H.M.S. Thetis (N25)
H.M.S. "Thetis"
Lancement du H.M.S. "Thetis"
'God bless this ship and all who sail in her' (Mrs A.J.
Power)
- La "Thetis" est construite aux chantiers
navals Cammell Laird & Co Limited à Birkenhead
(Angleterre).
- Elle est mise sur cale le 21 Décembre 1936.
- Elle est lancée le 29 Juin 1938.
- À peine une semaine après la tragédie de
l'U.S.S "Squalus" (SS-192), un naufrage
accidentel présentant d'incroyables similitudes s'est
produit au large des côtes du Pays de Galles où un
sous-marin britannique flambant neuf coule, avec des
résultats totalement catastrophiques. C'est en effet un
événement désastreux pour la Royal Navy,
tant les nouveaux sous-marins de la classe T sont utilisés
quelques semaines avant le début de la Seconde Guerre
mondiale. Le H.M.S. "Thetis" est le troisième des bateaux
de la classe "T"
prévue pour la mise en service, et après des mois
de tests rigoureux depuis son lancement en 1938, elle commence
les essais d'acceptation finale à la fin Mai 1939. Son
capitaine, le Lt Commander Guy Bolus, l'avait rejoint pendant son
armement et, avec un équipage de cinq autres officiers et
de 48 matelots, quitte le chantier de Merseyside pour des essais
dans l'estuaire de la Clyde en Mai. Il y a quelques
problèmes à régler, ce qui n'est pas
inhabituelle avec un nouveau bateau, et la "Thetis" retourne aux
chantiers navals de Cammel Laird pour des ajustements. Le dernier
essai de plongée est reporté au 01 Juin, dans la
baie de Liverpool.
- La "Thetis" quitte Birkenhead à 09h40 ce jour-là
avec un nombre inhabituellement élevé de personnes
à bord. En plus de l'équipage, il y a des officiers
de la flottille "Thetis" qui doivent rejoindre l'équipage
lorsqu'elle sera pleinement commissionnée, des
observateurs civils de l'Amirauté, 26 employés de
chantiers navals Cammell Laird, cinq d'autres entreprises de
construction navale qui construisent des bateaux de classe T,
deux membres du personnel de la City Caterers de Liverpool, qui
fournissent le déjeuner, et un pilote de la Mersey : 103
hommes en tout. Le temps est beau, la mer est calme avec
seulement une touche de vent d'Est.
- Tout le monde à bord attend avec impatience un voyage
intéressant, et pour les non marins, c'est une aventure
à vivre avec peut-être une touche
d'appréhension. Le "Grebecok", un remorqueur à
vapeur avec un équipage de sept personnes, accompagne la
"Thetis" pendant les essais. Il est mis à disposition par
les chantiers navals de Cammell Laird dans le cadre de leur
contrat avec la marine. À bord se trouve un observateur de
la marine et un sous-marinier, le Lt Dick Coltart, dont la
tâche est d'assurer une veille générale et
d'avertir les navires qui peuvent naviguer dans la zone de
plongée. Le "Grebecock" doit également se tenir
prêt de prendre à son bord tout passager civil
embarqué sur la "Thetis" qui souhaite débarquer
après le déjeuner, mais aucun ne choisit de le
faire. Jusqu'à trente des personnes à bord de
Thetis doivent être transférées, et c'est
donc une surprise pour le Lt Commander Bolus lorsque tous ceux
qui sont éligibles au transfert choisissent de rester pour
la plongée. Puis est venu le signal de la "Thetis"
prévenant qu'elle va plonger pendant trois heures. Coltart
regarde le Lt Commander Bolus qui quitte le pont et qui ferme le
panneau d'accès à la baignoire. À 13h30, la
"Thetis" se trouve à 38 nautiques de Birkenhead et
à une quinzaine de nautiques au nord de Great Ormes Head
sur la côte galloise. À 14h00 précises, Bolus
donne l'ordre de plonger.
- Les purges principales du sous-marin sont ouvertes et les
ballasts se remplissent. Cela doit permettre à la
"Thetis", avançant à une vitesse constante de 5
nœuds et avec ses barres de plongée à
-10°, de commencer à plonger, mais malgré
toutes ces actions, elle ne plonge pas. Tous les ballasts
principaux étant pleins, Bolus donne l'ordre de remplir
les régleurs, normalement utilisés uniquement pour
équilibrer un sous-marin en plongée. Même
cela ne réussit à mettre le sous-marin en
immersion. Toutes les capacités de la "Thetis" sont
maintenant inondées et il y a cinquante personnes
supplémentaires à bord, mais le pont n'est toujours
pas inondé. Avec une vitesse accrue et les barres
plongées plus à descendre, la "Thetis" s'enfonce
plus profondément - mais pas assez pour couvrir son
massif. La difficulté de faire plonger un sous-marin pour
la première fois n'est pas une rare.
