Projets d'U-Bunkers en France et en
Méditerranée
- Les extensions prévues des bunkers
de Brest, Lorient et Bordeaux ont déjà
été discutées. En outre, il y avait un
certain nombre d'autres projets en France, dont aucun n'a
dépassé le stade de la planification.
- En Juin 1943, la construction d'un U-Bunker est
étudiée pour Saint-Jean-de-Luz. D'une longueur de
275 m, d'une largeur de 21 m et d'une épaisseur de plafond
de 7 m, chaque alvéole devait pouvoir accueillir quatre
sous-marins de type IX D2 (deux cales sèches et deux
bassins à flot). La disposition exacte des ateliers ainsi
que le nombre d'alvéoles n'étaient pas encore
déterminés à l'été 1943. En
Juillet 1943, les conceptions préliminaires ont
été substantiellement modifiées.
L'installation devait maintenant être construite sous la
forme d'un abri de 440 m de long et de 82 m de large avec deux
cales. Une capacité de 17 sous-marins du type IX C (14
cales sèches et 3 bassins à flot) était
prévue. En outre, il y avait des études sur la
construction d'U-Bunkers dans des tunnels à partir de
1941. Cependant, ces considérations ont toutes
été abandonnées en raison de la grande
dépense de telles installations par rapport aux bunkers
avec des plafonds de 3,5 m d'épaisseur.
- Après l'occupation de la France de Vichy en Novembre
1942, l'OKM était conscient que les sous-marins allemands
de la Méditerranée avaient besoin d'urgence d'une
protection si l'on voulait garantir à long terme une
réparation fluide et sans perte dans les ports
d'opération.
- Outre la construction de l'U-Bunker à Marseille
(Martha), il était prévu
de transformer le bassin Castigneau à Toulon en U-Bunker.
Lors de la conversion de ce dock, l'OT a rencontré des
difficultés considérables. Dès les premiers
travaux de construction de l'installation, qui était de
toute façon de faible capacité (huit sous-marins au
maximum), le manque de matériaux de construction et
d'espace de transport dans la zone sud s'est fait fortement
sentir. Lors des raids aériens du début du mois de
Juillet 1944, le quai a reçu 49 impacts de bombes sur le
bord du quai et les fondations prévues. En plus des
difficultés déjà existantes, cela a encore
retardé le projet de deux mois. Sa réalisation
s'est éloignée. À la mi-Août 1944,
toute activité de construction a cessé avec les
débarquements alliés. Ce projet, qui n'a
probablement débuté qu'au début de
l'année 1944, n'a jamais dépassé le stade
des travaux de fondation.
- Comme les difficultés de construction des bunkers ne
permettaient pas d'achever rapidement les installations de
Marseille et de Toulon, mais que la protection par U-Bunker des
bateaux de la Méditerranée était une
nécessité urgente, la possibilité de
construire des tunnels pour sous-marins a été
examinée en plus de la construction d'U-Bunkers. Le
journal de guerre de la 29.U-Flottille indique :
« L'OT a ensuite émis des réserves à
l'encontre du site de Villefranche (Est de Nice) initialement
prévu pour la construction du tunnel et a
suggéré Cassis (Sud-Est de Marseille). Les
avantages et les inconvénients du Cassis sont les suivants
:
Avantages :
Une meilleure roche - moins de difficultés de
construction, une meilleure situation de transport - une
construction probablement plus rapide. La proximité des
principaux chantiers navals de Marseille et de Toulon favorise le
soutien des chantiers navals en termes de matériel et de
personnel. En raison de la proximité du camp de soldats
d'Aubagne et du camp de travailleurs de Marseille, aucune
nouvelle construction de camp résidentiel n'est
nécessaire.
Inconvénients :
Bassin portuaire devant le tunnel très étroit,
mouvements de bateaux de type XXI probablement seulement avec
l'assistance d'un remorqueur. Baie ouverte au S.E., donc avec une
plus forte houle de vent de Sud-Est devant les tunnels,
protection par brise-lames difficile en raison de la profondeur
de l'eau. Site moins bien protégé contre les
bombardements de la mer. - La fusion étroite de l'U-Bunker
de Marseille et des tunnels de Cassis peut permettre de gagner du
temps en cas de débarquement ennemi. »
- Le F.d.U.
