Bergen BRUNO



Construction de "Bruno"


Année de début de la construction
1941
Année de fin de la construction
1944
Bunker
130,50 mètres de long
143 mètres de large
19,30 mètres de haut
Épaisseur du toit
6 mètres
Nombre d’Alvéoles
6
Les 3 premières.
Cales sèches
A,B,C
100 mètres de long
11 mètres de large
Les 3 autres alvéoles
Bassins à flot
D,E,F
100 mètres de long.
17 m de largeur
Profondeurs des bassins.
Alvéoles A,B et C : 6 mètres
Alvéoles D,E et F : 7,2 mètres
Notes
A côté de l'alvéole F : Station de pompage
A l'arrière de l'alvéole A : Atelier artillerie
A l'arrière de l'alvéole B : Atelier constructions navales
A l'arrière de l'alvéole C : Chaudronnerie
A l'arrière de l'alvéole D : Atelier mécanique
A l'arrière de l'alvéole E : Atelier torpilles
A l'arrière de l'alvéole F : Atelier réglage des torpilles
A l'arrière de la station de pompage : S/Station électrique et local batteries
Au premier étage :
Au-dessus de l'alvéole A : Atelier des signaux
Au-dessus de l'alvéole B : Atelier de réparations des périscopes
Au-dessus de l'alvéole C : Atelier de réparation navale
Au-dessus de l'alvéole D : Atelier d'Ingénierie
Au-dessus de l'alvéole E : Atelier d'Ingénierie
Au-dessus de l'alvéole F : Atelier électrique


Plans de l'U-Bunker (1)
Plans de l'U-Bunker (2)


