H.M.S. "Beverley" (ex U.S.S. "Branch")


U.S.S. Branch (© Naval History & Heritage Command)
U.S.S. "Branch" (© Naval History & Heritage Command)


Type
Chantiers de Construction
Newport News Shipbuilding & Dry Dock Company
Mise sur cale
25 Octobre 1918 sous le nom de "Branch"
Lancement
19 Avril 1919
Mise en service
26 Juillet 1920
Réquisition
08 Octobre 1940
Caractéristiques techniques
Longueur : 95,78 mètres
Largeur : 9,67 mètres
Tirant d'eau : 2,81 mètres
Déplacement : 1190 tonnes
Propulsion
Turbines à engrenages
2 x helice
Puissance : 26 500 shp (19 800 kW)
Vitesse maxi
35 nœuds
Autonomie
4900 nautiques à 15 nœuds
Armement
1 x 4"
1 x 3" A.A.
2 x 20mm A.A.
3 x tube lance-torpilles de Ø 533mm
1 x Hedgehog ATW
Équipage
158 hommes
Commandant
Lt Cdr. R. A. Price RN
Victimes/Survivants
151/4

- L'U.S.S. "Branch" (DD-197) est construit à Newport News Shipbuilding Co. en Virginie en Octobre 1918, lancé en Avril de l'année suivante et mis en service dans l'US Navy le 03 Avril 1920. Après une croisière d'essai au large de Norfolk, en Virginie, le "Branch" rejoint le Squadron 3, Division 37, Destroyer Force, Atlantic Fleet avec lequel il sert jusqu'à ce qu'il soit désarmé à Philadelphie conformément aux termes du traité de Washington en Juin 1922. Il y reste sur le 'Red Lead Row' jusqu'à ce qu'il soit remis en service en Décembre 1939 et pris en charge et remis en état au Philadelphia Navy Yard. Affecté à la Destroyer Division 68, en Janvier 1940, le "Branch" participe à la patrouille de neutralité, d'abord dans le détroit de Floride, puis au large de Porto Rico, après un mois de réparation de ses arbres d'hélice à Philadelphie en Mars. Après un séjour au Norfolk Navy Yard et des exercices tactiques au large de Hampton Roads, le "Branch" est affecté à une série de croisières d'entraînement pour les réservistes entre Juillet et Septembre. Le 08 Octobre 1940, le "Branch" fait partie des cinquante destroyers américains transférés au service britannique à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et est rebaptisé "Beverley". Après un carénage à Devonport et un bref service dans les eaux locales, le "Beverley" est affecté en Décembre au 6th Escort Group du Western Approaches Command, chargé d'escorter les convois entrants et sortants entre les ports britanniques et la zone maritime au nord de l'Irlande.
- Comme pour beaucoup de "four-pipers", des problèmes de chaudières ont rapidement met le "Beverley" à quai, le navire passant trois mois en réparation sur la Tyne entre Mars et Mai 1941. Dans le cas du "Beverley", ses chaudières avaient des antécédents de problèmes remontant aux essais à pleine puissance du "Branch" en Décembre 1920, lorsque deux des unités ont dû être arrêtées en raison de briques déformées dans les foyers des chaudières. Après un bref passage au sein de l'Island Command, un séjour sur le trajet Grande-Bretagne-Gibraltar qui inclue la prise en remorque du cargo français abandonné "Isac" au large de Gibraltar le 19 Juillet 1941, et une autre période dans l'arsenal de Belfast, le "Beverley" rejoint le 8th EG en Septembre, cette fois pour servir dans l'Atlantique Nord. Une période de service ardue inclut l'escorte de cinq convois de troupes au cours de l'hiver 1941-1942 avant qu'il ne soit affecté au 1st EG en Janvier 1942. Dans ce groupe d'escorte, il navigue sur deux convois russes, le PQ 14 et le QP 11, en Avril et Mai 1942, au cours du dernier convoi, il est en contact étroit avec trois destroyers allemands. Après trois mois de radoub et de réparations à Belfast, le "Beverley" rejoint le 4th EG en Août, mais il subit de lourds dommages lors d'une terrible tempête dans l'Atlantique en Décembre, arrivant à St John's le 17 avec seulement cinq tonnes de carburant dans ses soutes. Ses dommages réparés, le "Beverley" retourne à la lutte dans la nouvelle année et c'est en escortant le SC118 à Londonderry qu'il coule son seul U-Boot, partageant le naufrage de l'U-187 avec le H.M.S. "Vimy" le 04 Février 1943. En Mars, il prend part à l'une des batailles de convois les plus importantes de la guerre, la défense de HX 229 et SC 122, mais malgré l'aube qui se lève, le H.M.S. "Beverley" ne vit pas assez longtemps pour savourer la victoire dans la Bataille de l'Atlantique.

