Base Sous-Marine de BREST
L'U-Bunker avec en arrière-plan l'École
Navale
Plans de l'U-Bunker
- L'U-Bunker de Brest est le plus grand
bunker sous-marin de la guerre avec une surface d'environ 52000
m² et une consommation de béton de 508540 m³
pour la première phase de construction (sans renforcement
du plafond et sans extension). Il se situe à l'emplacement
de la base d'hydravions au lieu-dit 'Les 4 pompes'.
- Les cinq premières alvéoles sont les
alvéoles A à E, les dix autres possède des
numéros de 1 à 10.
- Il a reçu le plus grand nombre de bombes lourdes pendant
la guerre et possède la plus grande surface
d'atelier.
- Selon le premier plan d'agrandissement, un bunker d'environ
27000 m² est prévu à Brest sur le terrain du
Brest Yacht Club.
- Avec deux alvéoles asséchables pour deux bateaux
chacun et huit cales sèches pour un bateau chacun, la
capacité de douze bateaux est atteinte.
- En Octobre 1941, l'OKM exige la construction de deux extensions
du bunker en construction.
- L'extension Ouest doit contenir trois alvéoles
asséchables de 115 mètres de long, l'extension Est
deux cales sèches de 110 mètres de long.
- Cela permet d'augmenter la capacité finale du bunker
à 20 bateaux et d'atteindre l'état
opérationnellement souhaitable du rapport entre les zones
asséchables et les zones humides, rapport 1:1.
- La largeur et la longueur des postes d'accostage sont
augmentées pour accueillir de plus grands sous-marins,
comme les Type IX-D de 89,8 mètres de long et 9,2
mètres de large et les grands bateaux de Type IX-D en
construction en 1941.
- L'agrandissement de l'extension Est créée une
alvéole intermédiaire à deux étages
avec un sous-sol entre les alvéoles 9 et 10, qui est
converti en caserne.
- Le bord supérieur des ouvertures d'entrée des
alvéoles est à + l5,2 mètres, de sorte que
même en eau haute (+ 8,35 mètres), il y a toujours
une ouverture d'entrée d'au moins 7 mètres de
haut.
- Comme le niveau des alvéoles à flot dans
l'entrée est de 11,7 mètres et dans les cales
sèches -2,0 mètres et -3,25 mètres
respectivement, les périscopes des sous-marins peuvent
être enlevés.
- Chaque alvéole a au moins un pont roulant pour faciliter
les travaux de réparation sur les bateaux. La
capacité de levage se situe entre 3 et 30 tonnes. Au
total, il y a cinq grues de 30 t dans le bunker (alvéoles
9 et 10 entre autres).
- Une bande 5 m de large traverse l'U-Bunker. Comme d'habitude,
cette voie de circulation était équipée
d'une voie d'évitement complète et est
fermée à ses extrémités par des
portes blindées rotatives en acier.
- Comme les alvéoles 9 et 10 sont prolongées vers
l'arrière, les ponts roulants traversent cette voie.
- Le bunker a sa propre chaufferie pour la production
d'électricité et une centrale électrique
diesel de secours (alvéole D).
- En cas d'urgence, le bunker est donc indépendant du
réseau public. Les alvéoles ont des circuits de
secours pour l'électricité, l'eau, l'air
comprimé et le mazout.
- Les murs extérieurs ont de 2,5 mètres
d'épaisseur, les murs intérieurs de 1,25
mètre d'épaisseur. Une dalle de 10 mètres de
long et de 2 mètres d'épaisseur doit
sécuriser les fondations du bâtiment contre les
bombes.
- À Brest, le sous-sol est constitué d'un sol
rocheux en pente à partir du rivage, qui est recouvert de
couches de sable de différentes épaisseurs.
- Lorsque les bassins à flot sont construits, l'ancien mur
de quai est démoli. Les murs du quai sont construits
à l'aide de palplanches percées,
bétonnés avec du béton sous-marin.
- Les caissons de palplanches sont recouverts de béton sur
lesquels les murs de soutènement sont
érigés. Pour la construction des alvéoles
asséchables, l'ancien mur de quai est laissé comme
un batardeau et les quais sont construits dans une fosse
d'excavation sèche.
- L'Organisation Todt charge Julius Berger, Berlin, et
l'entreprise de construction française Campenon Bernhard,
Paris, d'effectuer les travaux de construction.
