H.M.S. "Zinnia"
(K 98)


H.M.S. Zinnia (© Bfz)
H.M.S. "Zinnia" (© Bfz)


Type
Chantiers de Construction
Smith's Dock Company, Limited, South Bank, Middlesbrough
Mise sur cale
20 Août 1940
Lancement
28 Novembre 1940
Mise en service
30 Mars 1941
Caractéristiques techniques
Longueur : 62,51 mètres
Largeur : 10,09 mètres
Tirant d'eau : 3,50 mètres
Déplacement : 940 tonnes
Propulsion
2 x chaudière à tubes de fumée
Machine 4 cylindres triple expansion
Puissance : 2750 hp
Vitesse maxi
16 nœuds
Autonomie
3450 nautiques à 12 nœuds
2630 nautiques à 16 nœuds
Armement
1 canon de 102mm Mk IX sur affût CP1 avec 100 coups
2 mitrailleuses Lewis de 7,7mm
1 canon 2 pounder Mk VIII
2 mortiers grenadeurs type Mk II ou IV et jusqu'à 50 charges de profondeur
2 rails de grenadage
Détection
Asdic type 123
Équipage
85 hommes
Commandant
Lt Cdr C. G. Cuthbertson RNR
Victimes/Survivants
50/15

- À la fin de 1939, le gouvernement français a passé des commandes pour dix corvettes avec la Smith's Dock Company de Middlesbrough et neuf autres dans un assortiment de chantiers britanniques et français. Parmi celles-ci la construction de six corvettes commence à Middlesbrough au moment où la France se rend en Juin 1940.
- La commande passée au Smith's Dock est immédiatement repris par la Royal Navy et la quille de ce qui va devenir le H.M.S. "Zinnia" est posée le 20 Août de cette année. Le "Zinnia" est lancé le 28 Novembre 1940 et appareille de Middlesbrough le 02 Avril 1941. Après avoir effectué des essais pendant les mois d'Avril et de Mai, il est affecté au Western Approaches Command et rejoint son premier convoi à Liverpool le 11 Juin. La corvée d'escorte dans l'Atlantique Nord remplit le reste de sa courte vie, mais non sans incident : le 05 Juillet, elle tente d'éperonner l'U-372 (K.L. Heinz-Joachim NEUMANN) afin de défendre le convoi SL 88 à 250 nautiques à l'Ouest de l'Irlande. Le 15 Août, le H.M.S. "Zinnia" quitte Liverpool pour la dernière fois pour escorter le convoi OG 71 à Gibraltar.

- Le 17 Août 1941, l'U-201 (Kptlt Adalbert Schnee) prend contact avec le convoi Liverpool-Gibraltar OG 71 peu après sa sortie du canal du Nord vers l'Atlantique. Le B.d.U. rapidement mobilisé toutes les unités disponibles pour l'attaque, déclenchant ainsi une longue bataille au cours de laquelle le convoi OG 71 perd huit de ses vingt-deux navires, malgré pas moins de onze bâtiments d'escorte pour sa défense. Après les premiers revers, les Allemands font leur première victime aux premières heures du 19, lorsque l'U-204 (K.L. Walter KELL) torpille le destroyer norvégien "Bath". L'Amirauté renforce l'OG 71 avec deux destroyers équipés du dernier dispositif de radio-détection HF/DF, les H.M.S. "Gurkha" et "Lance". Lorsqu'un avion allemand aperçoit à nouveau le convoi le 21 Août, d'autres U-Boote sont mis en action, parmi lesquels l'U-564 (Oblt.z.S. Reinhard Suhren). Le K.T.B. de l'U-564 relate l'observation du convoi OG71 dans l'après-midi du 22 et les attaques qu'il mène cette nuit-là, qui culmine par une salve de torpilles contre un groupe de navires dont le H.M.S. "Zinnia" à 04h25 le 23 (heure britannique). Bien que le "Zinnia" se soit maintenu à proximité du convoi depuis 04h00 et qu'il ait zigzagué à 14 nœuds, l'U-564 est hors de portée de son Asdic et la nuit noire augmente fortement les chances de l'attaquant.
- Extrait du KTB de l'U-564.





