H.M.A.S. "Parramatta"


H.M.A.S. Parramatta (© BfZ)
H.M.A.S. "Parramatta" (© BfZ)


Type
Grimbsby Class Sloop
Chantiers de Construction
Cockatoo Docks and Engineering Co Ltd, Sydney
Mise sur cale
09 Novembre 1938
Lancement
10 Juin 1939
Mise en service
08 Avril 1940
Caractéristiques techniques
Longueur : 80,77 mètres
Largeur : 10,36 mètres
Tirant d'eau : 220 mètres
Déplacement : 1070 tonnes
Propulsion
2 x turbine à vapeur Parsons
2 x hélice
Puissance : 2000 shp
Vitesse maxi
16,5 nœuds
Armement
3 x canon antiaériens Mk XVI QF 4 pouces (101,6mm)
4 x canon de 3 livres
1 x mitrailleuse
2 x lanceur de charges de profondeur
2 x tube jumeaux pour torpilles de 21 pouces (533mm)
Équipage
135 hommes
Commandant
Cdr. J. H. M. Walker MVO DSC RAN
Victimes/Survivants
137 et 10/environ 25


- Malgré les demandes répétées du gouvernement britannique et de l'Amirauté au nom de la défense impériale, l'Australie est le seul dominion impérial à posséder une force navale importante avant 1939. Fondée en 1911, la Royal Australian Navy est entrée dans la Première Guerre mondiale avec le croiseur de bataille H.M.A.S. "Australia" et sept autres navires, dont le croiseur léger "Sydney" qui met fin à la carrière du raider allemand "Emden" dans les îles Cocos (Keeling) en Novembre 1914. En quelques mois, le sous-marin AE2 est en service dans les Dardanelles, tandis que le croiseur léger "Pioneer" est en service au large de l'Afrique de l'Est en 1915-16. Si la RAN se distingue pendant la Grande Guerre, elle atteint véritablement sa maturité lors du second conflit.
- Au début des hostilités, la RAN était composé de deux croiseurs lourds et quatre croiseurs légers, de quatre sloops en service ou en cours d'achèvement (dont le "Parramatta") et des cinq vieux destroyers de la célèbre "Scan iron flotilla" (flottille de ferraille), ainsi que de divers navires de soutien. Les premières unités australiennes atteignent le théâtre méditerranéen en Décembre 1939 et y restent pour soutenir les opérations à terre jusqu'à leur retrait pour combattre les Japonais en Janvier 1942. Pendant cette période, la RAN participe à toutes les facettes des opérations en Méditerranée, y compris la bataille du Cap Matapan et d'autres engagements avec la marine italienne (notamment le naufrage du croiseur "Bartolomeo Colleoni" par le premier malheureux successeur du "Sydney"), le retrait de Crète et le "Spud Run" - l'approvisionnement dangereux de Tobrouk.

- Le H.M.A.S. "Parramatta", l'un des quatre sloops d'escorte de la classe Grimsby construits en Australie, est mis sur cale au Cockatoo Docks and Engineering Co. Ltd à Sydney en Novembre 1938, lancé en Juin 1939 et achevé en Avril 1940. Après avoir était affecté avec le 20th Minesweeping Flotilla (Flottille de dragueurs de mines), le 29 Juin le "Parramatta" appareille de Fremantle pour la mer Rouge qu'il atteint un mois plus tard. Son service commence avec l'évacuation du Somaliland britannique pendant l'offensive italienne dans la Corne de l'Afrique, mais il passe une grande partie de son temps à défendre les convois contre les attaques aériennes en mer Rouge. En Avril 1941, il participe à la campagne britannique contre l'Érythrée qui aboutit à la reddition des forces italiennes en Afrique de l'Est le 17 Mai. Parmi ses dernières tâches avant d'être transféré en Méditerranée en Mai, il remorque le croiseur léger H.M. "Capetown" jusqu'à Port Soudan à la suite d'avaries par un torpilleur italien au large de l'Érythrée dans la nuit du 07 au 08 Avril. À peine le "Parramatta" atteint la Méditerranée qu'il est lancé dans l'effort désespéré de ravitailler Tobrouk dont la garnison comprend des troupes de la Australian 9th Division. Le 24 Juin, lors de sa première "Spud Run", le "Parramatta" se retrouve en train de secourir les survivants d'un compagnon d'escorte, le sloop H.M. "Auckland", après avoir été détruit par un avion allemand au large de Bardia. Les fonctions d'escorte entre Alexandrie et Tobrouk et à l'appui de la garnison britannique à Chypre se poursuivent jusqu'en Septembre, date à laquelle il est affecté à la tâche de Duty Sloop à Attaka sur le canal de Suez. Cependant, il revient à la mêlée en Novembre et le 25 appareille d'Alexandrie pour sa quatrième mission à Tobrouk.