- Campenon Bernhard fournit la masse de l'équipement de
construction comme les excavatrices, les béliers, les
mélangeurs, etc. (1)
- À Brest, les conditions de circulation sont plus
difficiles que dans les autres bases de l'Atlantique. Le site de
construction n'a pas de connexion ferroviaire directe. La majeure
partie des matériaux de construction arrive dans le port
de commerce sur le quai est et est ensuite chargée sur des
barges. Celles-ci ensuite transportent le fer de construction, le
ciment, etc. jusqu'au site de construction du bunker. Les moments
de navigation pour ces barges sont rares, entre autres parce que
les raids aériens lourds sur les cuirassés
"Scharnhorst" et "Gneisenau" et le croiseur lourd "Prince Eugen"
à partir de Mars 1941, les ont frappé à
plusieurs reprises.
- Le 13 Septembre 1941, l'alvéole n°1 est
solennellement inaugurée avec l'arrivée de
l'U-372. Le 22 Septembre l'U-83 commence son entretien après une
patrouille en Atlantique. À ce moment, deux bassins
à flot et deux alvéoles asséchables sont
achevées.
- En Mai 1942, les dernières sections de plafond de
l'extension Est ont été
bétonnées.
- Le 13 Mai, la cérémonie de clôture en
présence de l'Oberwerftdirektor, le Contre-Amiral
Stobwasser, du directeur ministériel Dorsch en tant que
représentant l'Organisation Todt, du KKpt Hessler en tant
que représentant du B.d.U. et un certain nombre
d'invités d'honneur de la 1.U-Flottille et de la 9.U-Flottille.
- Cependant, le mur de quai avant l'extension est seulement
démoli en Juillet 1942. Au plus fort de
l'été 1942, les 20 places pour les U-Boote sont
utilisables à Brest.
- À partir d'Avril 1943, le plafond du bunker est
renforcé.
- En 1942, le plafond de l'U-Bunker de Brest avait
déjà reçu un revêtement
supplémentaire de 40 cm d'épaisseur en béton
lourd non armé, de sorte que l'épaisseur totale du
plafond du bunker est passée à 3,90 mètres.
Dans la zone de l'extension Est, cette couche de revêtement
avait une épaisseur de 70 cm, ce qui a permis d'obtenir
une épaisseur initiale de 4,20 mètres de dalle. Les
zones de l'atelier ont reçu de l'été 1943 le
'Fangrost'. Il s'agit de murs
longitudinaux de 3,70 mètres de hauteur,
érigés à une distance de 6,10 mètres.
Le plafond au-dessus de l'atelier de l'alvéole n°8 est
renforcé par une couche de granit, de maçonnerie et
de pierre d'une épaisseur de 1,40 mètre. Les deux
plafonds au-dessus des parties humides des alvéoles sont
constitués d'une couche de béton armé
cubique de 1,90 mètre d'épaisseur.
- De même, le 2ème plafond du bunker sous-marin
Brest n'a pas pu être achevé complètement.
À l'extrémité supérieure des bassins
à flot, il manque encore environ 2800 m² au
deuxième plafond. Avec le 2ème plafond, 5,80
mètres de plafonds sont atteints. Sur les alvéoles
9 et 10, la couche de revêtement non renforcée entre
1 et 2 est plus épaisse de 30 cm, de sorte que le plafond
était ici de 6,10 mètres d'épaisseur.
- En Août 1944, le plafond est encore dans son
épaisseur originale de 3,80 mètres sur une surface
d'environ 9500 m².
- De Juillet à Octobre 1943, la direction de la
superstructure de l'Organisation Todt construit une enceinte
(Umwallung).
- Sur le mur arrière du bunker, une extension de 11
mètres de large et 194 mètres de long est
construite pour créer de l'espace supplémentaire
pour l'exploitation du chantier naval.
- Le "Umwallung" a un rez-de-chaussée de 5,50
mètres de haut et un premier étage de 2,20
mètres de haut. Les murs extérieurs sont de 2
mètres d'épaisseur, le plafond de 3 mètres
d'épaisseur.
- Cette "enceinte" comprend l'installation de plusieurs
embrasures pour mitrailleuses M.G. à des fins de
défense rapprochée.
- À la sortie Ouest, des ouvrages de défense
rapprochée sont également construits à cette
époque.
