KTB U-967



Patrouille du 11 Avril au 17 Mai 1944 : PG 30800, NHB, reel 11141, pp. 630-1
05 Mai
Heure
Détails
Événements
02h26
Carreau CH 7544
Vent de Sud-Ouest force 1
Mer force 0-1
1008 mb
Visibilité 4 000-5 000 nautiques
Brumeux
Éclairé par la lune
Surface. Relevés intermittents du Naxos (1).
03h23
Carreau CH 7542
Correction de position 268° vrai, 5,5 nautiques.
03h43
Carreau CH 7542
Les relevés d'alerte radar deviennent régulièrs, augmentent en volume. Vraisemblablement des navires. Puis l'ombre d'un vapeur de taille moyenne apparaît en vue au cap 85° vrai, inclinaison 10° droite. Nous plongeons (2).
03h54
Carreau CH 7542
Torpille tirée du tube V - une Zaunkönig - basé sur les relevés hydrophoniques. Vitesse de l'ennemi 15 nœuds, tir à distance, inclinaison 0°, profondeur 4 mètres, portée 3 000 mètres (3). Un coup entendu après 11min 58 sec (4).
Bruits de gargouillement mais pas de bruit d'effondrement des cloisons. Le bateau passe à l'immersion périscopique de recherche de nuit mais il n'y a rien à voir (5). Aucun autre effet d'hydrophone autre que le bruit des bouées (6).
04h30
 
Effet hydrophone, un destroyer aux révolutions lentes, maintenant arrêté. Il est en vue à la profondeur du périscope, portée estimée à 2 000 mètres, inclinaison 30-40°, inclinaison à droite (7).
04h41
Mer d'Alboran
Carreau CH 7543
Torpille tirée du tube II - une Zaunkönig. Vitesse de l'ennemi 15 nœuds, mise à feu à distance, inclinaison 0° (entrée comme il s'est arrêté), portée 5 000 mètres, profondeur 4 mètres (8).
Un coup après2 min 2sec, clairement direct (9). Suivi par des bruits de naufrage et des explosions sourdes, vraisemblablement ses chaudières (10).
05h02 - 05h10
 
Plusieurs charges de profondeur avec des réglages de faible profondeur à des portées et des relèvements qui changent rapidement. En l'absence de tout effet hydrophone, on suppose qu'elles ont été larguées par un avion (11).
06h27
 
Une explosion très puissante, qui donne l'impression d'être composée de plusieurs détonations individuelles se succédant immédiatement. Elle est suivie par l'effondrement bruyant des cloisons. Je présume que c'était l'effet final de notre attaque au tube V de 03h54 (12).
08h00
Carreau 7549
 
12h00
Carreau 7573
Distance parcourue dans la journée : 21,4 nautiques en surface, 34,3 nautiques en plongée, total 55,7 nautiques.
16h00
Carreau 7576
 
20h00
Carreau 7579
Tubes II et V rechargés.