- La première chose à faire est de vérifier
que la "Thetis" a pris à bord toute l'eau qu'elle est
censée avoir pour la faire plonger. Une partie du
contrôle entraîne un examen des tubes lance-torpilles
avant. Les six tubes avant sont divisés en deux
rangées verticales de trois et numérotés du
haut vers le bas, avec les nombres pairs à bâbord et
les nombre impairs à tribord. Les tubes cinq et six, les
tubes inférieurs de chaque rangée, doivent chacun
contenir une centaine de gallons d'eau (≈ 380 litres). Les
1600 livres d'eau dans ces tubes peuvent être le facteur
crucial pour décider si la "Thetis" plonge ou reste
obstinément en surface. Le lieutenant Frederick Woods,
l'officier torpilleur, décide de faire une
vérification des six tubes de lance-torpilles.
- En commençant par le tube numéro un, Woods ouvre
un petit robinet à essai qui débouche dans le tube.
Le mouvement d'un levier permet d'aligner deux trous adjacents
d'où l'eau jaillit si elle est présente dans le
tube. Une bouffée d'air en sort, suggérant que le
tube lance-torpille est vide ou partiellement vide. La porte
arrière du tube est alors ouverte et Woods dirige sa
torche vers l'intérieur. Le tube est propre et sec. Woods
soumet ensuite les tubes deux, trois et quatre à la
même inspection, en omettant l'étape
supplémentaire consistant à ouvrir le robinet de
vidange monté sur chaque tube pour déterminer si de
l'eau est présente dans le tube. Puis vient le
contrôle du tube inférieur à tribord, le tube
numéro cinq. Woods ouvre le robinet de contrôle,
comme il l'a fait deux fois avant. Le résultat est le
même qu'avant - il n'y a pas de sifflement d'air ou de jet
d'eau. Sous les ordres de Woods, le matelot de 1ère classe
Hambrook commence à déplacer le levier pour ouvrir
la porte du tube.
- Contrairement aux quatre autres leviers, le levier du tube
n°5 ne se déplace qu'avec difficulté. Hambrook
exerce plus de pression. Le levier se déplacé vers
sa position d'ouverture totale, mais juste avant d'arriver, l'eau
est pulvérisée par le bas de la porte. Quelques
instants plus tard, la pression de l'eau dans le tube fait
s'ouvrir la porte avec un grand fracas. Un torrent d'eau se
déverse alors dans le compartiment. La force de l'eau est
si grande qu'il n'y a pas le moindre espoir de fermer la porte du
tube lance-torpilles. "Dites au central de souffler aux ballasts
! Woods crie à l'officier-marinier Mitchell, un des cinq
membres de l'équipage sur les lieux.
- Au central, Guy Bolus n'a pas besoin d'être
informé qu'il a un problème sur les bras. Bolus
avait entendu le 'whooosh' lointain suivi du bruit de la porte
arrière du tube qui s'ouvrait. Puis vient l'augmentation
soudaine de la pression sur ses oreilles. Il donne aussitôt
l'ordre qui aurait fait remonter la "Thetis" si la situation
n'était pas aussi sombre.
- L'eau pénètre dans le compartiment des torpilles
à une telle vitesse qu'en une minute environ, elle a
atteint le niveau de l'hiloire [1] de la porte étanche. Il
y a une lutte désespérée pour fermer la
porte étanche. Pour verrouiller la porte étanche
avant du compartiment, il faut tourner dix-huit écrous
papillon. Un de ces écrous est tombé d'une pince
à ressort et reste suspendu entre la porte et l'hiloire.
Il est donc impossible de fermer la porte de manière
étanche. De précieuses secondes sont perdues
pendant que l'écrou est repoussé dans son clip.
Ensuite, les deux compartiments avant sont plongés dans
l'obscurité.
