en surface par une chasse d'air à haute
pression dans les ballasts. S'il ne peut songer
immédiatement à cette manoeuvre à cause du
risque de collision avec le bâtiment de surface qu'il a
au-dessus de lui, il doit essayer de rétablir la situation
en se maintenant momentanément en plongée. Les
moyens dont il dispose alors sont beaucoup moins puissants.
La Commission retient donc particulièrement
l'hypothèse qu'un changement d'assiette et d'immersion
s'est produit à un moment où le "TOUAREG"
était à proximité immédiate de la
"SIBYLLE", et que bridé dans ses réactions le
Sous-Marin a été amené à une
immersion dangereuse.
La perturbation dans la tenue de plongée qui,
initialement, a pu ne pas être très importante, peut
être provoquée par des causes multiples qui font
particulièrement l'objet des études en cours.
(Extrait d'un compte rendu de la Marine Nationale)