H.M.S. Whirlwind



H.M.S. Whirlwind (© Bruce Taylor collection)
H.M.S. Whirlwind (© Bruce Taylor collection)

Type
Admiralty W-class destroyer
Chantiers de construction
Swan Hunter & Wigham Richardson, Wallsend-on-Tyne (Angleterre)
Ordonné le 09 Décembre 1916
Mise sur cale en Mai 1917
Lancé le 15 Décembre 1917
Mise en service
15 Mars 1918
Caractéristiques techniques
Longueur : 91 mètres
Largeur : 8,15 mètres
Tirant d'eau : 2,70 mètres
Déplacement : 1100 tonnes
Vitesse maxi
34 nœuds
Propulsion
3 chaudières à tubes d'eau de type Yarrow
Turbines à vapeur Brown-Curtis
2 hélices
Puissance : 20000 kW
Gasoil
320-370 tonnes
Autonomie
3500 nautiques à 15 nœuds
900 nautiques à 32 nœuds
Équipage
110
Armement
4 × QF 4 en Mk.V (102mm L/45), montage P Mk.I
2 × QF 2 pdr Mk.II "pom-pom" (40mm L/39) ou ;
1 × QF 3 pouces 20 cwt (76mm), montage HA Mk.II
6 (2x3) tubes lance-torpilles de Ø 533mm
Commandant
Lt Cdr J. M. Rodgers RN
Victimes/Survivants
57/57


- Le H.M.S. "Whirlwind" est mis sur cale au chantier Swan Hunter & Wigham Richardson à Wallsend-on-Tyne en Mai 1917, lancé en Décembre de la même année et achevé le 15 Mars 1918. Il appartient à ce que l'on appelle le groupe de Classe Admiralty "W" ou Repeat "V". Il rejoint alors la Dover Patrol. La première action du "Whirlwind" arrive avec l'attaque de Zeebrugge le 23 Avril 1918 suivie le 10 Mai par l'assaut sur Ostende, après quoi il aide le H.MS. "Warwick", son sister-ship, gravement endommagé lors de son retour à Douvres.
- Les détails sur le service du "Whirlwind" pendant l'entre-deux-guerres sont peu nombreux, mais en 1921, on le retrouve affecté à la 1st Destroyer Flotilla, Atlantic Fleet, renumérotée 5th DF en 1925. En 1929, il est partiellement désarmé et rééquipé en tant que mouilleur de mines, service continu avec la 5th DF dans les eaux nationales jusqu'à ce qu'il soit mis en réserve à Nore en Octobre 1934.
- Cependant, en Juin 1939, le "Whirlwind" est remis en service avec un équipage provenant en grande partie de la Royal Fleet Reserve et de la RNVR, et est affecté en Septembre à la 11th DF pour la défense des convois au Western Approaches Command de la Home Fleet. Il sert d'escorte dans les Western Approaches jusqu'en Avril 1940, date à laquelle il est détaché pour servir dans la Home Fleet proprement dite après l'invasion allemande de la Norvège. Au fil de la campagne de Norvège, ses fonctions évoluent, passant de l'escorte de convois militaires à l'appui d'opérations à terre et enfin à la participation à l'évacuation des troupes alliées en Mai et Juin. À la fin du mois de Juin, le "Whirlwind" reprend son service d'escorte dans l'Atlantique avec le Western Approaches Command. Le 30 Octobre 1939 déjà, le "Whirlwind" et le "Walpole" avaient été obligés de couler le cargo S.S. "Brontë" après avoir été endommagé par l'U-34 (K.L. Wilhelm ROLLMANN) au Sud-Ouest de Fastnet. Les hommes de "Whirlwind" n'imaginaient pas que le jour viendrait où ils entreraient eux-mêmes dans la ligne de mire du périscope de l'U-34.

- Le 03 Juillet 1940, le convoi OB 178 part de Liverpool avec quarante-neuf marchands. Il se dirige vers le Sud-Ouest en passant par les Western Approaches avant de rejoindre une division au milieu de l'Atlantique le 07. Le convoi lui-même arrive à ce point à temps et en bon ordre, mais une unité de son escorte a été laissée dans son sillage. Dans l'après-midi du 05 le "Whirlwind" reçoit l'ordre du sloop H.M.S. "Leith" (officier supérieur de l'escorte) de se diriger vers un sous-marin aperçu à l'Ouest-Nord-Ouest du convoi. À 13h00, le "Whirlwind" discerne un massif de sous-marin à plusieurs nautiques à l'avant tribord et son cap est modifié en conséquence.
- C'est l'U-34 du Kptlt Wilhelm Rollmann, alors à deux semaines de Wilhelmshaven pour sa septième et dernière patrouille de guerre. Bien que la commission d'enquête qui a suivi ait été informée que l'Asdic du "Whirlwind" était en bon état de marche, il ressort clairement du journal de bord de Rollmann et de la chronologie des survivants qu'aucun contact n'a jamais été obtenu au cours d'une chasse qui a duré plusieurs heures. Cette défaillance technique de la part du 'chasseur' a donné à l'U-34 non pas une mais deux chances d'infliger des dommages mortels à son poursuivant depuis une distance relativement proche.
- Extrait du KTB de l'U-34.