- L'inondation par les cinq tubes ne sert qu'à augmenter
l'angle de plongée, ce qui demande plus d'efforts à
ceux qui luttent pour fermer la porte étanche avant, car
ils doivent tirer "en haut de la colline". Le fait de savoir que
la "Thétis" peut faire surface avec un compartiment
inondé, alors qu'avec deux, elle ne le peut pas, sert
d'aiguillon. Au central, Bolus essaie de tirer le meilleur parti
d'une situation qui s'aggrave à l'infini à la
seconde près. Si l'eau qui se précipite dans
l'espace des torpilles parvient à s'infiltrer dans le
local torpilles, cela peut s'avérer fatal. Si elle
déborde ensuite dans le compartiment suivant, sous lequel
se trouvent les batteries, le problème du chlore gazeux va
aggraver considérablement leur situation.
- "Laissez la porte étanche avant". Guy Bolus a pris sa
décision. Son ordre est transmis au lieutenant Woods. Lui
et son équipe font ce qu'on leur a ordonné et se
précipitent dans le local torpilles, qui est alors dans le
noir. Après avoir franchi la porte étanche
arrière du compartiment, dont le centre est muni d'un seul
volant de commande, la porte est claquée. Quelques tours
rapides du volant garantissent que les accumulateurs vont rester
au sec. La proue du sous-marin heurte le fond à un angle
de 45°.
- La "Thetis" se stabilise et elle se trouve à 150 pieds
(≈ 45 mètres). Appelant à l'arrêt de la
chasse d'air aux ballasts, Bolus ordonne de mettre les deux
moteurs à moitié en arrière dans l'espoir de
libérer la "Thetis" de la boue. Tout ce qui se passe,
c'est que sa poupe se soulève du fond. Après cet
échec, une bouée indicatrice est larguée et
un fumigène est tiré.
- Une évaluation des circonstances va montrer que les
chances étaient très faibles : la "Thetis"
était hors de vue de la terre et loin des voies de
navigation normales. Le remorqueur "Grebenock" n'avait pas
d'appareil de communication sous-marin et disposait d'un
radiotéléphone à courte portée qui
était inadéquat pour le travail à accomplir.
Avec deux compartiments inondés, la "Thetis" avait moins
d'air que d'habitude et disposait du double de son effectif
normal. Comme on pensait que vingt-quatre heures étaient
la limite de leur endurance, leur meilleur espoir semblait
être de ramener la "Thetis" à la surface. En
théorie, cela n'est pas trop difficile. En pratique, c'est
presque impossible. Le retour à la surface dépend
de la possibilité de vider les compartiments
inondés. Afin d'accomplir cette opération vitale,
il est proposé qu'un volontaire portant la DSEA
pénètre dans le local torpilles inondé par
la chambre d'évacuation avant. La chambre
d'évacuation a trois sorties : une vers le haut, une dans
le compartiment du poste équipage et une dans la zone
inondée. Le volontaire doit se diriger vers le local
torpilles et fermer la porte du tube d'évacuation. Il doit
ensuite ouvrir deux robinets de vidange avant de retourner dans
la chambre d'évacuation. Les pompes drainent la zone
inondée pour permettre à la "Thétis" de
faire surface normalement. L'inconvénient de cette
opération est que le volontaire doit supporter une
pression de 70 livres pendant une quinzaine de minutes. Il y a
aussi le fait qu'il doit accomplir la tâche dans
l'obscurité totale, à l'exception de la faible
lumière d'une petite torche. La probabilité que le
volontaire termine la mission ne semble pas prometteuse.
- À 16h00, le lieutenant Harold Chapman, le premier
lieutenant, est dans le sas - l'eau s'élève autour
de lui. Chapman ne peut pas supporter la pression et il doit
quitter le sas. Ensuite, le lieutenant Woods et le
quartier-maître Mitchell font une tentative ensemble. La
pression s'avère également trop forte pour Mitchell
et le sas doit être de nouveau vidé. Lorsqu'une
troisième tentative échoue, l'idée est
abandonnée.
- Le lieutenant Coltart, réfléchissant à la
manière dont la "Thetis" a plongé, commence
à se sentir un peu mal à l'aise. Après une
heure de tentative de plongée, elle est descendue beaucoup
trop vite à sa façon de penser. Pourtant, il semble
presque impossible pour un sous-marin tout neuf de rencontrer de
sérieuses difficultés. Ne voulant pas provoquer
d'alarme inutile, Coltart décide d'attendre un peu plus
longtemps avant d'avertir quiconque qu'il commence à
s'inquiéter de l'évolution de la situation.
