Kéroman III
- Après que l'O.b.d.M. ait
demandé en Mars 1941 l'extension de la base de U-Boote de
Lorient à 30 bateaux à réparer en même
temps, un autre bunker devient nécessaire en plus du
"Kéroman I et II", qui sont en construction.
- En Octobre 1941, la construction d'un U-Bunker d'une
capacité de 13 bateaux commence. L'U-Bunker d'abord de
23000 m² reçoit sept alvéoles, deux pour un
sous-marin, quatre pour deux sous-marins et une alvéole
pour trois sous-marins. Les deux alvéoles
asséchables ont une longueur utile de 95 mètres, ce
qui également l'amarrage des plus grands types de
sous-marins allemands (X-B, IX-D2). Les alvéoles
asséchables peuvent même être mises en eau
à marée basse pour les types de sous-marins des
U.Flottilles de Lorient (type IX et X-B).
- Pour la construction de Kéroman III une nouvelle fois il
est nécessaire d'utiliser une fondation sur pilotis. En
Octobre 1941, une douzaine d'engins commencent à creuser
la fosse d'excavation du Sud au Nord. En raison du sous-sol
rocheux, un large mur de protection en béton doit
être construit pour protéger la fosse d'excavation,
car les palplanches conventionnelles ne peuvent pas être
ancrées solidement dans ce sol. L'espace entre les trois
murs de palplanches verticalement décalés est
bétonné. Il en résulte un bouclier stable
contre la mer. La barrière est détruite en Octobre
1942 à marée basse avec 9 tonnes de dynamite.
L'explosion se déroule presque sans incident. Les
débris de béton, cependant, ont arraché la
grille de protection de l'hélice d'une pompe et l'ont
détruit. L'installation d'une nouvelle hélice donne
beaucoup de travail à l'équipe MAN, mais s'est
ensuite déroulée sans problème. Les
débris de béton restants sont enlevés par
les excavatrices sans plus de difficultés.
Démolition du batardeau en Octobre 1942 (BA/KO)
- En Avril 1942, le mur arrière du
bunker et le sol de l'atelier sont complètement
bétonnés. En Août 1942 l'OT bétonne le
plafond de la première alvéole, en Septembre 1942
les deux premières alvéoles sont prêtes pour
le gros œuvre. L'ensemble du bunker est achevé en
Janvier 1943. Après l'installation des premières
alvéoles, les équipes de montage de la construction
portuaire et diverses entreprises commencent à assembler
des machines-outils, des grues avec rails de grue, des portes de
quai, des pompes et des tuyaux de toutes sortes. Des pompes de
cale MAN sont installées sur quatre quais. Les pompes sont
divisées en groupes de deux pompes principales et de deux
pompes plus petites. Les deux pompes de cale principales ont une
puissance 225 ch et fonctionnent à une vitesse de 975
tr/min. Les deux pompes de cale plus petites sont chargées
de pomper l'eau, qui entre par les portes des alvéoles
toujours légèrement fuyantes. Elles ont une
puissance de 39 ch et tournent à 1450 tr/min. Mais il est
également possible de concentrer les quatre pompes sur une
seule alvéole. Sur les 16 pompes prévues, 14 sont
installées en Juillet 1944.
- Tous les bassins à flot de l'U-Bunker de Kéroman
doivent avoir une protection contre les éclats au-dessus
de la ligne de la ligne de flottaison et une porte de quai sous
la ligne de flottaison. Les deux cales sèches K24 et K23
reçoivent une porte blindée qui peut-être
rabattue du plafond, fabriquée par la
société GuteHoffnungsHütte (GHH). La porte se
compose de deux plaques de blindage de 20 mm et 15 mm
d'épaisseur. Le poids total, y compris les pièces
de la machine pour le mouvement sont de 95 tonnes.
- Pour la vidange de l'alvéole, une porte flottante de la
firme Dortmunter Union est installée dans les deux
alvéoles. Dans les cinq autres bassins à flot, une
porte-écluse doit être installée. Dans les
cinq autres bassins à flot, des portes busquées
(constituées de deux vantaux en forme de V) avec des
parties supérieures et inférieures
séparées sont installées. Les parties
inférieures servent de portes de quai, les parties
supérieures de protection contre les éclats et de
volets d'occultation. Les alvéoles K13/14 et K15/16 sont
les seules à recevoir à la fois les parties
supérieures et inférieures, mais dans
l'alvéole K13/14, l'entraînement du hayon
inférieur n'est pas complet, de sorte que cette
alvéole ne peut être vidangée. Dans
l'alvéole K15/16, les portes et les entraînements
sont terminés. Cependant, l'essai de l'alvéole
échoue parce que la traverse en béton, contre
laquelle les barrières sont appuyées par la
pression de l'eau, est submergée par l'eau. Les portes ne
peuvent pas arrêter l'entrée d'eau. Des
enquêtes ouvertes immédiatement
révèlent que le béton a été
mal placé par sabotage et qu'il ne peut pas
résister à l'énergie hydraulique. Cette
alvéole ne peut être vidangée non plus.
- Jusqu'au milieu de l'année 1944, les alvéoles
K17/18 et K21/22 ne reçoivent que les portes
supérieures des portes levantes, les portes pour
l'alvéole K19/20 ne sont pas fournies. Il y a deux ponts
roulants dans chaque alvéole. Afin de pouvoir enlever les
moteurs diesel directement de l'U-Boot, une grue de 30 tonnes est
installée dans les alvéoles 23 et 24 en plus d'une
grue de 5 tonnes. Les autres alvéoles sont
équipées chacune de deux grues de 5 tonnes. Chaque
alvéole possède également des raccords pour
le mazout, l'air comprimé, l'eau et
l'électricité (par exemple pour charger les
batteries des sous-marins).