- En Février 1941, l'arrivée de l'Afrika Korps en Libye annonce une série de revers majeurs pour les forces britanniques et impériales en Afrique du Nord. À partir de Mars de cette année-là, le général Rommel lance une offensive qui, en quelques semaines, pousse les Britanniques à 500 miles (≈ 804 kms) à l'Est de Tobrouk. L'énorme importance stratégique de Tobrouk réside dans son statut de seul port entièrement équipé sur les 600 miles (≈ 965 kms) de côte séparant Benghazi d'Alexandrie elle-même. De sa possession dépend la capacité de chaque partie à approvisionner et à renforcer efficacement les troupes engagées dans des opérations offensives dans le désert. La décision est donc prise de tenir Tobrouk qui est investi par l'Axe pendant que Rommel pousse son avance de 80 miles (≈ 128 kms) vers l'est jusqu'à Salûm (Sollum) en Égypte.
- Jusqu'à la levée du siège en Décembre, la responsabilité du ravitaillement de la garnison assiégée incombe à la Mediterranean Fleet commandée par l'amiral Sir Andrew Cunningham et aucun port n'aurait pu exiger un prix plus élevé pour sa survie. Pendant les 242 jours du siège, la marine a fait entrer et sortir plus de 80000 hommes, tout en débarquant 34000 tonnes de provisions, de canons et de chars pour sa défense. Contre cela, il faut soit fixé un total de cinquante-quatre navires de guerre et treize navires marchands coulés ou endommagés à la fin de 1941.
- Entravé par les mines et privé de soutien aérien, les difficultés de Cunningham s'aggravent par l'arrivée des U-Boote en Méditerranée cet automne-là, l'U-559 du Kptlt Hans Heidtmann étant parmi les premiers à forcer le détroit de Gibraltar en Septembre. Dans la nuit du 26 Novembre, l'U-559, alors qu'il affecte sa deuxième patrouille le long de la route de ravitaillement alliée entre Alexandrie et Tobrouk, aperçoit le S.S. "Hanne" avec une cargaison de munitions vitales.
- Le sloop H.M.A.S. "Parramatta", le destroyer d'escorte H.M.S. "Avon Vale" et deux baleiniers convertis du South African 22nd Anti-Submarine Group, les H.M.S.A.S. "Southern Isles" et "Southern Maid", l'escortent jusqu'à Tobrouk. La première attaque des Heidtnann, le 27 Décembre, gaspille trois torpilles contre le "Hanne", mais une seule torpille tirée une demi-heure plus tard envoie par le fond le "Parramanta" en l'espace de quelques minutes.
- Extrait du KTB de l'U-559.





- Il est curieux que la description de Heidtmann de sa deuxième attaque ne mentionne pas le "Hanne", à côté duquel le "Parramatta" communiquait par mégaphone au moment où il est touché sur le côté tribord. Deux explosions sont enregistrées par des survivants et des témoins du "Avon Vale", d'abord au niveau du carré du milieu du navire, puis sous le pont arrière. Bien que les Alliés concluent que le "Parramatta" a été frappé par deux torpilles, le coup au but a en fait provoqué une explosion secondaire, vraisemblablement la détonation de la soute à munitions (plutôt que les charges de profondeur suggérées dans le journal de guerre de Heidtmann), auxquelles les éclairs rouges ternes observés à l'époque apportent un soutien. Plongé dans l'obscurité, le "Parramatta" se retourne sur tribord et coule en quelques minutes, sa quille se brise. Mais ce n'est pas la dernière du H.M.A.S. "Parramatta" car les sections avant et arrière refont surface avant disparaître. La poupe émerge une seconde fois avant de s'affaisser à nouveau, bien que des rapports non fondés indiquent qu'il a été vu à la dérive un certain temps et même jusqu'à trois jours plus tard.