- La "Thetis" est en plongée depuis deux heures lorsque
Coltart envoie un message au Fort Blockhouse, la base sous-marine
de Gosport, pour s'enquérir de la durée
prévue de la plongée de la "Thetis". Il
espère que ce message soigneusement formulé va
alerter Fort Blockhouse que quelque chose ne va pas, mais pas
sérieusement. Pour diverses raisons, il s'écoule
plus d'une heure avant que le message de Coltart n'arrive
à sa source. Heureusement, Fort Blockhouse est
déjà préoccupé par la "Thetis" car
ils n'a pas reçu son rapport de remontée à
la surface, attendu à 16h40. La radio de Fort Blockhouse,
ainsi que plusieurs autres stations, essayent de contacter la
"Thetis" depuis 16h45. Le message de Coltart suffit à
déclencher d'autres actions. Cinq minutes après sa
réception, une fouille de la zone par des navires et des
avions est ordonnée. L'obscurité est à moins
de trois heures.
- Le destroyer "Brazen" (Lieutenant-Commander R.H. Mills), sur
une route Sud entre la Clyde et Plymouth, se trouve à
cinquante-cinq nautiques de la zone de recherche lorsqu'il
reçoit un signal lui demandant de venir rapidement et
d'établir le contact avec la "Thetis". Il est juste 21h00
lorsque le "Brazen", premier navire à arriver sur les
lieux, aperçoit le "Grebecock". En raison des courants, le
remorqueur a dérivé d'une certaine distance de
l'endroit où la "Thetis" a plongé six heures
auparavant. La dérive rend difficile pour Coltart de
donner à Mills autre chose qu'une estimation de la
dernière position connue de la "Thetis".
- À peu près au même moment où le
"Brazen" prend contact avec le "Grebecock", un vol de quatre
"Anson" basés en Écosse
survole la zone de recherche dans l'espoir d'avoir des signes de
la "Thétis". Dans la lumière déclinante,
leur chef aperçoit la bouée indicatrice du
sous-marin. Bien que la position de la bouée
s'avère être à seulement un nautique environ
de la position réelle du sous-marin, en revérifiant
ses chiffres, le navigateur de l'Anson fait une erreur qui met la
"Thetis" à environ sept nautiques de l'endroit où
elle se trouve réellement. Cette nouvelle position est
donnée au "Brazen" qui cherche toute la nuit avec
projecteurs et asdic.
- Le 02 Juin à l'aube, le "Brazen" est toujours en
quête infructueuse. Après deux heures
supplémentaires, le Lieutenant-Commander R.H. Mills
s'engage dans une nouvelle zone de recherche. Cinquante minutes
plus tard, il aperçoit la poupe de la "Thetis" bien
au-dessus de l'eau [2]. Tout près se trouve la
bouée indicatrice rouge. Mills se rapproche et largue de
petites charges explosives aux côtés de la "Thetis"
pour annoncer son arrivée.
- Le Lieutenant-Commander Bolus a l'intention d'envoyer des
hommes à la surface dès qu'il sera assuré
qu'un navire sera là pour les secourir. Le "Brazen" n'est
pas encore arrivé lorsque la détérioration
des circonstances oblige Bolus à procéder à
des sassements dans l'espoir qu'un bateau de pêche ou une
autre embarcation viennent les secourir. Le Captain H.P.K. Oram,
commandant du L12 lorsqu'il est
entré en collision avec le H47
dix ans plus tôt, est aux commandes de la flottille dans
laquelle la "Thetis" doit servir pendant un certain temps
après avoir terminé ses essais et avoir
été accepté par son capitaine. Le Captain
Oram a rejoint la "Thetis" pour la journée afin de se
familiariser avec ses officiers et de les voir à
l'œuvre. La décision d'inclure Oram dans la
première tentative de sassement semble être un choix
judicieux car étant lui-même un ancien
sous-marinier, il a les connaissances et le rang suffisamment
élevé pour pouvoir agir rapidement - et avec
seulement six heures d'air restant, la rapidité d'action
est vitale. Parmi plusieurs volontaires, Guy Bolus choisit le
lieutenant Woods pour partir avec le Captain Oram, car la
connaissance intime que Woods a de la "Thetis" est d'une valeur
considérable.
