H.M.S. "Naiad" (93)


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Type
Croiseur léger de Classe "Dido"
Chantiers de construction
Hawthorn Leslie and Company, Hebburn-on-Tyne, Grande-Bretagne
Mise sur cale le 26 Août 1937
Lancé le 03 Février 1939
Mise en service le 24 Juillet 1940
Caractéristiques techniques
Longueur : 156 mètres
Largeur : 15,40 mètres
Tirant d'eau : 4,30 mètres
Déplacement : 5600 tonnes standard
Déplacement : 6850 tonnes à pleine charge
Propulsion,
Turbines 'Parsons' avec motoréducteurs
4 chaudières à vapeur 'Admiralty' à 3 tambours
Puissance : 62000 shp (≈ 46 MW)
4 hélices
Vitesse maxi
32,25 nœuds
Autonomie
1303 nautiques à 30 nœuds
3685 nautiques à 16 nœuds
Armement
Configuration 1941-1942 :
10 canon doubles de 5.25 in (133 mm)
5 canons de 20 mm (0.8 in)
2 canons quadruples de 0.5 MG
2 canons pom-poms de 37mm/40mm
2 tubes lance-torpilles triples de 21 in (Ø533 mm)
Électronique
HACS : High Angle Control System (contrôle de tir de lutte anti-aérienne)
Équipage
530 hommes
Commandant
Rear-Admiral Philip Vian D.S.O.** RN, Capt G. Grantham D.S.O. RN
Victimes/Survivants
77/591

- Le H.M.S. "Naiad" est endommagé pendant les raids aériens du 10 Avril et du 22 Mai 1940, ce qui retardera son achèvement.
- De suite après sa mise en service, il est affecté à la 15ème Escadre des croiseurs de la Home Fleet. Il passe les dix mois suivants à patrouiller et à escorter des convois en Mer du Nord et en Atlantique Nord.
- Le 28 Janvier 1941, dans une mer démontée, il aperçoit les croiseurs allemands "Scharnhorst" et "Gneisenau" dans le Sud de l'Islande, mais il perd le contact à cause de la mauvaise météo.
- Au printemps 1941, il est en réparation dans les chantiers navals de la Tyne. Ensuite la 15ème Escadre de croiseurs est affectée en Méditerranée.
- Le 26 Avril 1941, il rejoint un des principaux convois en Méditerranée, qu'il escorte le plus loin possible vers Malte, c'est l'Opération "Tiger".
- Le 09 Mai 1941, il devient le navire-amiral du Contre-Amiral E.L.S. KING pour la défense désespérée de la Crète.
- Le 22 Mai 1941, il malmène un convoi allemand avant d'être endommagé lors d'une attaque aérienne plus tard dans la journée.
- Après des réparations à Alexandrie, il reprend l'escorte de convois et participe à des opérations offensives en Mer Rouge et en Méditerranée. Parmi celles-ci, l'action avec le destroyer "Guépard" près de Sidon (Liban) en Juin 1941, lors de la campagne britannique contre les forces de Vichy en Syrie. Il participe également à des bombardements sur le Liban et Halfaya lors de l'Opération "Crusader" en Juillet et Novembre respectivement. Il soutient un bref engagement lors de la première bataille de Sirte, le 17 Décembre 1941.
- En Novembre 1941, il devient navire-amiral du Contre-Amiral Philip VIAN qui assume le commandement du "Fighting Fifteenth".
- Le 09 Mars 1942, le Commandant en Chef de la Méditerranée, l'Amiral Sir Andrew CUNNINGHAM, reçoit des rapports (qui plus tard se sont avérés faux) qui signalent qu'un croiseur escortant un convoi italien a été endommagé lors d'une attaque aérienne au large de Malte. En conséquence, la 10 Mars 1942 au matin, l'Amiral VIAN conduit la Force 'B', composée du H.M.S. "Naiad" sous les ordres du Capt. G. GRANTHAM, "Euryalus", "Dido" et de neuf destroyers, et appareille d'Alexandrie pour essayer de l'intercepter. La Force 'B' arrive au large de la Cyrénaïque sans incident, mais l'absence de contact fait que VIAN décide de prendre la route du retour. Sa force est rejointe par le croiseur "Cleopatra" et le destroyer "Kingston" venant de Malte. Cependant, l'ennemi est maintenant entièrement alerté de la présence de la force de VIAN qui est alors implacablement bombardée pendant les heures du jour du 11 Mars 1942, quoique sans subir aucun dégâts. Parmi les poursuivants se trouve l'U-565 (O.L. Johann JEBSEN) qui détecte la force britannique aux hydrophones dans l'après-midi et le contact est maintenu jusqu'au crépuscule. Comme l'obscurité tombe l'Oblt.z.S. Johann Jebsen pénètre l'écran des destroyers, suivant sa cible continuellement. Seulement une manœuvre en zigzags de routine réalisée par la Force B à 20h00 provoque un changement de dernière minute d'un des destroyers par rapport au navire-amiral lui-même.
- Extrait du KTB de l'U-565.



