M-94



© Miroslav Morozov Sous-Marin de classe 'M'
- Sous-Marin de classe 'M' en mer Baltique - © Miroslav Morozov

- Le M-94 est construit aux chantiers Sudomekh (Leningrad). C'est un sous-marin de Classe 'M'.
- Il est achevé en Septembre 1939. Il est affecté à la "Krasnoznammenny Baltijskij Flot" (KBF) en mer Baltique au mois de Décembre de la même année, il est au début sous les ordres du kapitan-leitenant V.A. ERMILOV.
- Bien que rattaché à la 26ème Division de la 2ème Brigade de la KBF pendant la 'Guerre d'Hiver' contre la Finlande, il est transféré au port estonien de Paldiski en Décembre 1939, le M-94 n'est pas déployé à cause de la présence de glace et n'est pas mis en service sur la ligne du front jusqu'au déclenchement d'hostilités avec l'Allemagne en Juin de 1941.
- En Octobre 1940, ERMILOV est remplacé par le starshii leitenant Nikolai Vasilevich D'yakov et en Mars 1940 la 26ème Division devient la 8ème Division dans la réorganisation des unités de sous-marins de la flotte de la Baltique.
- Basé à Tallinn, le M-94 effectue sa première croisière de guerre le 23 Juin 1941 avec comme ordres de patrouiller dans un secteur situé dans le Sud d'Helsinki dans le golfe de Finlande. Le 27 Juin 1941, il est aperçu par des unités de surface de la marine finlandaise et chassé pendant plusieurs heures, mais réussit à s'échapper sans dommage. Le lendemain, il évite de justesse le dragueur de mines allemand 'Corbetha' dans le Sud-Ouest de Porkkala (Finlande), il arrive à Tallinn le 29 Juin 1941.
- Le 20 Juillet 1941, le M-94 et son sister-ship le M-98 (klt I.I. BEZZUBIKOV) reçoivent l'ordre d'opérer dans l'estuaire du Golfe de Finlande et de former une ligne de patrouille dans une zone située dans le Sud de l'île suédoise de Utö, le M-98 se trouve à la position n°7. Cependant, leur route doit tout d'abord passer le détroit de Soela Väin qui sépare îles estoniennes de Hiiumaa et Saaremaa. Leur passage par la baie de Trigi-Lakhti avait été soigneusement préparé, les deux commandants ont reçu des instructions avec des croquis du secteur dans lequel des U-Boote ont été aperçus. Par mesure de précaution, ils doivent être escortés en eau libre par les dragueurs de mines de la classe 'Izhorets' n° 23 et n° 27, mais le passage est marqué par des difficultés. La tâche du déminage réduit la vitesse de la flottille à quatre nœuds, forçant le M-94 et le M-98, qui naviguent en ligne à l'arrière, à passer sur leurs moteurs électriques. Cela continue pendant plusieurs heures jusqu'à 03h00 lorsque les dragueurs de mines changent de façon inattendue leur route sur tribord. En supposant qu'il doit suivre leur exemple, D'yakov ordonne un changement correspondant mais s'échoue sur un banc de sable dans dix pieds d'eau. Après des tentatives infructueuses pour libérer son bateau en épuisant une grande partie des batteries, D'yakov est forcé de demander l'assistance du M-98 pendant que le dragueur de mines N°23 retourne à la Baie Trigi-Lakhti à la recherche d'un remorqueur. Malgré ses propres problèmes dans les eaux peu profondes, le M-98 réussit enfin à libérer le M-94 avec une aussière en acier, les deux sous-marins reprennent la route derrière les dragueurs de mines, une fois que le n°23 les a rejoints. Peu de temps avant 07h30 les dragueurs de mine terminent leurs balayages et indiquent aux sous-marins qu'ils peuvent procéder de façon indépendante. La demande de D'yakov pour que l'escorte continue est refusée et les dragueurs de mines font demi-tour. À ce stade, les sous-marins sont supposés arrivés sur la ligne de front, le M-98 reste sur la côte estonienne en eaux peu profondes, tandis que le M-94 se dirige vers des eaux plus profondes. En adoptant un zigzag régulier de quinze degrés, D'yakov reste en surface, inquiet de recharger ses batteries avant que le jour se lève. À 08h00 le M-94 est toujours en surface à six ou sept encablures sur le bâbord du M-98, les deux bateaux sont à portée de vue des postes d'observation soviétiques de la pointe orientale de Hiiumaa. Cependant, aucun des deux n'aperçoit l'U-140 (O.L. Hans-Jürgen HELLRIEGEL) qui a pris une position en plongée à peine une heure avant et attend juste une cible qui traverse sa route.
- Extrait du KTB de l'U-140.
- Le M-94 est touché dans sa section arrière, la torpille de HELLRIEGEL provoque une puissante explosion et une énorme colonne d'eau notées par le M-98. Bien que le M-94 ne soit pas brisé en deux, un trou a été fait dans sa coque à l'arrière du massif et il a commencé à couler par l'arrière. Croyant qu'ils ont fait une erreur et qu'ils sont rentrés dans un champ de mines allemand, le klt BEZZUBIKOV du M-98 immédiatement ordonne de mettre les deux moteurs pleine vitesse en marche arrière. À ce moment-là, le M-98 est pratiquement stationnaire, HELLRIEGEL ordonne la mise à feu d'une deuxième torpille, mais pendant ce laps de temps BEZZUBIKOV et ses veilleurs aperçoivent la proue du M-94 s'élevant hors de l'eau de quarante-cinq degrés. Rejetant la possibilité de l'explosion d'une mine, BEZZUBIKOV se dirige vers la côte, envoie un canot pneumatique au M-94 lorsque - comme HELLRIEGEL - il aperçoit quelques hommes sur l'épave. Seulement cette manœuvre empêche le M-98 de partager le même sort que son compagnon, la torpille de l'U-140 explose sans danger sur les fonds marins peu de temps après. Pendant ce temps, le reste de l'arrière du M-94 se pose à une profondeur de 20 mètres, mais le manque de profondeur de l'eau et une réserve de flottabilité gardent la proue à la surface pendant presque deux heures avant qu'elle ne disparaisse à 09h40 (heure soviétique).
- Dans son rapport sur la perte du M-94, le commandant de la 2ème Brigade, le kapitan de 2ème classe A.E. OREL, attire l'attention sur la série d'erreurs tactiques qui ont offert à l'U-140 une telle proie facile. Il a particulièrement critiqué la décision du starshii leitenant D'yakov de naviguer en surface ainsi que sa façon d'effectuer un zigzag ordinaire dans les eaux qu'il avait toutes les raisons de soupçonner patrouillées par les sous-marins ennemis.
- Il est à déplorer huit victimes et il y a onze survivants.




Position du naufrage du M-94

L'histoire du M-94 par une autre source.


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