- Bien que des vigies supplémentaires aient été postées suite à deux attaques récentes sur le convoi, l'attaque de l'U-564 à 3000 mètres est survenue sans avertissement. Sa torpille frappe le "Zinnia" à 04h21 (hormis l'heure de décalage, le chronométrage britannique diffère de celui des Allemands de quelques minutes) alors qu'il est sous dix degrés de barre dans le cadre d'une modification de routine de son large et irrégulier schéma de zigzag. Comme le commandant du "Zinnia", le Lt Cdr Cuthbertson, le signale au Commander-in-Chief Western Approaches, l'Admiral Sir Martin Dunbar-Nasmith VC, la détonation a eu un effet dévastateur sur son navire :
   Je sortais du local Asdic et je faisais face à la cheminée et à environ 25 pieds de l'explosion. Le local Asdic s'est effondré et des parties du navire ont été lancées en l'air. Il a immédiatement gîté en cinq secondes, il a chaviré de 120 degrés.
- Cuthbertson est l'un des nombreux hommes qui se sont jetés à la mer lorsque le "Zinnia" s'est retourné. Son premier souvenir, après avoir fait surface et après ce qu'il a estimé être dans les douze secondes suivant la détonation, est celui des deux parties du navire qui s'élèvent verticalement hors de l'eau avant de s'affaisser dans l'océan. Douze secondes plus tard, le H.M.S. "Zinnia" disparaît, laissant un certain nombre de survivants dans une flaque de pétrole.

- Bien que son naufrage ait été rapide, un plus grand nombre d'hommes de Zinnia ont réussi à se dégager de l'épave que ce à quoi on aurait pu s'attendre dans les circonstances. Tous ces hommes se trouvaient sur le pont lorsque la torpille a frappé, soit sur le pont, soit dans le poste équipage, soit dans la timonerie sur la plate-forme des pom-pom. Se tordant dans l'eau recouverte de pétrole, ils avaient à subir une série d'explosions sous-marines après la chute du "Zinnia" qui ont ensuite été attribués à des explosions de chaudières, à d'autres torpilles ou des charges de profondeur. Les survivants sont restés accrochés à tous les débris flottants qu'ils pourraient trouver pour échapper au pire du pétrole, le Lt Cdr Cuthbertson recourant à un cadavre :    J'ai entendu de nombreux appels à l'aide dans l'eau, et j'ai estimé qu'il y avait environ 40 hommes qui flottaient. Je n'ai rien pu faire pour les aider. L'eau était épaisse de mazout, et c'était tout ce que je pouvais faire pour garder mon équilibre dans la houle, et mon nez et ma bouche au-dessus du mazout. Je suis resté à flot 40 minutes avant de trouver le tronc d'un corps qui avait été soufflé par l'explosion et qui flottait, ce qui m'a permis de rester à flot pendant les 30 minutes restantes.
- Un certain nombre de navires étaient sur place, mais les sauveteurs potentiels n'ont eu que très brièvement l'occasion d'identifier la position du "Zinnia" avant qu'il ne disparaisse et les survivants se sont avérés difficiles à localiser dans l'obscurité. Pendant plus de deux heures, les corvettes "Wallflower", "Campion" et "Campanula" ont fouillé une large zone, sauvant dix-sept hommes dont le Lt Cdr Cuthbertson :
   Une corvette est passée tout près sans me voir. Finalement, à 05h30, j'ai été récupéré par un bateau d'une autre corvette, le H.M.S. "Campion". J'ai dû être hissé à bord, je ne pouvais que ramper sur le pont et j'étais complètement aveuglé. J'étais encore tout habillé.
- Ils ont été débarqués à Gibraltar ce soir-là sur les talons de l'OG 71, gravement mutilé. Outre le traitement des blessures, la tâche principale à bord des navires de sauvetage consistait à enlever l'huile des corps des hommes, effectuée avec de la paraffine pour le corps et de l'essence pour les yeux. Deux des personnes secourues sont décédées plus tard, le premier sur le "Campion" peu de temps après avoir été récupéré, l'autre à Gibraltar après deux transfusions sanguines infructueuses, portant ainsi à cinquante le nombre de morts du H.M.S. "Zinnia".
- Le rapport de Cuthbertson contenait un certain nombre de suggestions pour améliorer les perspectives des survivants dans l'eau, notamment la fourniture de lumières et de sifflets pour qu'ils indiquent leur position et la nécessité pour les escortes de larguer des radeaux chaque fois que cela est possible. Un certain nombre de ces suggestions ont été transmises au Committee on Life-Saving at Sea (Commission des sauvetages en mer) qui, en conséquence, a inclus dans ses recommandations "la fourniture d'un feu flottant de courte portée à fonctionnement automatique pour la fixation aux radeaux qui sont susceptibles de flotter ou d'être facilement mis à la mer" ainsi que "la fixation de torches de service ordinaires à chaque radeau de sauvetage, etc. transporté à bord".



Libre traduction par l'auteur du site des pages 116 et 118 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net


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