Patrouille du 06 Juin au 30 Août
1940 : PG 30889, NHB, reel 1144, pp. 444-5
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13 Juin
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Heure
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Détails
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Événements
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12h00
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Carreau AE 8465 coin en bas à
gauche
Vent de Sud force 2 Mer force 2 |
Distance parcourue dans la journée :
220 nautiques.
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15h24
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À 30° sur bâbord, un grand
paquebot surgit d'un nuage de pluie, d'abord avec une inclinaison
de 25°. Une cheminée, deux mâts. Plongée
d'alarme avant qu'ils n'aient la chance de nous apercevoir -
aucune occasion de remonter en surface. Une fois en immersion,
nous avons une brève occasion d'identifier le navire dans
un gros grain à une distance de 7000 mètres et avec
une inclinaison de 90°. D'après sa silhouette, il est
clair qu'il s'agit d'un gros paquebot de ligne (1).
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16h00
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Carreau AE 8439, en plongée
Petite pluie |
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17h13
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Après une autre période de
visibilité claire, nous faisons surface et suivons le
sillage du navire, établissant ainsi un cap ennemi de
60° et une vitesse d'environ 15 nœuds. Nous perdons le
contact à 18h50, mais nous avons maintenant
constaté qu'il s'agit d'un paquebot de croisière
(croiseur auxiliaire).
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20h00
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Carreau AE 8287
Vent de Sud-Est à Sud force 2 Mer Force 2 Sud de l'Islande |
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22h03
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Plongée d'alarme. Notre croiseur
auxiliaire du matin revient rapidement sur un cap inverse (2).
Nous avons d'abord une position favorable, mais au cours de notre
approche en plongée, qui dure jusqu'en 23h09, de forts
zigzags ennemis allant jusqu'à 40° de nous et des
zigzags plus petits toutes les 10 minutes rendent notre position
toujours plus défavorable au point qu'aucune attaque ne
soit possible. Mais nous allons le suivre jusqu'à ce qu'on
l'ait coulé.
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24h00
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Carreau AE 8289
Vent de Sud Force 3 Mer Force 2 Couvert Bourrasque |
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14 Juin
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00h10
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En surface, l'ennemi est vite perdu de vue
dans un nuage noir alors que notre bateau se dresse
désormais sur un horizon clair et
défavorable.
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04h00
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Carreau AE 8514 coin milieu droit
Vent de Sud-Ouest à Sud force 2 Mer force 1 à 2 |
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08h00
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Carreau AE 8456 coin moyen
supérieur
Vent de Sud-Ouest force 3 Mer force 2 Visibilité variable Couvert Pluie fine |
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11h13
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L'ennemi réapparaît à
l'horizon à une inclinaison favorable, naviguant une fois
de plus sur un cap inverse.
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12h00
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Carreau AE 8473 coin supérieur
droit
En plongée |
Distance parcourue dans la
journée : 223 nautiques.
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12h05
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Nous plongeons vers 11h30, j'aperçois
d'abord de puissants grains autour de la cible, puis tout
près de nous. Notre ennemi a eu une chance incroyable avec
les variations continues du temps, des grains à la
visibilité claire. Ce n'est qu'à 12h05 que l'ombre
de l'ennemi apparaît à une portée d'environ
2500 mètres, et même alors comme une ombre à
peine perceptible à travers la pluie, nous courons
à l'attaque. Nous ne pouvons améliorer que
très peu notre position sur son barrot. Bien que l'ennemi
(Andania, 14000 tonnes) reste assez flou dans la rafale,
je tire trois torpilles, vitesse ennemie 10 nœuds,
inclinaison 80°, portée 2500 mètres (3). Toutes
ratées. Il s'agit probablement d'une erreur
d'appréciation de la vitesse cible et d'un zigzag qui rend
l'observation particulièrement difficile dans la brume et
la visibilité. Mais cette proie vaut la peine d'être
persévérant.
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15h57
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En plongée.
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16h00
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Carreau AE 8449 coin inférieur
droit
Sud de l'Islande |
En cinquième ligne de la Northen
Patrol (4).
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20h00
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Carreau AG (5) 8439 coin moyen
supérieur
Vent de Sud-Est force 4 Mer force 3 à 4 |
En cinquième ligne de la patrouille
du Nord.
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24h00
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Carreau AE 8449 coin inférieur
gauche
Vent force 6 Mer Force 5 |
En cinquième ligne de la patrouille
du Nord.
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15 Juin
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04h00
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Carreau AE 8458
Vent d'Ouest-Sud-Ouest force 7 Mer force 6 |
Une mer forte et un changement de temps
soudain. Ce temps islandais est plus imprévisible que
l'humeur d'une vieille tante, qui change tout le temps
!
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05h38-08h10
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Plongée devant un navire d'escorte
qui apparaît plus au Sud. Compte tenu de l'état de
la mer, nous n'avons aucune chance d'atteindre la distance de
frappe.
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11h29
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Comme une horloge, notre croiseur auxiliaire
en zigzag revient de la limite de sa ligne de patrouille
(revirements évidents bien sûr à 11h00 et
23h00). On s'avance et on plonge. En raison d'une mer forte et
d'une forte houle, la première vue que nous avons de lui
au périscope et la première distance mesurée
à l'hydrophone nous le donne toutes les deux à
environ 6000 mètres. Mer maintenant 5-6. Il y a donc une
zone d'environ cinq nautiques dans laquelle nous opérons
en aveugle. Malgré notre réaction immédiate
à l'effet hydrophone et à la première
observation périscopique, nous ne pouvons pas l'atteindre.