- On ne sait pas très bien de quel côté la torpille de Rollmann a frappé le "Whirlwind", mais la détonation a démoli sa partie avant pratiquement jusqu'au pont. Dans son témoignage devant la commission d'enquête, le Lt Cdr Rodgers a déclaré qu'"il semble y avoir de bonnes raisons de suspecter que la soute à munitions avant a été touché et a explosé". Cependant, l'ampleur de l'événement n'a pas réussi à troubler le calme du chef mécanicien du navire, l'ingénieur D. J. B. Cock, qui a noté que "je suis allé sur le pont supérieur jusqu'à la salle des machines, et en regardant sur le côté bâbord, j'ai vu un objet passer. J'en suis venu à la conclusion que c'était la proue du navire et j'ai alors réalisé que quelque chose avait dû se produire". Non seulement le "Whirlwind" a perdu son étrave, mais sa quille est brisée, le pont et le bordé sont "repliés sur environ un pied (≈ 30cm), exactement en travers du navire, derrière les tubes lance-torpilles arrière et de là, verticalement sur le côté jusqu'à la ligne de flottaison". Le contrôle des dégâts est restreint car l'eau a rapidement gagné la salle des chaudières et la salle des machines, une inspection de la cloison arrière de cette dernière montrant qu'elle est proche de l'effondrement. Deux heures après l'attaque, le H.M.S. "Westcott" (Lt Cdr W. F. R. Segrave) arrive sur les lieux et la question de savoir ce qu'il faut faire ensuite se pose. Le Lt Cdr Rodgers ayant été frappé d'un coup violent à la tête, Segrave demande l'avis de l'ingénieur Cock qui déclare qu'il ne va pas dépasser quatre heures avant de couler. Comme un remorqueur envoyé de Falmouth ne doit pas arriver avant quinze heures, Segrave n'hésite pas à décider de hâter son départ. Mais l'achèvement du "Whirlwind" s'avère inopinément difficile, ce qui témoigne de la qualité de sa conception et de sa construction. Ni les obus perforants ni les obus explosifs n'ont beaucoup d'effet, ce qui a obligé Westcott à tirer une torpille à 21h45 qui, cependant, navigue de façon erratique et passe à l'arrière. D’autres obus sont tirés, déclenchant un certain nombre d’incendies à bord, mais sans conséquence fatale. Finalement, à 22h45, Westcott tire une deuxième torpille qui frappe le "Whirlwind" à la hauteur de la cheminée. En moins de deux ou trois minutes, il disparaît, des membres de l'équipage de "Whirlwind" le regardant en larmes.
- Après un interrogatoire approfondi de tous les officiers et d'un certain nombre des hommes de l'équipage, la commission d'enquête critique le caractère régulier du zigzag en poursuivant le contact mais admet que la recherche d'un U-Boot par un seul destroyer est une "tâche de la plus grande difficulté".
- Bien qu'elle approuve le sabordage du "Whirlwind", elle n'est pas satisfaite des preuves qu'il n'aurait pas pu être sauvé par des remorqueurs. Cependant, aucun blâme n'est attribué et elle estime que la décision du Lt Cdr Segrave de ne pas utiliser son navire pour remorquer le "Whirlwind" n'était que prudente dans les circonstances. Tous les gradés et les matelots sont considérés comme ayant agi dans la meilleure tradition du Service.

- Au moins cinquante membres de l'équipage du navire sont touchés par la torpille de l'U-34 qui détruit les espaces de vie à l'avant. Deux survivants de la section avant sont le Lt Cdr Rodgers lui-même, qui vient de quitter la passerelle et qui a été blessé à la tête, et l'officier de quart, le Lt C. R. Bax, qui a survécu malgré le fait qu'il ait été soufflé de la passerelle au pont, à côté de la cheminée arrière. Le mess des premiers maîtres, le pont du mess des officiers de quart, la cuisine et une grande partie du mess des marins de l'avant sont soit détruits, soit inondés par l'eau ou le fioul du réservoir n°1. Peu après l'attaque, le Signalman M. Y. French-Williams RNVR aperçoit un compagnon de bord blessé à une encablure du navire, déposé là par la détonation. Plongeant par-dessus bord, French-Williams atteint l'homme et le maintient à flot jusqu'à ce qu'il puisse être récupéré par des volontaires dans un flotteur Carley. Bien que toujours vivant au moment de son embarquement à bord du "Whirlwind", cet homme finalement succombe au choc, un triste retour pour French-Williams dont le courage a néanmoins été salué par la commission d'enquête. Au cours des deux heures environ qui s'écoulent avant l'arrivée du "Westcott" sur les lieux, des vigies sont installées, le canon arrière est chargé et doté en personnel et des tentatives sont faites pour aider les blessés, dont deux sont morts. Cependant, une fois que les cinquante-sept survivants, dont sept hommes grièvement blessés, sont embarqués à bord du "Westcott" et que leur navire reçoit le coup de grâce, le Lt Cdr Segrave abandonne toute idée de chasse au perpétrateur et se dirige vers Falmouth où les blessés sont débarqués le jour même, le reste retourne à la caserne de Devonport.


Libre traduction par l'auteur du site des pages 49, 50, 51 et 52 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net



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