- À l'automne 1943, l'U-Bunker reçoit trois tours
de défense antiaérienne. La première est sur
l'alvéole 'A', la seconde sur l'alvéole 'D' et la
troisième sur l'alvéole n°7. Les tours ont une
hauteur de 7,85 mètres et une largeur maximale de 12,50
mètres. Outre la position antiaérienne, une tour
contient également une salle de réserve pour
l'équipage et un local pour des munitions. Pour la
commande de tir des trois 'Flak' de 40 mm, un dispositif radar
'Würzburg' est au-dessus de l'alvéole n°10.
L'appareil se trouve sur une tour de 7,60 mètres de large
et d'environ 10 mètres de haut avec des murs en
béton de 30 cm d'épaisseur.
- Les détails de la troisième extension
prévue de l'U-Bunker restent largement inconnus. Les
travaux de terrassement pour cette extension - une excavation de
470000 m² de terre doit être faite - les travaux
commencent au milieu de l'année 1943. En raison de
l'absence d'une drague appropriée, l'excavation de la
fosse d'excavation est lente. Au début de 1944,
l'excavation est accélérée après la
disponibilité de l'équipement approprié. En
septembre 1944, les fouilles ont une largeur maximale d'environ
130 mètres. Après le bunker sous-marin existant,
les premiers murs de l'extension sont bétonnés en
1944. D'après des sources non confirmées, il semble
que des places de stationnement pour dix autres sous-marins sont
prévues.
- On peut considérer comme sûr que ce système
devait être conçu pour le sous-marin de Type XXI. Sa
mise en œuvre était à un stade similaire
à l'expansion des bunkers de Kéroman de
Lorient.
- Dès le 20 Avril 1944, la première unité de
l'Organisation Todt est déplacée de Brest au Mans
pour y réparer les voies ferrées. Dans les semaines
qui suivent, cela s'est produit de plus en plus souvent. Les
travaux sur l'U-Bunker se poursuivent jusqu'à la
mi-Juillet 1944. Ensuite, les dernières unités sont
retirées. Environ 300 personnes sont restées
à Brest et, si elles n'ont pas été
tuées, ont été emmenées en
captivité par les américains en Septembre
1944.
- Malgré le développement chaotique des conditions
de construction à partir de Juin 1944, la direction de la
superstructure de l'Organisation Todt insiste pour continuer
à travailler par tous les moyens sur le renforcement du
plafond de l'U-Bunker. Le 27 Juillet 1944, la
société française Campenon Bernhard est
chargée d'achever les renforts de plafond.
- Les Allemands n'ont pas fait sauter le bunker lorsqu'ils ont
perdu Brest, car il se trouvait à proximité
immédiate des galeries de l'hôpital, qu'ils ne
voulaient pas mettre en danger.
- Après la reddition de Brest le 21 Septembre 1944, les
Français commencèrent les travaux de
nettoyage.
- Au cours de l'après-guerre, les entonnoirs faits par les
bombes sont débarrassés des débris de
béton et des fers à béton pliés sur
le toit de l'U-Bunker, et les entonnoirs à
l'arrière du bunker sont comblés.
- Les dragueurs de mines français utilisent le bunker
jusqu'aux années 70.
- Une des trois tours 'Flak' et la tour radio (Funkstation) -
© Auteur du site
Canon 'Flak' ou ce qu'il en reste... © René
Triscos
René Triscos près de l'appareil de détection
'FuMO-61' © René
Triscos
Toit de l'U-Bunker en Mars 1949 © René
Triscos
Entonnoir sur le toit de l'U-Bunker dû à une bombe
'Tallboy' © René Triscos
Entonnoir sur le toit de l'U-Bunker dû à une bombe
'Tallboy' © René Triscos
Digue en reconstruction avec des cubes flottants en ciment ©
René Triscos
1) Les effectifs pour la construction de l'U-Bunker se montent
à 1 562 ouvriers rémunérés et
à 8 458 travailleurs forcés dont au moins 2 000
Républicains Espagnols. Il y a parmi ces effectifs des
Français, des Belges, des Néerlandais, des
Italiens, des Grecs, des Portugais et des Russes. Ils
étaient logés au château de Brest, aux forts
Montbarey et Keranroux et dans de nombreux camps aux alentours de
Brest.
Source : "Die deutschen Ubootbunker und Bunkerwerften" de
Sönke Neitzel chez Bernard & Graefe Verlag