KTB U-480



Patrouille du 03 Août au 04 Octobre 1944 : PG 30529, NHB, reel 1113, pp. 250-1
22 Août Nord de la Baie de Seine
Heure
Détails
Événements
08h00
Carreau BF 3199
 
08h47
 
Bateau décollé du fond.
12h00
Carreau BF 3278
Distance parcourue dans la journée : 0 nautique en surface, 28,4 nautique en plongée =28,4 nautiques.
12h07
Vent de Nord-Est force 3
Mer force 3
Couvert
Brumeux
Visibilité env. 2 000m
 
12h34
 
Le bateau est positionné dans le chenal balisé. On se pose sur le fond à 53 mètres.
14h28
 
Effet hydrophone à 150° vrai, 'sciage' et 'bourdonnement' en plus du bruit des hélices à grande vitesse (1). Également des impulsions Asdic. Je suppose qu'il s'agit d'un convoi car ces caractéristiques indiquent généralement un groupe de navires marchands escortés. Le bateau est décollé du fond et vient à la profondeur périscopique.
15h00
Vent de Nord-Est force 2
Mer force 1
Couvert
Brumeux
La visibilité s'est quelque peu améliorée et se situe maintenant autour de 5 000 mètres. Cette amélioration, ainsi que le fait que les escortes de convoi et les chasseurs de sous-marins sont maintenant en train de 'scier' et de 'bourdonner', sert à confirmer l'observation fréquente selon laquelle ce 'sciage' n'a lieu, pour la plupart, que de jour et par bonne visibilité (1). Il ne se produit pas la nuit ou lorsque la visibilité est mauvaise. Donc l'ennemi semble être croire que les U-Boote dépendent de l'observation au périscope. Cependant, mes observations ne s'appliquent qu'au trafic de convois dans la zone opérationnelle en question. À la fois en approchant et en se retirant de la Manche, les chasseurs de sous-marins "sciant" sont tout ce que je crois rencontrer la nuit.
15h27
 
Quatre frégates sortent de la brume au relèvement de 0° (ou 90° vrai), inclinaison 70°, proue à gauche, cap ennemi 340°, naviguant en formation lâche (2). Les quatre frégates sont manifestement en train de "scier" et font un vacarme d'enfer (1) à une distance de 4 500 mètres. Il semblerait qu'il s'agisse d'un groupe de chasseurs, car nous entendons continuellement des impulsions Asdic très fortes (3).
15h52
 
À 174° (ou 264° vrai) un groupe de LCT [sic], portée 2 500 mètres, inclinaison 100°, inclinaison gauche (4).
16h00
Carreau BF 3278
 
16h03
 
A 209° (ou 119° vrai) une autre frégate, proue à gauche, inclinaison 40°, cap ennemi 340°, portée 3 000 mètres. Elle semble être un retardataire du groupe de chasse précédent (5).
16h06
Carreau BF 3278
Vent de Nord-Est force 2
Mer force 1
Nuageux
Brumeux
Torpille T5 unique tirée du tube V sur la frégate (6).
Réglages : vitesse de l'ennemi 12 nœuds, inclinaison 60°, proue gauche, portée 2 500 mètres, profondeur 3 mètres, réglage du tir à distance (7).
Après le tir, nous passons à 30 mètres.
16h09
 
Après 3min 1sec nous entendons le contact et une détonation de torpille. Suivie immédiatement par des bruits de rupture, des craquements et des bruits d'enfoncement. Nous retournons rapidement à l'immersion périscopique.
16h12
 
A l'immersion périscopique, nous observons un grand nuage de vapeur et de détonation blanc-gris au-dessus de la frégate à moitié coulée à 150° (ou 60° vrai). La poupe du navire est immergée jusqu'à un point situé juste derrière la cheminée, les proues sortant de l'eau à un angle d'environ 20°.
Il coule par la poupe.
En effectuant un balayage au périscope, j'observe deux péniches de débarquement à 290° (ou 200° vrai), inclinaison 0° degrés, portée 200 mètres (8). Elles se dirigent manifestement vers le lieu du naufrage. Nous ne les avons pas repérées sur le GHG à cause du bruit du naufrage qui couvrait tout le reste (9).
Nous allons rapidement à 40 mètres et utilisons le courant pour nous retirer à l'Ouest. J'ai l'intention de revenir demain dans le canal, mais plus au Nord.
18h00-21h40
 
Effet d'hydrophones multiples provenant de navires chasseurs. Impulsions Asdic mais pas de charges de profondeur.
20h00
Carreau BF 3198
 
20h50
 
Le bateau se pose sur le fond à une profondeur de 61 mètres.


1) Förster fait ici référence à l'engin Foxer utilisé par les escortes britanniques et alliées pour détourner de sa cible la torpille acoustique T5 (Zaunkönig). Pensé à l'origine pour ressembler à une bouée 'sifflante', le son de ce dispositif a ensuite été comparé par la U-Boot-Waffe à celui d'une scie circulaire. Cependant, il n'y a aucune preuve que le Foxer était diffusé par un quelconque navire de la flottille. Les bruits captés par l'U-480 peuvent probablement être expliqués par le fait que les balayages de la flottille étaient éteints.
2) Il s'agissait des sloops dragueurs de mines H.M. Hound, Rattlesnake, Hydra et Ready.
3) Selon des sources britanniques, seul le H.M.S. Ready avait son équipement Asdic déployé à ce moment-là.
4) Le LCI 164 ainsi que les LCT 517, LCT 827 et LCT 895, tous retournant à Portsmouth depuis Arromanches. Ils n'avaient aucun lien opérationnel avec le Loyalty ou sa flottille.
5) Sloop dragueur de mines H.M. Loyalty. Bien qu'il se soit encore trompé de type, Förster a raison de l'identifier comme un traînard du groupe de 'frégates' aperçu plus tôt.
6) 'T5' désigne la torpille à autodirecteur acoustique Zaunkönig.
7) Le 'tir à distance' (Weitschuss) était l'un des trois réglages de la torpille Zaunkönig et était principalement utilisé contre les cibles en approche, ou celles dont l'inclinaison relative pouvait atteindre 110°. Dans ce cas, le mécanisme de commande de la torpille Ente ('canard') était réglé pour suivre une trajectoire labile ou erratique en serpentant vers sa cible.
8) Probablement deux des LCI 164, LCT 517 et LCT 895, bien que quelques minutes plus tard le chalutier H.M. Doon devienne le quatrième navire à apparaître sur les lieux.
9) GHG est l'abréviation de l'hydrophone Gruppenhorchgerat ('appareil d'écoute de groupe'). La séquence des événements décrite par Förster diffère des récits britanniques dans la mesure où le Loyalty n'est pas enregistré comme ayant coulé avant 16h25 au plus tôt - après que les navires susmentionnés soient arrivés sur les lieux.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 414 et 415 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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