- Bien que le Cdr. Walker réussisse à faire passer l'ordre d'abandon du navire, la rapidité avec laquelle le "Parramatta" coule ne permet pas une évacuation en bon ordre impossible et on n'entend plus parler de lui. L'estimation des survivants suggère qu'environ un tiers de l'équipage du navire (presque exclusivement ceux qui sont de quart sur le pont) s'échappent de l'épave en plongeant ou en sautant par-dessus bord ou, dans certains cas, en 'marchant' dans la mer au fur et à mesure qu'il coule. La tâche de sauver les survivants par une nuit particulièrement sombre et avec de fortes rafales de vent tombe sur le Lt Cdr P. A. R. Ward de l'"Avon Vale" qui est confronté à un dilemne familier. D'une part, il est clair qu'il y a de nombreux hommes dans l'eau, bien qu'il s'avère que ceux-ci sont "largement dispersés et qu'il est impossible de les voir dans l'obscurité", ce qui rend le sauvetage à la fois lent et difficile, et un certain nombre de survivants se rappellent d'ailleurs avoir heurté des amis pendant la nuit. D'autre part, Ward s'inquiète pour son navire, les "Southern Isles" et "Southern Maid" ayant été envoyés pour escorter le "Hanne" à Tobrouk en laissant l'"Avon Vale" seul sur les lieux. En fait, il n'a pas besoin de s'inquiéter puisque l'U-559 a battu en retraite depuis longtemps. Quinze ou seize survivants sont recueillis parmi les débris, suivis quelques heures plus tard par quatre sur un flotteur Carley, bien que l'un d'entre eux soit mort immédiatement après le sauvetage. Deux autres (Stoker Fred Greenfield et O.Sig. Harvey Stewart) réussissent à nager jusqu'au "Avon Vale" à partir d'un flotteur contenant trente hommes avant que Ward ne se sente obligé de quitter la scène à l'aube (03h00 GMT). Aucun autre survivant n'est récupéré, bien que Ward fait signe au navire-hôpital "Ramb IV" (vu se diriger vers l'Ouest alors que l'"Avon Vale" se dirige vers Alexandrie) de continuer la recherche. Bien que l'"Avon Vale" a largué un certain nombre de flotteurs pour les survivants, le "Ramb IV" ne trouvé que des taches d'huile et les sorties des hydravions "Sunderland" d'Alexandrie le lendemain matin ne retrouvent rien.
- Cependant, tous n'ont pas péri. Trois hommes - AB Fred Tysoe, O.Sig. A. N. Miller et AB Alec Ladhams - réussissent à monter à bord d'une baleinière largement approvisionnée en eau et en corned-beef qui avait été brusquement laissé sur les lieux par l'"Avon Vale" après une fausse alerte aux sous-marins pendant la nuit. Un quatrième homme est embarqué mais meurt peu après, les autres se dirigeant vers la Barbary Coast qu'ils atteignent sans difficulté. Ils rejoignent les Alliés après avoir passé deux semaines cachés par un groupe de Berbères à moins de trois kilomètres d'un campement allemand. Un autre qui a apparemment réussi à débarquer est l'AB George A. Smith, mais dans des circonstances très inhabituelles. Son histoire fait partie de celles recueillies par le survivant Terry Currie entre 1994 et 2003 et conservées dans un dossier déposé au Mémorial australien de la guerre à Canberra. Aucun récit de première main ne subsiste, Smith ayant raconté son histoire à Stoker Greenfield dont le récit se déroule comme suit : Ayant abandonné le navire, Smith (qui apparemment ne savait pas nager) a finalement trouvé une couchette inconfortable sur la section arrière droite du "Parramatta" avec une vingtaine d'autres. Après plusieurs heures, la détonation d'une charge de profondeur sur son lanceur a laissé Smith seul survivant. Se séparant de l'épave et s'accrochant à des débris, Smith se retrouva emporté vers la côte, s'échouant à environ vingt-cinq milles de la position du naufrage. C'est là qu'il a été découvert par une unité de l'armée néo-zélandaise avec laquelle il est resté un mois avant de faire son rapport à Alexandrie. La diffusion de cette histoire parmi les survivants de Parramatta, un demi-siècle plus tard, a été accueillie avec une certaine incrédulité, notamment en ce qui concerne la détonation de la charge explosive de Smith. De prime abord l'analyse pourrait l'interpréter comme une dissimulation un délit antérieur (comme le fait d'être parti à la dérive avant que le "Parramatta" soit parti d'Alexandrie, par exemple), mais il convient de noter que O'Sig. Miller se rappelle lui avoir parlé à l'arrière avant de partir à la recherche d'un autre poste d'amarrage. Quoi qu'il en soit la crédibilité de son histoire, Smith portera la liste des survivants à environ vingt-cinq hommes (les comptes diffèrent). Pas un seul officier a survécu, la plupart ayant sans doute péri dans le vestiaire ou dans leur cabine à l'arrière. Les autres, dont le Lt R. H. S. Litchfield RN, un passager, étaient a finalement été déclaré disparu, présumé tué.
- L'Admiral Sir Andrew Cunningham, Commander-in-Chief de la Mediterranean Fleet, était un grand admirateur de l'esprit de combat dont faisait preuve la marine royale australienne en Méditerranée et, dans ses mémoires, il a fait à H.M.A.S. "Parramatta" son plus grand compliment : "Le "Parramatta" a été une grande perte. Il avait de bons antécédents de bons services" Il a reçu les plus grands éloges d'un chef de mission notoirement dur.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 166, 167, 168 et 169 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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