- Peu après l'invasion de la Norvège en 1940. Les Allemands établissent des bases navales dans plusieurs ports, par exemple à Trondheim et à Bergen. Ce dernier est l'un des plus importants pour y effectuer des avitaillements et des réparations.
- Au printemps 1941, la Marine commence à planifier un U-Bunker à Bergen, en choisissant une petite baie à l'Ouest de la ville.
- En Mai 1942, les travaux de construction d'un U-Bunker au port norvégien commencent. L'U-Bunker est construit sur un affleurement rocheux.
- Le bunker doit être composé de dix alvéoles, dont trois à flots et six autres asséchables. La dixième sera utilisée pour le stockage du combustible d'une capacité de 1800 m³, d'un réservoir de lubrifiant de 600 m³, de trois réservoirs de 250 m³ ainsi qu'une installation de production d'oxygène, des générateurs d'un système de vapeur à haute pression pour la production d'eau chaude. En fait seulement sept alvéoles sont construites : l'une d'entre elles est utilisée pour le stockage du combustible (alvéole G), et des six autres, trois sont des alvéoles à flot et les trois autres des alvéoles asséchables. Le toit a jusqu'à 6 mètres d'épaisseur par endroits et les murs jusqu'à 4 mètres d'épaisseur. Un étage intermédiaire, d'une hauteur de 3,7 à 3,9 mètres, est construit au-dessus du bunker principal pour fournir de l'espace de stockage supplémentaire. Cet étage intermédiaire ne couvre que les alvéoles A, B et G. Cela a également pour effet de renforcer le niveau de protection contre les attaques aériennes à l'intérieur du bunker. La taille totale du bunker Bruno est de 130 mètres par 143 mètres.
- Fait inhabituel pour de tels projets de construction en dehors de l'Allemagne, la responsabilité n'est pas entre les mains de l'Organisation Todt, mais dans celles du département de construction portuaire du KMW de Bergen, qui devient le bureau des constructions portuaires de Bergen en 1943. Wayss & Freytag AG, qui a également travaillé sur des projets similaires en Allemagne, est l'entreprise principale de construction qui à son tour attribue des contrats à diverses entreprises de construction. Chacun des trois alvéoles à flot, du côté Nord du bunker, ont 11 mètres de large, et les alvéoles asséchables ont 17 mètres de large. Leurs entrées sont protégées par des portes d'acier de 3 cm d'épaisseur et d'une largeur de 3 mètres formées par des plaques en quatre parties suspendues qui se chevauchent. Ces portes sont manœuvrées par des moteurs électriques. Les alvéoles à flot ne possèdent pas de fermeture. Chaque alvéole possède un pont roulant de 3 tonnes, l'alvéole C a même une grue de 30 tonnes pour la manipulation des moteurs diesel. Les pompes d'asséchement se trouvent entre les alvéoles D et E.
- Au milieu de l'année 1944, les premiers sous-marins entrent dans l'U-Bunker et, à partir de Décembre de la même année, la pleine exploitation peut commencer.
- Peu après le début de la construction en Novembre 1941, les premières difficultés apparaissent. Seuls quelques travailleurs sont disponibles en raison de l'habitat dispersé de la Norvège; pour la première fois, la Marine déploie également des compagnies punitives sur le chantier de construction pour cette raison. Un autre obstacle est le mauvais état des liaisons routières et ferroviaires en Norvège. Des travaux préparatoires très complexes sont effectués ici, car les matériaux de construction doivent être transportés sur de longues distances et les conditions climatiques en Norvège retardent considérablement la construction des bunkers.
- Le plafond du bunker devait avoir une épaisseur de 6 mètres de béton armé et une couverture de granit de 1 mètre d'épaisseur à la fin de la guerre, mais seule l'alvéole B a reçu le plafond en béton armé dans l'épaisseur prévue. Les autres alvéoles n'ont qu'une épaisseur de plafond de 3,5 mètres - 4 mètres. Les dalles principales et intermédiaires sont bétonnées à l'aide de poutres en béton précontraint, les poutres au-dessus des alvéoles asséchables mesurent 15 mètres et ont un poids chacune de 11 tonnes. Les poutres au-dessus des alvéoles à flot ont une longueur de 21 mètres et un poids de 21 tonnes.
- Sur le toit de l'alvéole B, il y a trois positions antiaériennes, au coin Sud du bunker, une tourelle équipée d'un lance-grenades M19 est installée. Cette arme de défense rapprochée est extrêmement efficace (calibre 5 cm, vitesse de tir maxi 120 coups/min).
- Matériaux employés : 350000 tonnes de gravier, 68000 tonnes de ciment, 10000 tonnes de fer, 15000m3 de bois, 3000 tonnes de combustible, 150 tonnes d'explosifs et 1500 tonnes de charbon et briquettes
- La base est le siège de la 11.U-Flottille pendant la majeure partie de la guerre et, à la suite de l'invasion alliée de la Normandie, prend une importance stratégique encore plus grande puisque les bases françaises sont, une à une, fermées et abandonnées.
- Les travaux d'agrandissement et d'amélioration du bunker se poursuivent tout au long de la guerre. Au fur et à mesure que l'importance de la base des sous-marins de Bergen augmente, la détermination des Alliés à la détruire l'était aussi.
- Le premier raid de bombardement majeur, comprenant plus de 130 bombardiers de la RAF, a lieu le 04 Octobre 1944. Bien que le raid de la RAF cause des destructions considérables dans la région et de lourdes pertes civiles, ses effets sur les bunkers sont minimes. Des coups directs sont obtenus, mais aucun ne réussit à pénétrer l'épaisse coque en béton armé.

Trois sous-marins de Type VII-C de la 11.U-Flottille sont prêts pour le départ dans la baie de Bergen.
Les réparations et les révisions sont effectuées complètement à l'extérieur au milieu de l'année 1944. Après cela, une partie du chantier naval a pu s'installer dans le bunker "Bruno". Néanmoins, en raison du surpeuplement de la base et du chantier naval, les travaux se poursuivent à l'extérieur.
En conséquence, les deux bateaux l'U-228 et l'U-993, qui se trouvent dans un dock flottant, sont gravement endommagés lors d'une attaque de la R.A.F. le 04 Octobre 1944 et doivent être démolis.