Méditerranée juge le projet de Villefranche
plus approprié et demande à l'ObdM le 14 Juin 1944
une décision définitive. Le 15 Juin,
l'OKM/Skl/AdmQu annonce que les plans sont obsolètes,
l'ObdM ayant décidé le même jour que le Type
XXI ne serait pas utilisé en Méditerranée.
Les installations de tunnels prévues à Villefranche
et Cassis sont devenues superflues, puisque la construction
d'U-Bunkers de Marseille et Toulon étaient de toute
façon suffisantes pour les bateaux VIIC en
Méditerranée.
- Pour le déploiement prévu des sous-marins
côtiers de type XXIII en Méditerranée, la
partie orientale du tunnel du Rove (Wikipédia), long de 7120 m, qui relie le port
de Marseille à un lac intérieur, devait être
transformée en installation de maintenance. Quatre cales
sèches et huit postes de mouillage devaient être
créés dans une section du tunnel d'environ 680 m de
long. En outre, quatre pontons étaient prévus pour
faire flotter les sous-marins (soit un total de 16 places pour
les bateaux de type XXI). Les ateliers, prévus sur une
longueur de 35 m chacun entre les différents postes
d'amarrage et pontons, devaient être fondés sur des
tuyaux en béton surbaissés. Ces tuyaux devaient
être remplis de béton sous l'eau, puis recouverts
d'une dalle en béton armé servant de plate-forme
pour l'atelier. Seule une petite quantité de
matériaux de construction a été
nécessaire pour les installations. Les plates-formes
déjà existantes dans le tunnel devaient être
élargies sur un côté de 2 à 3 m par
une dalle en béton armé, car la largeur de 2 m
habituelle pour les plates-formes dans les bunkers en
béton a été jugée trop étroite
en raison de la grande longueur du tronçon d'extension de
680 m. Alors que d'autres aménagements ou des
modifications structurelles majeures n'auraient pas
été nécessaires pour les postes d'amarrage
à flot et les postes d'amarrage pour pontons, la
construction des cales sèches a été plus
difficile. Comme le trafic dans le tunnel était faible
à l'époque, une fermeture complète du
passage pouvait être acceptée. La section en
question pour la construction des cales sèches devait
être fermée des deux côtés par des
batardeaux afin d'effectuer les travaux nécessaires
à la construction du plancher et d'une paroi
latérale des cales sèches - l'autre devant
être formée par la paroi du tunnel elle-même -
à sec. Les batardeaux eux-mêmes ont pu être
construits à l'aide de caissons en béton
armé qui, en deux parties y de 8,5 m de large chacune,
couvraient ensemble la largeur y du tunnel, soit 17 m.
Étant donné que les cales sèches
étaient prévues à l'extrémité
intérieure de la section d'extension, les postes à
quai et les pontons avec les ateliers associés auraient pu
être utilisés plus tôt.
- La partie occupée du tunnel devait être couverte
sur toute sa longueur par trois ponts roulants de 3 tonnes. En
outre, les postes d'amarrage et les ateliers associés
devaient être spécialement reliés par des
grues à portique. Il y avait une largeur suffisante sur
les côtés de tous les appareils pour le
passage.
- La profondeur d'eau dans ce tunnel était juste
suffisante pour les bateaux de type XXIII. Les types de bateaux
ayant un tirant d'eau supérieur à 3,9 m ne
pouvaient pas utiliser le tunnel. Cela excluait également
l'utilisation de l'installation par les bateaux VII-C
déployés en Méditerranée, dont la
protection devenait de plus en plus nécessaire face
à l'augmentation constante des attaques aériennes
américaines.