- Le sous-marin est amené à un angle de 50°
pour que son compartiment arrière se trouve à moins
de 25 pieds (≈ 7 mètres) de la surface. Le Captain
Oram et Woods se trouvent en fait dans le sas lorsque les charges
explosives de Brazen indiquent son arrivée. Lorsque le sas
est complètement inondé, Woods ouvre
l'écoutille et se dirige vers la surface avec le Captain
Oram. Peu après, ils sont à bord du "Brazen" en
train de siroter des boissons chaudes.
- Encouragé par l'arrivée des navires et par la
fuite d'Oram et Woods, le sas est préparé pour une
seconde tentative. Les conditions à bord de la
"Thétis" sont désormais critiques. Même le
plus petit effort exige un effort considérable. À
10 heures, Walter Arnold et M. Frank Shaw arrivent en surface.
Ils révèlent qu'à moins que
l'équipage ne reçoive une aide pratique très
rapidement, ils ne peuvent plus être aidés.
- Comme il n'y a aucune garantie que les 18 pieds de la poupe de
la "Thetis" qui se trouvent au-dessus de l'eau vont rester ainsi,
un filin du navire de sauvetage "Vigilant" est enroulé
autour de la poupe pour prévenir toute perte soudaine.
Aidé par des remorqueurs, le "Vigilant" soulève
lentement la poupe du sous-marin pour l'éloigner de la
mer. Un homme du "Vigilant" est transporté à la
poupe avec pour instructions d'enlever deux plaques de couverture
d'un trou d'homme. La plaque de couverture supérieure est
venue sans problème. Alors qu'il desserre les boulons de
la plaque de couverture intérieure, il entend de l'air,
sous pression, s'échapper. N'étant pas un
sous-marinier, il demande conseil aux hommes qui l'ont conduit
à la poupe. Ils demandent à leur tour conseil au
"Vigilant". Ils lui répondent qu'il doit continuer.
À ce moment-là, il a passé une heure
à la poupe, et celle-ci commence à faire des
mouvements inquiétants. Avant qu'il ne puisse rouvrir les
capots, on lui ordonne de retourner au bateau.
Les bateaux de sauvetage font du surplace alors que la
récupération commence.
- Un remorqueur arrive de Birkenhead avec un
équipement d'oxyacétylène. À 15h00,
on s'efforce de relever la poupe suffisamment pour permettre de
découper un trou assez grand pour entrer dans la coque. Ce
mouvement provoque la rupture du fil de 3,5 pouces du "Vigilant".
La "Thetis" coule doucement sous la surface. Le sort de
quatre-vingt-dix-neuf hommes est désormais
scellé.
- De nouvelles tentatives pour atteindre le bateau
échouent, les efforts de sauvetage sont abandonnés
le jour suivant au milieu de tumultueuses critiques de la part
des proches. Une enquête ne fait rien pour satisfaire les
parents et les syndicats, et une longue et amère action en
justice prend fin six ans et demi plus tard à la Chambre
des Lords, où les plaintes pour négligence sont
finalement rejetées au motif qu'il n'y a pas de preuve de
responsabilité.
- Il faut cinq mois de difficiles opérations de sauvetage
avant que la "Thetis" ne s'échoue à Moelfre Bay,
à Anglesey (Pays de Galles).
- Après l'enlèvement des corps,
la "Thetis" est soumise à des examens minutieux avant
d'être remorqué jusqu'à Holyhead où
elle est mise en cale sèche. Lorsqu'à Holyhead tout
est terminé au milieu du mois de Juin, elle revient
à Birkenhead par ses propres moyens. On estime qu'au vu de
son passé tragique, la "Thetis" doit être
désarmée. Le besoin urgent de sous-marins l'emporte
sur l'opposition à sa mise en service, et c'est donc en
tant que "Thunderbolt" qu'elle est
préparée à la guerre.
H.M.S. "Thunderbolt"
[1] Bordure verticale qui protège les ouvertures du pont,
les panneaux, et empêche les entrées d'eau.
[2] 5,5mètres (18 pieds) de l'arrière de la
"Thetis" de 83,5mètres (274 pieds) de long sort de la mer.
Elle est couchée en biais, le nez en bas dans 45
mètres (147 pieds 8 inch) d'eau à 24 km (15 miles)
au large de la côte Nord du Pays de Galles.
Sources : Internet.
"THE SUBMARINE an illustrated history from 1900
to 1950" de John Parker chez southwater.
"BENEATH THE WAVES A History of HM Submarine
Losses 1904-1971" d'A.S. Evans chez Periscope Publishing
Ltd.