KTB U-256



Patrouille du 25 Janvier au 22 Mars 1944 : PG 30232, NHB, reel 1094, p. 401
20 Février
Heure
Détails
Événements
00h00
Carreau BE 1843
Vent de Sud-Est force 2
Mer force 1
Nuageux
Visibilité de 3 nautiques
Légère houle
 
00h04
 
Une ombre sur la hanche tribord au relèvement de 120° vrai, à une distance de 5 000 mètres. C'est l'ombre d'un grand destroyer à deux cheminées (1). Elle se rapproche lentement de notre côté tribord avec une large inclinaison.
Aux postes de combat !
00h07
 
Ombre au cap 220° vrai. Un autre destroyer avec la même silhouette se rapproche à bâbord, également avec une large inclinaison (2).
00h08
 
Les relevés d'impulsions Naxos durent quatre à cinq secondes, volume 5, à intervalles de trois secondes (3). Les deux destroyers avancent à 15 nœuds et se rapprochent lentement, un de chaque côté (4).
00h10
 
Nous virons à bâbord toute pour tirer un coup du tube arrière et un coup d'un tube avant et passons en vitesse lente.
00h11
Carreau BE 1843
T5 tirée du tube V sur le destroyer tribord, portée 3500 mètres, inclinaison 70°, proue gauche, angle de tir 180°, profondeur 4 mètres, tirée en ligne avec la poupe du bateau.
T5 tirée du tube II sur le destroyer bâbord, portée 2000 mètres, inclinaison 80°, proue droite, angle de tir 0°, profondeur 4 mètres, tiré en ligne avec la proue.
Alarme ! À 160 mètres.
Après 2min 2sec, première détonation entendue à tribord, suivie de puissants bruits d'enfoncement et de rupture (5). L'anguille de proue a trouvé sa marque.
Après 3min 10sec, une deuxième détonation est entendue à bâbord, suivie de bruits tout aussi forts d'enfoncement et de rupture
Ces bruits sont immédiatement suivis de quatre autres détonations. L'anguille arrière a trouvé sa cible (6).
Pas d'autres bruits, pas de charges de profondeur. Je me retire, cap 170°. Tube II rechargé.
03h40
 
En surface ! Fusée éclairante, cap sur 350° vers la position du naufrage.
03h45
 
Courtes impulsions Naxos.
03h47
 
Alarme ! Plongée à 80 mètres, un moteur à faible vitesse, cap 270°.
 
 
21h22
 
Transmission W/T sortante 2051/20/76 : 001 [Carreau] BE 1843 T5 simultanées à l'arrière et à l'avant de deux destroyers, inclinaisons gauche 120° et droite 130°, vitesse 15 nœuds. Détonations après 3min 10sec et 2min 02sec. Puissants bruits de naufrage et de désintégration, puis plus d'effet hydrophone. Encore une T5 dans un tube avant, 66 cbm (7). Brauel.


1) Le sloop d'escorte HM Starling. Le Starling et ses sister-ships du 2nd Support Group n'avaient qu'une seule cheminée, mais Brauel a pu être induit en erreur par le boîtier radar situé au sommet du pont de chaque unité.
2) HMS Woodpecker.
3) Le système de détection radar Naxos, qui semble avoir capté les impulsions radar d'un des membres du groupe. Celles-ci provenaient très probablement du H.M.S. Starling qui a obtenu un contact à l'avant tribord du Woodpecker après l'impact.
4) Le 2nd Support Group avançait en fait à dix-sept nœuds à ce moment-là.
5) On peut supposer qu'il s'agissait du tir sur le Woodpecker. L'origine 'tribord' des bruits s'explique par le fait que l'U-256 a fait demi-tour en tirant ses deux torpilles, ce qui n'est pas clair dans le journal de bord mais apparaît clairement dans le croquis de l'incident réalisé par Brauel des années plus tard. L'anguille (allemand = Aal) était un terme d'argot de sous-marin pour torpille.
6) Le Starling n'a pas été touché, et ni lui ni aucune autre escorte n'a noté d'autres explosions que celles impliquant le Woodpecker. Plusieurs des charges de profondeur délogées du Woodpecker ont explosé à 330 mètres, ce qui correspond peut-être au laps de temps de 68 secondes entre le coup réel de Brauel et son supposé deuxième coup. C'est la propre explication de Brauel pour sa mauvaise interprétation de l'événement après la guerre, bien qu'il ne soit pas clair pourquoi le journal de bord enregistre ces explosions survenant de part et d'autre de l'U-256.
7) Par '66 m³, Brauel entend le carburant diesel disponible en mètres cubes.
⇒ Passage du KTB qui n'a aucune incidence sur le récit.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 380 et 381 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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