Position du naufrage du H.M.S. Naiad


- À peine le 15th Cruiser Squadron ("Naiad" à la tête du "Cleopatra" avec l'"Euryalus" et le "Dido" respectivement sur son bâbord et tribord) avait-il changé de cap de quatre-vingt-dix à soixante-dix degrés que des charges de profondeur se font entendre sur le tribord du "Naiad". Celles-ci ont été larguées par le destroyer H.M.S. "Zulu" qui a repéré l'U-565 à la surface et s'est lancé à l'attaque, Jebsen réussissant à préparer ses torpilles juste avant que les charges de profondeur n'explosent. Vian ordonne à tout destroyer d'escorte qui aperçoit un sous-marin d'allumer un projecteur pendant quelques secondes, permettant ainsi à sa force de virer et de passer au peigne fin les traces de toute torpille. Cependant, le "Zulu" n'a rejoint que récemment la Force B de la Home Fleet et déclenche l'alarme en faisant luire une lumière tamisée qu'il faut quelques instants pour la discerner. Au moment où la position du "Zulu" dans l'escorte est fixée, il est trop tard pour le H.M.S. "Naiad" de prendre des mesures d'évitement, et il est probable que rien de plus n'aurait pu être fait dans le temps disponible une fois que l'escadre a commencé à exécuter son virage à vingt degrés. À 20h05, des torpilles sont vues passer devant et derrière du "Naiad", mais un troisième frappe au milieu du navire au niveau du couple 99, la cloison séparant la salle des machines avant et la salle des chaudières 'B' à l'arrière. Une gîte immédiate de dix degrés à tribord augmente de vingt degrés lorsque les deux compartiments sont inondés. Des ordres sont passés pour fermer toutes les portes intérieures et l'inondation est temporairement contenue pendant que des efforts sont faits pour dégager ceux qui se trouvent à l'intérieur. Ici, les défauts de conception de la classe "Dido" commencent à se révéler, car bien que les hommes sont sauvés par des trous d'homme illégalement découpés dans le haut de ces compartiments et d'autres par l'ingénieur principal, le lieutenant (E) Louis Le Bailly, il n'est pas possible de faire de même pour d'autres locaux de machines. Cela signifie que les hommes piégés se noient ou sont forcés d'ouvrir des portes sur des passages adjacents, compromettant ainsi l'intégrité de l'étanchéité de tout le navire. Le Cdr. Roy Dowling RAN devait plus tard témoigner que toutes les portes étanches accessibles étaient naturellement fermées, mais les ordres ultérieurs de fermer les portes intérieures ne semblaient pas avoir atteint les deux extrémités du navire et au moins une a été ouverte pour permettre l'évasion. Une autre omission de conception est l'absence d'un générateur diesel. Les quatre dynamos étant soit détruites, soit manquantes de vapeur, les efforts pour limiter les dégâts sont donc entravés par une panne totale de courant électrique accompagnée d'une panne du système téléphonique du H.M.S. "Naiad" alors que la gîte continue à augmenter sur tribord. Le destin du H.M.S. "Naiad" est scellé par l'inondation d'un ou des deux espaces latéraux au niveau de la chaufferie "B", l'eau se répandant le long du navire via les passages de câbles. L'irruption d'eau due à la vitesse du navire provoque l'effondrement de la cloison séparant cet espace de la salle des machines arrière, un événement qui amène le "Naiad" sur son travers vers 20h30, vingt-cinq minutes après l'attaque. L'ordre d'abandonner le navire est immédiatement donné, une grande partie de l'équipage s'étant regroupée sur le pont supérieur. Le "Naiad" chavire et coule par la poupe quelques minutes plus tard, son étrave se dressant sous un ciel méditerranéen étoilé.
- La commission d'enquête (Board of Enquiry) décharge le Capt. Guy Grantham et ses officiers de leur responsabilité, étant généralement admis que la manœuvre exécutée à partir de 20h00 rendait toute action évasive presque impossible. De plus, moins d'une minute séparait les explosions étouffées entendues à tribord et le coup au but de la torpille. Commentant les conclusions du Conseil, le Deputy Director of the Signal Department, le Capt. F. J. Wylie, a ajouté que le laps de temps entre l'observation du sous-marin par le "Zulu" et le coup au but sur le "Naiad" (deux minutes) annulait toute erreur de sa part. De manière caractéristique, le Rear-Admiral Vian n’était pas si charitable envers le "Zulu" et ne pouvait pas non plus s’absoudre du blâme. Dans ses mémoires, il a cité un moment de retard dans sa commande de mettre la barre après que les torpilles aient été repérées comme étant responsables du coup au couple 99 - un endroit où une seule torpille pourrait couler le "Naiad". Rétrospectivement, son jugement semble sévère sur les deux points.

