H.M.S. "Fleur-de-Lys" (ex NF "La Dieppoise")


H.M.S. Fleur-de-Lys (© BFZ)
H.M.S. "Fleur-de-Lys" (© BFZ)


Type
Chantiers de Construction
Smith's Dock Company, Limited (Angleterre)
Mise sur cale
30 Janvier 1940
Lancement
21 Juin 1940
Mise en service
26 Août 1940
Caractéristiques techniques
Longueur : 62,56 mètres
Largeur : 10,05 mètres
Tirant d'eau : 3,51 mètres
Déplacement : 950 tonnes
Déplacement maxi : 1160 tonnes
Propulsion
1 × 4 cycle à triple détente avec moteur à vapeur alternatif
2 × tube à feu Chaudières Scotch
Arbre unique
2750 ch (2050 kW)
Vitesse maxi
16 nœuds
Autonomie
3450 nautiques à 12 nœuds
2630 nautiques à 16 nœuds
Armement
1 × canon BL 4-inch (101.6 mm) Mk.IX
2 × mitrailleuse Vickers .50 cal (jumelées)
2 × mitrailleuse Lewis .303 cal (jumelées)
2 × lanceur Mk.II de charges de profondeur
2 × Rails de charge de profondeur avec 40 charges de profondeur
Détection
1 × radar SW1C ou 2C
1 × Sonar de type 123A ou 127DV
Équipage
85 hommes
Commandant
Lt A. Collins RNR
Victimes/Survivants
70/3

- La H.M.S. "Fleur-de-Lys" est à l'origine l'une des quatre corvettes de la classe "Flower" les corvettes autorisées par le gouvernement français en Avril 1939 et commandé à la Smith's Dock Company de Middlesbrough en Août de la même année. La "Dieppoise" (comme elle devait s'appeler) est mise sur cale en Janvier 1940 et lancée le 21 Juin, la veille où la France demande un armistice avec l'Allemagne. Le navire est immédiatement repris par la Royal Navy et complété avec comme nom de "Fleur-de-Lys" le 26 Août. Après avoir s'être entraînée à la école anti-sous-marine de Tobermory, elle commence à naviguer avec la Northern Escort Force of Western Approaches, rejoignant son premier convoi en Septembre.
- Le 07 Novembre, elle est parmi les navires ayant reçu l'ordre de rechercher les navires marchands du convoi HX 84 qui se sont dispersés après avoir été attaqués par le "cuirassé de poche", "Admiral Scheer", dans l'Atlantique-Nord. En Décembre, "Fleur-de-Lys" est réaffectée au 7th Escort Group basé à Liverpool et le 19 Janvier 1941 attaque à l'ennemi pour la première fois, en lançant trois attaques sur un U-Boot pour défendre le convoi OB 275, mais sans succès. Après réparations suite à un échouage à Liverpool, "Fleur-de-Lys" et le 7th Escort Group navigue entre la Grande-Bretagne et Gibraltar, fortement engagée sur l'itinéraire du convoi en Mars. Fin Septembre, elle participe à Opération "HALBERD", un des convois de ravitaillement pour Malte, escortant le cuirassé H.M.S. "Nelson" endommagé jusqu'à Gibraltar dans les première jours d'Octobre.

- Le 08 Octobre 1941, les destroyers H.M. "Lance", "Wild Swan" et "Croome" et les corvettes H.M. "Jonquil" et "Fleur-de-Lys" reçoivent l'ordre de quitter Gibraltar pour renforcer l'escorte du convoi OG 75, qui appareille de Gibraltar après un voyage mouvementé depuis Liverpool. Le convoi a été harcelé par des U-Boote depuis qu'il a été aperçu par un "Kondor" dans le canal du Nord entre l'Irlande du Nord et l'Écosse le 02. Aidé par le mauvais temps, le convoi OG 75 arrive au port sans perte le 13, mais avec des U-Boote sur les talons jusqu'à ce qu'il soit pratiquement à l'ombre du Rocher. Cependant, la présence continue des U-Boote signifie que le travail de la force d'escorte de Gibraltar n'est pas terminé. Dans la nuit du 13 au 14 Octobre, ils sont envoyés en patrouilles individuelles suite à l'observation d'un U-Boot par le chalutier anti-sous-marin "Lord Hotham" au large de Gibraltar. Le bateau en question est presque certainement l'U-206 qui a poursuivi le convoi OG 75 passé Cadix et dont le commandant, le Kptlt Herbert Opitz, a décidé d'une 'incursion spéculative' dans le détroit en attendant de instructions de B.d.U.. Son audace est récompensée par un tir sur un de ses chasseurs au petit matin du 14.
- Extrait du KTB de l'U-206.




35°59'N 05°40'O selon une autre source


- Les données officielles existantes concernant la fin du "Fleur-de-Lys" ont été transmises à l'Amirauté à la suite d'un entretien avec un barreur non nommé qui était l'un des trois survivants du naufrage. Ses observations confirment celles du journal de guerre d'Opitz : "Fleur-de-Lys" a été torpillé et le navire s'est brisé en deux et a coulé". Des informations anecdotiques suggèrent qu'un certain nombre de ceux qui ont réussi à s'échapper de l'épave ont péri lors de la détonation des charges de profondeur du navire. Aucune commission d'enquête n'a été convoquée compte tenu de la nature catastrophique du naufrage, de l'absence de tout survivant parmi les officiers et de la relative certitude que "Fleur-de-Lys" avait succombé à l'attaque des sous-marins.

- Bien qu'il soit difficile de croire que la fin violente du "Fleur-de-Lys", à quelques nautiques des côtes espagnoles, n'ait pas été observée ni depuis la côte ni par d'autres navires dans le détroit, le journal de bord d'Opitz indique clairement qu'une forte brise, le "Levante" (1) soufflait de l'Est, ce qui a sans doute servi à étouffer le bruit d'une explosion. La première information que les Britanniques ont eue de sa perte semble avoir été donnée par un signal radio reçu à Gibraltar à 10h13 ce matin-là, le 14 Octobre, huit heures après l'événement. Ce signal, envoyé par le cargo espagnol "Castillo Villafranca", indiquait qu'elle avait à son bord trois survivants du "Fleur-de-Lys", dont deux blessés. L'un d'eux était manifestement le barreur mentionné ci-dessus. Des navires ont immédiatement été envoyés de Gibraltar pour chercher d'autres survivants, mais bien que "l'épave ait été trouvée à proximité de la pointe de Tarifa et que [les chalutiers] "Returno" et "Burke" aient récupéré quelques corps, ceux qui ont été sauvés par le "Castillo Villafranca" sont restés les seuls membres de leur équipage à survivre à l'attaque d'Opitz.

1) Le Levante est un vent chaud, d'Est à Nord-Est, qui provient du canal d'Alboran et qui est canalisé par le détroit de Gibraltar. Doux et humide sur la côte sud-est de l'Espagne et aux Baléares, le Levante s'étend jusqu'à l'est du golfe de Cadix. (Sources)

Libre traduction par l'auteur du site des pages 126,127 et 128 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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