- Le 01 Avril 1943, les quarante et un navires marchands du convoi lent ON 176 sont rejoints au large de l'île de Rathlin, Co. Antrim par le 4th Escort Group composé des destroyers "Highlander" (officier supérieur), "Beverley" et "Vimy" et des corvettes "Abelia", "Anemone", "Asphodel", "Clover" et "Pennywort". Pendant une semaine, l'ON 176 a fait route vers le Canada et les États-Unis sans incident, sauf que le soir du 05 Avril, le "Vimy" et le "Beverley" sont obligés de faire demi-tour vers l'Islande après que la mer agitée les ait empêchés de se ravitailler auprès des pétroliers "Luminetta" et "Bente Maersk" qui naviguent avec le convoi à cette fin. Ils sont de retour le 08 Avril, mais pour le "Beverley", ce n'est que le premier d'une série de mésaventures qui aboutiront à sa perte. Le soir suivant, le "Beverley" s'approche du H.M.S. "Clover" dans un brouillard épais pour transférer du sérum contre la diphtérie dont on a un besoin urgent et il retourne à son poste quand, à 22h10, il signale qu'il est entré en collision avec le S.S. "Cairnvalona". Aucun des deux navires n'est immédiatement mis en danger par l'incident, le "Beverley" étant toujours capable d'atteindre une vitesse de quinze nœuds bien qu'il a été touché sur le côté tribord avant. Cependant, son équipement Asdic et hydrophone ont été endommagé de manière irrémédiable et sa capacité tactique considérablement réduite. Le moment ne peut pas être plus mal choisi, car l'ON 176 se trouve désormais hors de portée de la couverture aérienne et est le plus vulnérable aux attaques des U-Boote. Le 10 Avril, le convoi est finalement repéré par l'U-404 du Kptlt Otto von Bulow, qui fait partie de la ligne de patrouille "Adler" ('aigle') composée de neuf bateaux. Parmi les premiers à répondre au signal de la balise de l'U-404 se trouve le Kptlt Siegfried Lüdden à bord de l'U-188. L'extrait du journal de bord de Lüdden qui suit offre un compte-rendu très détaillé de son approche, de sa pénétration et de son attaque du convoi, mais la nature non corroborée de ses affirmations et sa description erronée des événements (y compris le naufrage du "Beverley") en font l'un des documents les plus suspects.
- Extrait du KTB de l'U-188.





