Contexte des attaques effectuées par
l'U-99
- L'enchaînement remarquable des
événements des 03 et 04 Novembre 1940, au cours
desquels trois navires naviguant seuls sont victimes du
même U-Boot dans le même voisinage, suite à
l'arrivée de l'U-99 (Kplt Otto KRETSCHMER) dans la zone
opérationnelle qui lui est attribuée, à 150
nautiques à l'Ouest de Galway Bay (Irlande). En fin
d'après-midi du 03 un des guetteurs de l'U-99
repère le cargo à vapeur S.S. "Casanare" d'Elders
& Fyffes qui navigue à l'Est-Nord-Est. Le Kptlt Otto
Kretschmer manœuvre bien l'U-99 et le torpille. Dans son
journal de guerre (KTB), Kretschmer dénonce le fait que le
"Casanare" a réussi à transmettre un signal de
détresse avant de couler, en supposant sans aucun doute
que cela réduit ses chances d'éliminer un autre
navire sans escorte. Comme il a tort. Heureusement pour
Kretschmer, ce signal, dans lequel le "Casanare" donne sa
position en langage clair et simple, est transmis trop tard pour
servir d'avertissement à sa prochaine victime, le H.M.S.
"Laurentic", et s'avère un
appel fatal pour le H.M.S. "Patroclus", qui tous les deux se rendent
indépendamment en Grande-Bretagne pour se ravitailler. Le
"Laurentic", crachant de la fumée avec ses
chaudières au charbon et souffrant d'un compas
gyroscopique défectueux, se retrouve sans le savoir sur
les lieux à une trentaine de kilomètres de
l'estimation du Capt. Vivian. Même si ce dernier avait
rectifié sa position réelle la situation n'aurait
pas changé du fait que l'équipe des transmissions
de son navire ne l'a pas informé rapidement du signal de
détresse du "Casanare" et du rapport sur le sous-marin
ennemi qui l'accompagne. En fin de compte, à peine Vivian
commence à peser ses options par rapport au "Casanare"
qu'il franchit la ligne de tir de Kretschmer. À bord du
"Patroclus", pendant ce temps, l'arrivée du signal du
"Casanare" est la cause d'un vif débat entre ses
officiers. Le Capitaine G.C.C. Wynter décide
immédiatement de changer de cap et d'aller à la
rescousse de ceux qui en ont besoin. Ses officiers,
dirigés par le Cdr. R.P. Martin, sont unanimes dans leurs
objections, arguant qu'une telle action mettrait en péril
leur navire et son équipage, Martin allant même
jusqu'à montrer à son capitaine une ordonnance du
13 Juillet 1940 qui interdit les croiseurs marchands armés
d'arrêter à moins de circonstances exceptionnelles.
Wynter se montre toutefois intransigeant et ne permet aucune
autre ligne de conduite. Le "Patroclus" arrive sur les lieux dans
l'heure qui suit, largue une série de charges de
profondeur et se prépare à embarquer des survivants
qui se trouvent à bord des radeaux de sauvetage que l'on
peut apercevoir. Comme ses officiers l'avaient craint, cependant,
une telle immobilité en fait une cible de choix pour
Kretschmer, toujours à l'affût.
Libre traduction par l'auteur du site des pages 69 et 70 de
l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce
Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net