1) Le Naxos était un dispositif de détection radar des U-Boote.
2) Ce moment coïncide précisément avec les comptes rendus des Alliés, l'U.S.S. Laning signalant la disparition de son contact radar à 02h44 heure du convoi. Un certain nombre d'hommes d'équipage du Laning ont également vu l'U-967 plonger à ce moment-là.
3) Le 'tir à distance' (Weilschuss) était l'un des trois réglages de la torpille Zaunkönig et était principalement destiné à être utilisé contre des cibles qui s'approchent ou qui ont une inclinaison relative allant jusqu'à 110°. Dans ce cas, le mécanisme de commande de la torpille Ente ('canard') était réglé pour suivre une trajectoire changeante ou erratique en serpentant vers la cible.
4) Il s'agissait de la torpille de Brandi, mais l'impact était au mieux une détonation de sillage ou de fin de course. Le dragueur de mines U.S.S. Steady, qui patrouillait à l'arrière du convoi, a signalé que l'explosion était proche de lui, mais qu'elle n'avait pas été entendue, mais la même explosion aurait également secoué le Laning à quelques kilomètres devant le convoi.
5) L'original allemand est Nachtzielsehrohr, plus connu sous le nom de Luftzielsehrohr ou périscope de veille.
6) L'original est Heulbojen qui est le terme allemand standard pour les bouées acoustiques, bien que Zimmermann se réfère ici au dispositif de bruit FXR. Le FXR était remorqué par les navires d'escorte pour détourner les torpilles à tête chercheuse de leurs hélices.
7) Bien que l'identité de ce destroyer ne puisse être établie avec certitude, la différence de portée entre lui et le navire aperçu onze minutes plus tard à 04h41 (3000 mètres) suggère que des navires différents étaient visés en premier lieu (vraisemblablement le Fechteler et le Lowe respectivement). Par extension, le fait que l'attaque de Brandi à 04h41 se soit terminée par un coup au but sur le Fechteler après une course de 1 400 mètres (voir notes 8 et 9) rend probable qu'il s'agissait d'un seul et même navire que celui visé à 04h30, la différence de distance étant expliquée par une inclinaison convergente et un changement de cap à tribord. Il n'y a aucune trace de l'arrêt d'une unité de la Task Force 66 à ce moment-là, bien que Brandi ait pu être confondu par le changement de cap majeur à bâbord qui a été ordonné précisément à ce moment-là.
8) Une fois de plus, l'identité de ce destroyer est incertaine, mais le résultat de cette attaque (le Fechteler touché après une course de 1 400 mètres) et les dispositions présumées des trois escortes, basées sur leurs positions dans l'écran à 02h00 (le Fessenden à 3 000 mètres par le travers tribord du Fechteler, puis le Fechteler lui-même et enfin le Lowe, le plus éloigné de l'U-967 à 3 000 mètres par le travers bâbord du Fechteler) suggèrent que le Lowe était la cible initiale de Brandi. La divergence entre une vitesse cible de quinze nœeuds et la description ultérieure du même navire comme étant arrêté est expliquée dans le rapport de torpille. Bien que les données introduites à l'origine dans l'ordinateur de torpillage comprenaient une vitesse cible de quinze nœds et une inclinaison de quarante degrés, une fois que Brandi a décidé que le navire était arrêté, la méthode la plus simple pour annuler l'angle du gyroscope de quarante degrés pour la trajectoire initiale de la torpille était de régler l'inclinaison de la cible à zéro degré, une position de proue qui annulerait la vitesse cible entrée dans l'ordinateur.
9) Ce temps de course équivaut à environ 1 400 mètres au lieu des 5 000 initialement estimés. On peut en déduire que Brandi avait visé le Lowe, à environ 3 000 mètres sur le bâbord du Fechteler (en supposant que le groupe ait conservé sa position depuis 02h00), et qu'il a fini par toucher ce dernier alors que le changement de cap du convoi ramenait le navire à la position de départ. La remarque de Brandi sur le 'coup direct' reflète sa croyance que la T5 a explosé après une course en ligne droite vers une cible statique, évitant ainsi le risque d'erreur de calcul, évitant ainsi la nécessité d'activer le capteur acoustique. Cependant, les divergences de ciblage mentionnées ailleurs, ainsi que le fait que la TF 66 a été enregistrée comme se déplaçant à pas moins de douze nœuds signifie que cela n'a pas pu être le cas.
10) Malgré la description de Brandi, le Fechteler n'a en fait pas coulé avant une heure et demie.
11) Un balayage anti-sous-marin a été effectué par plusieurs navires, évidemment à la confusion de Brandi. Deux bombardiers Liberator ont été envoyés pour aider à la chasse, mais ne sont arrivés qu'une heure après cette entrée, à 06h12, heure du journal.
12) Le moment de cette entrée peut être assimilé à la détonation des charges de profondeur du Fechteler au moment où il a coulé. Néanmoins, l'empressement de Brandi à attribuer cet incident au vapeur censé avoir été touché lors de son attaque de 03h54 est conforme à sa tendance notoire à revendiquer des naufrages sur la base de preuves non fondées. Dans ce cas, après avoir déduit à tort un naufrage quasi immédiat à partir de preuves acoustiques à la fin de son entrée 04h41 (voir note 10), Brandi fait preuve d'une certaine audace en déployant ces données beaucoup plus tardives comme preuve du naufrage du navire attaqué à 03h54. Il convient d'ajouter que le Fechteler a été le seul navire touché par l'U-967 au cours de la seule croisière de Brandi en tant que commandant.

Libre traduction par l'auteur du site des pages 395 et 396 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.

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