- Lors d'une autre attaque dans la nuit du 28 au 29 Octobre, près de 250 avions de la RAF sont impliqués, mais moins de 50 d'entre eux finissent par trouver et bombarder la cible, 454 kg de bombes en quatre attaques sont largués sur le site. Pas une seule victime allemande n'est à déplorer, bien qu'une fois de plus il y ait des pertes considérables en vies humaines civiles. L'intérieur du bunker ne subit aucun dommage, tous les effets de souffle sont dissipés dans l'espace entre les niveaux extérieur et intérieur du toit. Pendant les attaques, la porte de l'alvéole C est endommagée, de sorte que l'eau a pénétré dans l'alvéole. Un sous-marin se trouvant dans l'alvéole D encore ouverte aurait été endommagé, tandis que deux autres bombes touchent l'alvéole E sur les poutres de plafond qui viennent d'être posées. À l'extérieur du bunker, une centrale à béton est détruite par des bombes. Suite à ces deux attaques, les opérations de construction sont retardées de trois mois.
- Un troisième raid final le 12 Janvier 1945 est lancé par 32 bombardiers "Lancaster" de la RAF transportant des bombes "Tallboy".
- Trente-deux "Lancaster" et un "Mosquito" (un "Pathfinder") du 9ème et 617ème Escadron attaquent le bunker avec des bombes de 5,4 tonnes.
- Vingt-quatre "Tallboy" sont largués d'une hauteur de 4500 - 5500 mètres. Deux bombes frappent le bunker, une bombe explose sur le plafond de 3,5 mètres d'épaisseur au-dessus de l'atelier de l'alvéole C. Après avoir pénétré d'environ 2,5 mètres le béton armé, la bombe explose et ouvre un trou de 4,35 mètres x 3,25 mètres dans le plafond. La deuxième bombe touche le plafond au-dessus de l'alvéole C, qui n'a alors que 2,5 mètres d'épaisseur. En raison de l'énorme force de détonation, la paroi de séparation de 2 mètres de large des alvéoles B et C est déplacée de 15 cm vers l'alvéole A. De plus, les trois murs perpendiculaires sont détruits sur les alvéoles A et B sur une longueur de 15 mètres.
- Ce bombardement retarde la progression de la construction à cause de dégâts sur l'équipement du site.
- Dans les quatre mois qui suivent l'attaque jusqu'à la fin de la guerre, les travaux de construction se limitent à la restauration de l'équipement du site, à la réparation des dommages au bunker et au renforcement du plafond des alvéoles C à F de 2,5 mètres à 4mètres.
- L'U-Bunker de Bergen survit intact à la guerre. L'U-Bunker n'est alors terminé qu'à 85%. A la fin de la guerre, il manque le mur d'extrémité côté mer de l'alvéole G et une partie du plafond.

© Lindberg
"Bruno" en 1945 (© Lindberg)




- Peu après la guerre, les Royal Engineers font sauter les murs latéraux de des alvéoles D - F et des parties des murs de l'alvéole C, et la marine norvégienne s'installe dans les vestiges du bunker dès la fin des années 1950.
- Les deux alvéoles asséchables intactes sont utilisées pour les sous-marins norvégiens, l'alvéole C était en grande partie bloquée par des débris de plafond, mais il semble possible d'utiliser la cale.
- Au début, la marine norvégienne évite les coûts importants du projet, mais aujourd'hui, la troisième alvéole est également utilisée par la marine norvégienne. La zone détruite des alvéoles D à F est remplie jusqu'au niveau du quai et aménagée en quai. Toutes les salles d'atelier sont encore utilisées.



Source : "Die deutschen Ubootbunker und Bunkerwerften" de Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe Verlag.
              "U-Boat Bases and Bunkers 1941-1945" chez OSPREY PUBLISHING.


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