Le projet Espagnol E-1

- Au début de 1926, le département de planification des U-Boote choisit le Type UG de 1918 (Projet 51a de la marine impériale) au lieu du type UB III, au cas où un plan de mobilisation se concrétiserait. Cette conception n'est pas entièrement élaborée lorsque la guerre prend fin. Tout d'abord, l'IvS doit procéder à une évaluation approfondie des données disponibles, et les dessins lui sont envoyés en Mai 1926. Ensuite, il faut faire construire un bateau d'essai dans un pays étranger ami, avec la participation et sous la direction des Allemands. Enfin, la marine allemande a besoin d'une occasion de tester le sous-marin de manière approfondie.
- Pour la poursuite de ce projet, l'Espagne semble particulièrement appropriée. À l'appui de cette affirmation, l'ambitieux industriel espagnol Echevarrieta déclare qu'en échange de l'octroi d'un crédit allemand important "immédiatement la marine espagnole lui donnera le contrat pour la construction de sous-marins, il autorisera la construction des bateaux par l'intermédiaire d'une entreprise allemande avec l'aide de la direction navale et accordera une attention particulière aux souhaits de la direction navale allemande en ce qui concerne l'enseignement de la construction et la participation aux essais". (Communication de Lohmann au ministre des Finances du Reich en date du 31 Mars 1926)
- Le 18 Août 1926, Lohmann et Canaris se rendent en Espagne, emportant avec eux les plans qu'IvS a élaboré pour le Type UG, afin de voir quelles sont les possibilités d'une construction d'essai pour ces plans. L'Espagne, cependant, a initialement déclaré que son intérêt pour la construction de futurs sous-marins réside dans le type plus grand (1 000 tonnes) avec une vitesse de surface plus élevée, et n'est pas encore prête à signer un contrat approprié. Le fait qu'IvS est toujours lié par contrat à l'UNL, alors que le gouvernement espagnol donne la préférence à Echevarrieta, milite également contre le projet. Au cours de discussions ultérieures, il apparaît que les Espagnols souhaitent élargir le marché et inclure le sous-marin dans un "package" (un pétrolier, des chalutiers de pêche, des torpilleurs, etc.). À l'initiative de Canaris, au début de 1927, l'Oberleutnant zur See Eberhard Messerschmidt (retraité) est envoyé à Madrid comme conseiller naval de l'Amirauté espagnole, où il travaille en liaison permanente entre la direction navale allemande, la marine espagnole et Echevarrieta.
- En Juillet 1927, le ministère espagnol de la Défense envoie Echevarrieta à Berlin pour mener de nouvelles négociations, et Canaris l'informe que la direction navale allemande est prête à aider à la construction de bateaux de Type UG en Espagne, en termes d'argent et de main-d'œuvre. Concrètement, cela signifie qu'Echevarrieta mette son chantier à leur disposition et que toutes les dépenses ultérieures de construction de sous-marins seront financées à l'avance par la marine allemande. Entre-temps, Krupp est intervenu dans la mesure où le contrat entre l'UNL et l'IvS est dissous, ce qui signifie que cet obstacle n'existe plus.
- Le 23 Août 1927, une réunion pour discuter des finances a lieu, présidée par le Konteradmiral Pfeiffer (A), avec Fregattenkapitän Assmann (A II), Canaris (A I), Spindler et Schottky (A II u), Schürer (Mentor) et la marine architectes Ehrenberg, Grauert et Schotte de 'K' Office. Il est convenu de soutenir le programme de construction de Type UG du fonds secret de réarmement à un total de 4 millions de marks, et il est estimé que les coûts de construction totaux s'élèveront à 4,6 millions de marks. Pour justifier ces dépenses considérables, A II u explique dans un mémorandum du 17 Octobre 1927 :
  "Pour échapper au traité de Versailles en maintenant le développement des sous-marins et, si possible, en formant un nombre limité de personnel, il est essentiel que l'IvS, loin d'être prospère, reçoive tout le soutien possible... Nos contrats en Espagne permettent qu'actuellement, une dépense de 1,5 million de marks immédiatement, et au total 3 à 4 millions de marks (répartis sur trois ans) à utiliser selon les directives de l'IvS, nous permettra d'approcher l'objectif de construire le meilleur et le plus moderne sous-marins, de familiariser nos architectes et notre personnel de chantier avec tout ce qu'il y a de meilleur dans la pensée moderne et de constituer les meilleurs équipages militaires (à la fois marins et techniques) dans le domaine des sous-marins."
- Fin 1927, les négociations entre Canaris, Messerschmidt et l'Amirauté espagnole sont parvenues à un point décisif. Entre-temps, Echevarrieta et IvS se sont mis d'accord mis d'accord sur la construction d'un bateau d'essai basé sur le Type UG, dont la coque sera construite par tronçons par le chantier néerlandais Fijenoord, et assemblée au petit chantier privé d'Echevarrieta à Cadix. Fin Novembre 1927, Schotte et Schürer se rendent à La Haye et à Cadix pour discuter des détails de construction préliminaires avec IvS et Echevarrieta.
- Diverses circonstances (y compris l'extension tardive des bâtiments dans le chantier de Cadix) retardent le début des travaux jusqu'en 1928, et à ce moment-là, la conception finale d'IvS pour la construction expérimentale, le projet Numéro Pulll, est devenue un sous-marin à double coque considérablement agrandi contrairement à le plus petit Type UG d'origine de 640 tonnes. Les raisons de ce changement sont les demandes de la marine espagnole pour des moteurs diesel de 1 400 ch et pour un plus grand déplacement en surface, ce qui ne peut pas être atteint avec les formes principalement monocoques de Type UG. La nouvelle conception comprend des superstructures, qui sont tirées jusqu'à la partie la plus basse de la coque épaisse et contiennent des ballasts et des caisses de réglage ainsi que des soutes à mazout. Il est prévu de changer l'armement des torpilles de 50 cm de diamètre au calibre international de 53,3 cm (21 pouces) et d'inclure plusieurs autres modifications, telles que l'utilisation de nouvelles torpilles électriques (et donc sans sillage). Les principales spécifications du Pu111 sont les suivantes.