- Le H.M.S. "Beverley" connaît une fin très soudaine et c'est au survivant le plus gradé, le quartier-maître C. G. Braillard, qu'il revient de fournir le seul témoignage de bord de cet événement dans les sources officielles. Braillard, qui était de quart lorsque le "Beverley" a été torpillé, se souvient d'avoir vérifié les portes étanches et les cloisons à l'avant juste dix ou quinze minutes avant que le navire ne soit frappé. À un moment qu'il estime plus tard être à 03h40 (bien que d'autres sources alliées aient donné 03h52 et 03h58 ; l'attaque la plus probable de Lüdden a lieu à 05h49 heure allemande), le "Beverley" est 'touché par une torpille sur le côté bâbord entre les chaufferies avant et arrière'. Les preuves fournies par au moins un autre survivant et apparemment observées à bord de l'"Abelia" et du "Clover" suggèrent que le "Beverley" a été touché par deux torpilles, une à l'avant et une seconde dans la chaufferie. Quoi qu'il en soit, l'effet a été catastrophique, une panne de courant complète étant suivie d'une violente embardée sur bâbord. En dehors du souvenir de Braillard, qui a vu les deux parties du "Beverley" se dresser brièvement dans l'eau avant de couler, on ne sait rien de sa fin, si ce n'est que moins d'une minute s'est écoulée entre le coup et sa disparition. Les dernières traces du H.M.S. "Beverley" sont apparues sous la forme d'une forte explosion sous-marine après son naufrage.
- Les déclarations détaillées faites dans son journal de bord garantissent que le retour de patrouille de Lüdden sera accueilli avec des éloges complets par le B.d.U. qui se réjouira sur le 'sens tactique' et 'l'esprit d'attaque' avec lesquels il a saisi sa "grande chance". On lui attribue finalement la capture du pétrolier et des trois navires marchands décrits ci-dessus, pour un total combiné de 23 000 GRT. Cependant, les affirmations de Lüdden ne résistent pas à la corroboration. Les archives des Alliés démontrent que le "Beverley" est le seul navire du convoi ON 176 à avoir été touché à ce moment-là, sa disparition correspondant peut-être à l'impact sur le pétrolier' décrit dans l'entrée de 05h49. De même, la description détaillée de Hidden d'une manœuvre à l'arrière du convoi explique comment il a pu toucher le "Beverley" à son poste par le travers de la première rangée du ON 176. Étant donné la 'bonne visibilité' enregistrée dans le journal de bord de l'U-188 et confirmée par la suite dans les mémoires de l'un de ceux qui se trouvaient dans le kiosque, Anton Staller, de sérieux doutes doivent entourer l'honnêteté ou la vue de Lüdden ou de son quart à la passerelle la nuit en question.
- Bien qu'il n'ait pas donné de détails, l'officier supérieur de l'escorte, le Cdr. E. C. L. Day du H.M.S. "Highlander", a amèrement regretté que l'escorte ait été pénétrée 'en raison d'une mauvaise appréciation de ma part', ajoutant que 'la perte du "Beverley" est profondément ressentie par nous tous'. En effet, le service exemplaire du "Beverley" sur les routes des convois était suffisant pour mériter une note de condoléances du Commander-in-Chief de l'US Navy, le Fleet Admiral Ernest J. King, qui écrivit au First Sea Lord, l'Admiral of the Fleet Sir Dudley Pound, pour transmettre 'notre appréciation des services du H.M.S. "Beverley" et notre regret pour sa perte avec un si grand nombre de ses compagnons'.

- Seuls sept membres d'un équipage de plus de 150 hommes ont été récupérés par le "Clover" et l'"Abelia" au cours de l'heure suivante. Deux d'entre eux sont découverts morts tandis qu'un troisième, l'ERA B. A. R. Crabbe, est décédé peu après le sauvetage, ne laissant que quatre survivants pour raconter la fin de leur navire. L'un d'entre eux, le PO Braillard, a tenté de libérer les flotteurs Carley dans les secondes qui lui étaient données, mais ceux de bâbord étaient inondés lorsqu'il les a atteints et le navire a sombré avant qu'il ait pu le faire avec ceux de tribord. Entraîné par le navire, Braillard a fait surface pour trouver 'les deux parties du "Beverley" qui sortaient de l'eau et semblaient sur le point de lui tomber dessus ; les parties ont ensuite coulé'. Parmi la vingtaine d'hommes dans l'eau près de Braillard, un groupe s'est formé autour d'une fusée au calcium attachée à un radeau, qui s'est maintenu jusqu'à ce qu'il soit séparé par une grande partie de l'épave. D'autres ont été tués par une série de charges de profondeur larguées par le "Clover" sur un groupe d'hommes dans les dix minutes qui ont suivi l'attaque. Leurs cris ont été entendus à bord du "Clover", bien que le contact en question ait été plus probablement la coque du "Beverley" qu'un quelconque U-Boot. Après cet épisode décourageant, l'"Abelia" et le "Clover" ont cherché jusqu'à une heure avancée de la nuit dans l'espoir de sauver d'autres survivants. Ils le font en vain.



Libre traduction par l'auteur du site des pages 326, 327, 329 et 330 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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