- Au milieu de l'année 1943, la construction des murs
arrière et Nord commence. Cette extension crée des
ateliers et des espaces de stockage supplémentaires, le
mur mesure 14 mètres de large et 168 mètres de long
sur l'arrière de l'U-Bunker. L'extension mesure 20,75
mètres de large et 153 mètres de long sur le mur
latéral Nord du bunker. L'épaisseur du plafond est
de 2 mètres sur le mur arrière et de 3,5
mètres sur le mur Nord.
- De nombreux nids pour mitrailleuses MG pour la défense
rapprochée du bunker sont installés dans la
fortification. Les entrées arrière sont
inclinées pour absorber une éventuelle pression de
détonation et sont équipées d'embrasures
pour mitrailleuses MG. Cela ne fait certainement pas de
l-U-Bunker une forteresse imprenable, mais cela assure une
protection efficace contre les attaques surprises des
unités de commandos.
- Sept citernes d'eau sont installées sous le mur
d'enceinte sur le mur Nord, qui peuvent contenir un total de 2000
m³ d'eau. Les réservoirs d'eau sont alimentés
par une conduite d'eau Ploemeur, tout comme ceux de
Kéroman II. Les réservoirs de "Kéroman III"
sont utilisés, entre autres, pour alimenter un
réseau d'extinction d'incendie, dont l'installation a
été demandée par le chef de la protection
incendie de Lorient, KKpt (Ing.) Wilde.
- L'U-Bunker a reçu trois tours 'Flak' pour les canons
anti-aériens légers en 1943. Outre la position
antiaérienne, elles comprennent une salle d'attente
à l'épreuve des bombes pour les opérations
et une salle de munitions. L'ancien croiseur "Strasbourg" et le
"Crapaud" sont échoués devant le front de mer
"Kéroman III" comme protection supplémentaire
contre les attaques à basse altitude. De hauts mâts
en treillis sont érigés sur ces fondations qui,
combinés à du fil de fer, forment une
barrière efficace contre l'approche.
- Le plafond au-dessus de la partie où se trouvent les
alvéoles est initialement de 3,8 mètres
d'épaisseur. Au-dessus de la zone d'atelier, 3,6
mètres sont atteints. À partir du milieu de
l'année 1943, le deuxième plafond de 2
mètres d'épaisseur commence à être
installé. Comme à Brest, les charges
supplémentaires au plafond sont transférées
aux murs de soutènement avec des poutres Hoyer [1]. Une
couche de revêtement non renforcée de 75 cm
d'épaisseur est placée sur la deuxième
dalle. L'épaisseur du plafond est de 6,55 mètres.
Au-dessus, une grille de sécurité devait être
construite, mais elle n'a pas été mise. Seuls les
longs murs pour la structure 'Fangrost'
sont finis. Seulement 700 m² environ sont finis au-dessus
des alvéoles K23 et K24. Avec la structure 'Fangrost',
l'U-Bunker atteint une épaisseur maximale de plafond de
9,40 mètres. Certaines parties du toit des alvéoles
K13/14 à K21/22 n'ont pas reçu un plafond Fangrost,
mais une couche de bardage renforcé sur le premier
renforcement du plafond (1,77 mètre au lieu de 0,75
mètre). Le toit a une épaisseur de 7,57
mètres à ces points.
- Au-dessus de la zone de l'atelier il n'y a pas de
deuxième plafond. Le toit épais de 3,60
mètres est renforcé ici seulement par une grille de
retenue, qui peut être a été achevée
en 1944. L'épaisseur totale du toit, y compris le
caillebotis, est de 7,40 mètres. Les travaux de
renforcement du plafond du bunker se poursuivent jusqu'en Juin
1944. Le 11 Juin, une grève générale
éclate sur le chantier Kéroman, arrêtant les
travaux de renforcement du plafond de "Kéroman III".
Quatre jours plus tard, le retrait de l'OT de Lorient commence.
Plus encore que la lenteur de la main d'œuvre
extérieure, le manque d'approvisionnement ne permettait
pas de continuer à travailler. La main-d'œuvre
allemande encore disponible était nécessaire pour
réparer le réseau de transport perturbé dans
l'arrière-pays. Le 04 Août, le cinquième et
dernier train de matériel roulant de l'OT quitte Lorient,
qui a abandonné Lorient complètement et se retire
définitivement de Lorient. Les camps de travail
étrangers encore existants sont dissous par le chef du
bureau de la construction navale, l'Oberbaurat Naumann.
- Immédiatement après la capitulation allemande de
Lorient, les bunkers de "Kéroman" sont repris par la
marine française qu'elle quittera le 11 Février
1997. Dans les U-Bunkers K1 - K3, les sous-marins français
de l'Atlantique ont été réparés. Les
alvéoles de "Kéroman II" ont été
transformées en ateliers et servent actuellement à
des sociétés privées.
En 1944, l'ingénieur diplômé, Rehfeldt peint
le site de "Kéroman", telle qu'il devrait ressembler, avec
l'extension de "Kéroman lV".
La structure 'Fangrost' prévue peut être
identifiée sur "Kéroman I et II".
Les proportions ne correspondent pas à la
réalité (© Kayser).
[1] Bulletin du
ciment 1942 (© www.e-periodica.ch)
Traduit librement de l'ouvrage "Die deutschen Ubootbunker und
Bunkerwerften" de Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe
Verlag.