- La pose de ce sous-marin, qui reçoit les désignations de chantier Ech21 et E1, suit en Février 1929. Bien qu'une grande partie des travaux de construction préliminaires a été effectuée en Hollande et que la livraison des moteurs et de la plupart des équipements d'Allemagne se soit bien déroulée, les travaux de montage à Cadix durent huit mois de plus que prévus, même si ces travaux sont sous la supervision des conseillers en construction (retraités) Schotte et Hey, et d'un groupe de spécialistes dont Ludwig (moteurs) et Meesel (électrotechnique) de la Chantier naval de Wilhelmshaven. Entre-temps, Echevarrieta est dépassé par ses nobles projets et a fait faillite. L'E1 doit désormais être achevé uniquement par IvS, avec un soutien financier à 100% de la marine allemande. L'Espagne a simplement la possibilité d'acheter le bateau.
- Le 22 Octobre 1930, l'E1 est lancé, mais s'échoue et se bloque rapidement à une courte distance de la cale de halage. Il y a d'autres difficultés d'équipement, ce qui signifie que les essais prévus ne peuvent commencer qu'à l'été 1931. Au début de cette année, les officiers de marine actifs et retraités suivants sont sélectionnés pour l'équipage des essais : Kapitänleutnant Robert Bräutigam (retraité) (commandant), Papenberg (ingénieur en chef), Oberleutnant zur See Rosing, Oberleutnant zur See (ingénieur) Heerhartz et Leutnant zur See Harald Grosse. De plus, il y a plusieurs architectes IvS (dont Ebschner et Seidel) et un groupe d'étudiants en construction navale, ainsi qu'un détachement de l'établissement d'essais de torpilles d'Eckernförde, avec leur chef, Kapitän zur See Hirth, qui doivent tester une nouvelle torpille. -dispositif de mise à feu conçu par l'ingénieur en chef des torpilles (retraité) Kunze. Les essais durent de Mai au 04 Juillet 1931. Schürer participe en tant qu'observateur à partir du 24 Juin et fait un rapport favorable à la Direction navale. La chute de la monarchie espagnole en 1932 et les troubles dans le pays empêchent l'achat espagnol prévu de l'E1.

Plans de l'E-1.

Source : THE U-BOAT The evolution and technical history of German submarines d'Eberhard Rössler chez CASSEL & CO.

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