- La planification de cette installation était bien
avancée. Une reconnaissance détaillée du
site a été effectuée. Cependant, toutes les
personnes impliquées dans la planification ne savaient pas
exactement quand les sous-marins côtiers de type XXIII
seraient déployés en Méditerranée et
donc quand l'installation de réparation du tunnel du Rove
deviendrait nécessaire. La construction de l'installation
de réparation dans le tunnel du Rove n'a jamais
commencé. Comme on le sait, les premiers bateaux de type
XXIII ne sont pas arrivés au front avant Février
1945. À l'époque, le drapeau tricolore avait depuis
longtemps déjà flotté à nouveau sur
Marseille.
Plan n°1 du Tunnel du Rove
Plan n°2 du Tunnel du Rove
- Outre les projets de bunkers sur la côte
méditerranéenne française, il y avait
également des projets dans la mer
Égée.
- À l'automne 1943, l'OKM exige que l'OT crée une
base sous-marine bunkérisée à Constanta et
à Salonique. En mer Noire comme en mer Égée,
les réparations sous-marines ne sont pas
protégées contre les attaques aériennes. Les
premières réflexions concrètes sur la
planification de ces deux projets ont lieu en Novembre 1943. Pour
une construction en galerie, 600 000 m³ d'excavation de
roche et 80 000 m³ de béton armé ont
été estimés, pour une construction en
voûte de béton avec une épaisseur de couronne
de 2,5 m 800 000 m³ d'excavation et 150 000 m³ de
béton. Au moins 4 000 travailleurs sont
considérés comme nécessaires pour un projet
de construction. Le projet de construction à Constanta a
rapidement été rejeté par l'OT, qui l'a
jugé irréalisable.
- La construction normale d'U-Bunkers était hors de
question pour la zone Sud-Est en raison de la situation
extrêmement délicate en matière de transport.
Amener le matériel de construction d'un U-Bunker à
Salonique aurait pris l'insupportable 65% des 45 trains mensuels
vitaux alloués à la Kriegsmarine. Cela signifiait
que la construction conventionnelle d'U-Bunkers était
exclue dès le départ. En raison de l'obligation de
maintenir la consommation de béton, et donc la
capacité de transport requise, au plus bas niveau
possible, seule la construction de tunnels a pu être
envisagée.
- Par conséquent, une installation de tunnel pour les
sous-marins a été proposée dans la
région de Salonique. Deux bunkers ont été
envisagés : L'un pour les sous-marins de type VllC ou XXI
avec neuf bassins à flot et neuf cales sèches,
l'autre pour les bateaux de type XXIII avec neuf bassins à
flot et neuf cale sèches, l'occupation de six grands
bateaux devant également être possible. Les
dimensions d'un bunker étaient spécifiées
à environ 32 x 220 m. Des explorations géologiques
et constructives précises étaient encore en cours.
Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure cette installation a
progressé depuis le stade de la planification.
- La base de sous-marins prévue à Lemnos n'a pas
non plus pu être réalisée. Une reconnaissance
sur place au printemps 1944 a révélé que la
seule baie de Mundros suffisamment protégée avait
une plage peu profonde, de sorte que la construction d'un tunnel
était hors de question. Cependant, la construction
d'U-Bunkers était hors de question en raison des
problèmes de capacité des chemins de fer des
Balkans mentionnés plus haut. En outre, l'espace
nécessaire au transport des navires faisait
également défaut. Au lieu de construire un bunker
à Lemnos, la construction d'un tunnel à Volos a
été considérée comme une alternative.
Mais même ces plans n'ont pas dépassé le
stade de projet. Les sous-marins allemands restent dans la mer
Égée sans protection aérienne suffisante.
Dernier sous-marin allemand opérationnel, l'U-596 s'est coulé tout seul à
Salamine le 29 Septembre 1944, après avoir
été endommagé par un bombardement
aérien deux semaines plus tôt.
Libre traduction par l'auteur du site des pages 141, 142, 143 et
144 de l'ouvrage "Die deustschen Ubootbunker und Bunkerwerften"
de Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe Verlag.
Sources : le Net
Glossaire.