L'ennemi passe devant nous à une portée de 5000
mètres. Ce type a clairement conclu une alliance avec les
dieux de la météo, mais on ne nous le refusera pas
! Comme toujours, l'ennemi dirige une ligne de route de base de
60 ou 240°, atteignant l'autre ligne de patrouille
intermédiaire vers 15h00 ou 03h00.
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12h00
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Carreau AE 8711
Sud de l'Islande Vent de Sud-Ouest force 6 Mer force 5 à 6 |
Distance parcourue dans la
journée : 129 nautiques.
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16h00
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Carreau AE 8458
Vent de Sud-Ouest force 4 à 5 Grosse houle |
En cinquième ligne de la Northern
Patrol (4).
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23h20
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Notre croiseur auxiliaire est de retour.
Mais cette fois-ci, malgré une mer forte et difficile,
nous parvenons à terminer la manœuvre d’avance
devant l’ennemi qui zigzague toutes les 10
minutes.
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16 Juin
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00h29
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Carreau AE 8278
Vent de Sud-Ouest force 5 Mer force 4 à 5 Forte houle courte |
À 00h29, je tire une double salve des
tubes I et IV. Distance 2000 mètres, vitesse ennemie 15
nœuds, inclinaison 80° (6). Peu de temps après,
il y a une détonation contre le croiseur auxiliaire
Andania, au ras du mât arrière. Un grand
nuage blanc de détonation reste en suspend pendant
plusieurs secondes. Quelques minutes plus tard (7), il y a une
deuxième explosion encore plus violente, apparemment
provenant de l'intérieur du navire. Le navire semble
s'enfoncer fortement par l'arrière et perd
immédiatement de la vitesse. Il est apparemment incapable
de manœuvrer. Je tire immédiatement une G7a sur ce
qui est maintenant un navire presque stationnaire, bien qu'il
ouvre simultanément un tir de suppression avec ses canons
(8). Le G7a n'a aucun effet - il n'y a qu'un bruit
métallique semblable à celui qui retentit juste
avant la première détonation. Une
défaillance du percuteur ? Maintenir l'assiette du bateau
à notre profondeur est une tâche énorme dans
de telles conditions de mer (mer 4-5, houle raide et courte). De
temps en temps, le bateau est soudainement saisi brutalement et
soit projeté vers l'avant ou vers la surface.
L'ingénieur en chef et le "gardien de profondeur"
(depht-keeper) font tous les deux un excellent travail de
maintenir l'assiette du bateau malgré le défi
d'empêcher le bateau de faire surface et ainsi d'offrir une
cible facile pour les canons de l'ennemi. Le bateau est beaucoup
trop instable dans une mer aussi forte et est enclin à
faire de soudaines embardées.
Nous tournons maintenant autour notre proie arrêtée et nous approchons en cap inverse pour tirer notre deuxième coup-de-grâce, cette fois-ci une G7e (9). Mais même ici, ils semblent obtenir une solution, probablement par le biais d’hydrophones, bien que nous ayons peut-être été aperçus. De toute façon, il n'y a pas de tir de suppression des trois ou quatre canons. Tout ce qui arrive, c’est que soudainement, la torpille sort de la houle juste devant le bateau avant de plonger de nouveau sous la surface. Au vu de cet échec, et malgré un fort tir d'étouffement, j'ai de nouveau un compte à régler avec l'ennemi. Il s'enfonce par l'arrière dans la pénombre, mais j'ai un tir dégagé sur l'arrière de la cheminée et je tire un G7a - mon troisième coup-de-grâce - du tube arrière (10). Pendant ce temps, l'ennemi tire des salves lourdes pour me faire fuir - pas mal visé non plus. Mais cette fois, on n'entend rien de la torpille. Trois échecs de coup-de-grâce ? Très probablement des défaillances en profondeur dues à la houle excessive, mais peut-être s'agit-il de défaillances du percuteur (11) ? C'est trop lourd à supporter étant donné la nature tout à fait favorable de la situation. Ou peut-être, étant donné les salves incessantes de tout le navire, y a-t-il eu une détonation que nous n'avons pas remarquée ? (Portée 1500 mètres). Comme l'ennemi est bien bas de la poupe et qu'il s'incline de plus en plus vers l'arrière, j'ai tendance à croire que les vents et l'état de la mer l'empêcheront de revoir jamais la terre. Notre bateau n'a plus que sept torpilles pour le reste de sa croisière. Après trois coup-de-grâce infructueux, je commence à penser que nos torpilles restantes pourraient être utilisées à des fins plus offensives ailleurs. Alors je décide de laisser le navire à son destin, ce qui, à mon avis, est hors de tout doute. Nous nous dirigeons donc vers le Sud-Ouest via les zones III et IV vers les zones I et II de la Patrouille du Nord où il est fort probable que les escortes les plus au Sud patrouillent probablement. À 04h25, nous transmettons notre premier rapport W/T sur le naufrage au B.d.U. Plus tard, à 11h00, la B.d.U. annonce le naufrage du croiseur auxiliaire Andania (non Scytia [sic]) (12) dans le cadre de son rapport régional. Pour faire bonne mesure, cela est suivi d'un rapport de l'Amirauté britannique annonçant la même perte. |
04h00
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Carreau AE 8514
Vent d'Ouest-Sud-Ouest force 3 à 4 Mer force 3 Zone océanique au Sud de l'Islande |
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