KTB U-1228



Patrouille du 12 Octobre au 28 Décembre 1944 : PG 30867, NHB, reel 1144, pp. 99-100
25 Novembre
Heure
Détails
Événements
01h27
 
Fin de la marche au Schnorchel.
01h45
 
Côte fabuleusement éclairée par le clair de lune, montagnes de la table Sugar Loaf, lueur du phare de Cape Ray (Terre Neuve) à l'horizon, Sugar Loaf à 355° vrai (1).
01h50
Carreau BB 5512
Vent de Nord-Est [?]
Mer force 1
La lune brillante donne une très bonne visibilité du côté de la lune
Effet d'hydrophone au relèvement de 200° vrai. On passe à l'immersion périscopique.
02h10
 
Un destroyer au relèvement 210° vrai, zigzaguant autour de la route de base nord-est, portée 3 000 mètres (2).
02h20
 
Nous virons pour faire une approche par l'arrière, cap modifié à 140°.
02h30
 
Tir à distance du tube VI, inclinaison 90°, proue à droite, vitesse de l'ennemi 10 nœuds, profondeur 4 mètres, mise à feu à distance, point de visée la poupe, portée estimée 2 500 mètres (la portée de 1 000 mètres de l'officier de quart n'a pas été modifiée) (3).
02h32
 
Le bruit de la torpille en marche se confond avec celui des hélices de la cible.
02h34
 
Un coup après 4min exactement. Une colonne de détonation de 50 mètres de haut avec une fontaine d'étincelles spectaculaire. Après la retombée, il reste un mince panache de fumée de 10 mètres de haut. Le destroyer a disparu. Le bruit des hélices a disparu de l'hydrophone au moment de la détonation de la torpille, remplacé par un grand bruit de tonnerre et de précipitation. Sa silhouette suggère qu'il s'agit d'un destroyer de la classe 'S & T" ; deux cheminées, celle du fond étant plutôt plus petite et plus étroite (4).
02h36
 
Six charges de profondeur dans les 1 à 3 minutes suivantes. Je suppose qu'il s'agit des charges de profondeur du destroyer qui se déclenchent lorsqu'elles atteignent la profondeur fixée, ou de charges de profondeur d'effarouchement larguées par une autre escorte à proximité, dont les bruits d'hélice ont été considérés par l'opérateur de l'hydrophone comme un écho après l'expérience de cet après-midi et ne m'ont donc pas été signalés (5).
02h42
 
Nous allons en profondeur et nous retirons sur le cap 160° car la visibilité dans le secteur de la lune n'est que moyenne en raison de nuages sombres.
03h03
 
On entend une forte détonation (6).
04h00
Carreau BB 5515
Jusqu'à 16h45, un certain nombre de bruits d'hélice différents ont été captés à différents relèvements, s'interrompant souvent pendant de longues périodes.


1) Le Sugar Loaf et la Table Mountain (sic) sont deux caractéristiques topographiques distinctes de la région. Le Sugar Loaf étant situé au Nord du Cape Ray, les observations de Marienfield placent le lointain U-1228 quelque part légèrement au Sud-Est du Cap Ray et au Sud-Ouest de Channel Head.
2) H.M.C. Shawinigan.
3) Le 'tir à distance' (Weitschuss) était l'un des trois réglages de la torpille Zaunkönig et était principalement destiné à être utilisé contre des cibles qui s'approchent ou qui ont une inclinaison relative allant jusqu'à 110°. Dans ce cas, le mécanisme de commande de la torpille Ente ('canard') était réglé de manière à suivre une trajectoire labile ou erratique en serpentant vers la cible. Il n'est pas clair à quoi Marienfeld fait référence dans le texte entre parenthèses, mais la distance de la cible n'était pas un élément clé du calcul trigonométrique généré par le calculateur de données de torpilles.
4) Marienfeld semble faire référence aux destroyers britanniques de la classe 'S', datant de la Première Guerre mondiale, dont onze ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale et qui portaient des noms commençant à la fois par 'S' et 'T'. Il est toutefois difficile de trouver un point de comparaison visuel entre ceux-ci et les corvettes de la classe Flower, qui étaient plus courtes de soixante-dix pieds et ne possédaient qu'une seule cheminée.
5) Un cas d'effet d'hydrophone multiple signalé à 18h40 le 24 a été reconnu par Marienfeld et son opérateur comme étant les hélices d'un seul petit navire à vapeur aperçu plus tôt, les échos étant causés par la proximité de la côte de Terre-Neuve. Dans ce cas, Marienfeld a conclu à la présence d'un second navire, mais aucun autre navire allié - naval ou autre - n'est connu pour avoir été dans les environs lorsque le Shawinigan a été coulé.
6) On ne sait pas si cela était lié au naufrage du Shawinigan.

Libre traduction par l'auteur du site de la page 421 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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