- L'ordre du Capt. Grantham de 'splice the mainbrace' (délivrer une dose de rhum à l'équipage du navire) après huit heures de bombardements incessants vient juste d'être exécuté lorsque la catastrophe rattrape son navire. La torpille qui coule le "Naiad" frappe immédiatement sous une salle de bain remplie d'hommes en dehors du quart, la plupart étant soit tués, soit souffrant de jambes cassées. Les hommes commencent à se frayer un chemin sur le pont, mais c'est toute une affaire pour beaucoup, en particulier ceux des salles des moteurs. Peu de temps après que la cloison séparant la salle des machines arrière et la salle des chaudières 'B' cède, un certain nombre d'hommes sont vus nager jusqu'au trou d'homme pour s'échapper. C'est une autre histoire dans la salle des machines avant et autour de l'atelier où l'eau, le mazout et la gîte du navire rendent la trappe d'évacuation presque infranchissable. Une fois sur le pont, beaucoup choisissent d'abandonner la hanche (1) à travers la coque chavirée, mais comme si souvent les balanes (2) et la quille anti-roulis représentent de nombreuses lacérations et des membres cassés, notamment Vian qui aggrave un gros anthrax sur ses fesses. Un bon nombre de flotteurs Carley de bâbord du "Naiad" sont en bon état de fonctionnement. Soixante ans plus tard, Louis Le Bailly se rappelle le moment où le "Naiad" a disparu et les survivants ont commencé à affronter l'énormité de l'événement qui les avait dépassés :

   Je me suis retrouvé en train de nager dans une mer agitée par une nuit sombre alors que le "Naiad" a coulé la poupe en premier au fond de la mer. Il y avait beaucoup de bavardages et d'appels à l'aide alors que nous essayions d'amener ceux qui ne savaient pas nager ou qui étaient brûlés sur les quelques radeaux. Puis le Leading Stoker Davies, un Gallois avec une belle voix, a commencé à chanter 'Abide With Me' comme il avait appris l'hymne dans sa chapelle méthodiste dans la vallée de la Rhondda. La plupart se sont joints à - et la dernière ligne «Dans la vie, dans la mort, O Seigneur, demeure avec moi», semblait plutôt appropriée à nager dans 600 pieds d'eau à 25 miles du rivage. La Task Force - moins son amiral, maintenant dans l'eau avec nous - avait accélérée sa route.

- Mais l'aide est à portée de main. Deux heures après le naufrage, près de 600 survivants recouverts de pétrole sont secourus par les H.M.S. "Kipling", "Lively" et "Jervis" (88, 244 et 260 hommes respectivement) de l'écran de destroyer de la Force B, des navires bien au fait dans l'activité de sauvetage des marins en Méditerranée. Lors du sauvetage, Vian déplace son drapeau sur le "Dido" et reprend le commandement tandis que la mort du Leading Stoker R. T. Davies alors qu'il montait à bord du "Jervis" fait passer le bilan des pertes à soixante-dix-sept hommes. Le fait que tant de personnes aient survécu à un naufrage nocturne est dû à la fois à des actes d'héroïsme et d'abnégation à bord et à la mer «lisse comme un miroir» de Jebsens, même si elle paraissait agitée à ceux qui étaient dans l'eau. Comme Cunningham, non adonné aux flatteries, relaté par le First Sea Lord quelques jours plus tard, le naufrage du "Naiad" eut un effet en proportion inverse de sa taille: « Une telle perte que la petite "Naiad". Une arme très efficace avec une ensemble de navire ayant un grand esprit ».


1) Renflement de la coque au-dessus de la flottaison, vers l'arrière.
2) Crustacés que l'on retrouvent sur les coques des navires, appelés berniques par les marins, bien que ces dernières soient des mollusques...


gauche milieu

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