H.M.S. "Gladiolus"
(M 34 puis K 34)
H.M.C.S. "Gladiolus"
- Le H.M.S. "Gladiolus" est construit
à la Smith's Dock Company, Middlesbrough, en Octobre 1939,
lancé en Janvier 1940 et achevé en Avril de la
même année. Après sa mise en service, il est
affecté à la 2nd Escort Division du Western
Approaches Command à Plymouth et rejoint son premier
convoi le 12 Mai. Le 30 Juin, alors qu'il escorte le convoi OA
175, le "Gladiolus" connaît sa première rencontre
importante avec un U-Boot, qui se solde par le sabordage de
l'U-26 à 200 miles au Sud-Ouest de
Cape Clear. Bien que le sloop H.M. Rochester et un "Sunderland" de la RAAF jouent un rôle dans
cette affaire, l'U-26 a été le premier des 47
U-Boote à être coulé par les corvettes de la
classe "Flower" pendant la Seconde Guerre mondiale. En Octobre,
le "Gladiolus" est transféré au 1st EG à
Liverpool, où il subit une importante remise en
état à Birkenhead entre Novembre 1940 et Janvier
1941. Rejoignant le 1st EG à Londonderry, le "Gladiolus"
reprend le service des convois dans l'Atlantique Nord,
participant au naufrage de l'U-65 le 28
Avril, puis à celui de l'U-556 le
27 Juin. Affecté au nouveau commandement de Terre-Neuve le
même mois, le "Gladiolus" rejoint le Canadian 20th Escort
Group (EG-C20) en Juillet. Le 22 Septembre, l'équipage du
"Gladiolus" apprend qu'il va bientôt être remis en
état à Charleston, en Caroline du Sud, mais le
besoin urgent d'escortes après l'un des mois les plus
révélateurs pour l'U-Boote-Waffe dans l'Atlantique
exige que cette opération soit reportée le 04
Octobre, le "Gladiolus" étant jugé 'tout à
fait capable d'un cycle d'escorte supplémentaire avant la
remise en état'. Affecté à l'unité
opérationnelle 4.1.5, le 09 Octobre il lève l'ancre
à St John's pour rejoindre le convoi SC 48 qui a
quitté Sydney, île du Cap-Breton, le 05.
- Malgré les renseignements d'Enigma sur les dispositions
allemandes dans l'Atlantique, la ligne de patrouille de treize
bateaux formée par le B.d.U. à la mi-Octobre 1941
s'avère être un obstacle trop important pour que le
convoi lent SC 48 puisse l'éviter. Dans la nuit du 14 au
15 Octobre, le convoi tombe sur l'U-553
du Kptlt Karl Thurmann qui envoie par
le fond deux de ses navires peu avant l'aube. L'action la plus
importante de l'U-553 fut cependant la transmission de la
position et de la route du convoi à tous les autres
bateaux à sa portée, notamment l'U-558 (Kptlt Günther
Krech), l'U-432 (Oblt.z.S. Heinz-Otto Schultze) et l'U-568 (Kptlt Joachim
Preuss), qui se rapprochent tous du convoi au cours des
trente-six heures suivantes. L'escorte originale du SC 48,
composée du contre-torpilleur "Columbia" (officier
supérieur de l'escorte) et des corvettes "Gladiolus",
"Mimosa" (France libre), "Baddeck",
"Shédiac", "Camrose", "Rosthern" et "Wetaskiwin" (toutes
de la RCN) était bien trop faible pour la défendre
contre l'assaut prévu, d'autant plus que trois de ses
membres ont rebrousser chemin par manque de carburant. Le
"Gladiolus" ne tarde pas à entrer en action, repoussant
l'U-568 dans la soirée du 15 après que ce dernier
ait coulé l'"Empire Heron". Alors que d'autres U-Boote se
rapprochent, les Alliés prennent des mesures
désespérées pour renforcer la défense
du SC 48. À midi, le 16, l'escorte est renforcée
par cinq destroyers américains (USS "Plunkett" menant les
"Kearny", "Decatur", "Livermore" et "Greer") du convoi ON 24,
mais la marine américaine est encore
inexpérimentée dans le domaine de la protection des
convois et désavantagée sur le plan technique, car
elle ne possède pas de radar. L'assaut est finalement
donné dans la nuit du 16 au 17 Octobre alors que huit
U-Boote se bousculent pour prendre position, le chaos des navires
sur les lieux étant renforcé par l'arrivée
des corvettes H.M. "Abelia" et "Veronica" vers 23h00 le 16, par
celle des destroyers H.M. "Highlander" (qui prend la
relève de l'officier supérieur à un moment
donné dans la nuit), "Broadwater" et "Sherwood" environ une heure
plus tard, et par celle des corvettes canadiennes "Pictou",
"Brandon" et "Weyburn" à l'aube du 17. Sept navires sont
coulés cette nuit-là et l'U.S.S. "Kearny" est
endommagé, ce qui a de graves répercussions sur les
relations des États-Unis avec l'Allemagne. Le nombre de
protagonistes et de victimes soulève d'importants
problèmes d'identification des victimes et des auteurs,
notamment le "Gladiolus" dont les derniers mouvements connus
remontent à 12h30 de l'après-midi du 16, lorsqu'il
reçoit l'ordre d'enquêter sur un contact radar
approchant le convoi par le Sud-Ouest. Le contact en question
s'est avéré être l'U.S.S. "Plunkett", avec
lequel le "Gladiolus" a vraisemblablement rejoint le convoi.
À l'exception d'un bref contact radio ce soir-là,
rien ne subsiste pour documenter l'existence du "Gladiolus", et
son absence de rapport au cours des soixante-douze heures
suivantes a conduit l'amirauté à conclure qu'il est
perdu. La cause précise de la perte du "Gladiolus"
défit toutes les tentatives d'identification, mais une
analyse minutieuse des attaques enregistrées cette
nuit-là permet d'établir des arguments en faveur de
trois des U-Boote présents : (A) U-553, (B) U-558 et (C)
U-432.
- Il existe peu de naufrages de navires de guerre alliés
dont on sait moins que celui du H.M.S. "Gladiolus". En effet,
aucune donnée probante n'existe pour documenter son
naufrage d'un côté ou de l'autre, tandis que le
grand nombre d'informations souvent contradictoires dans les
sources alliées indique un chaos total la nuit en
question. Le dernier contact confirmé avec le "Gladiolus"
est établi par la corvette H.M.C. "Wetaskiwin"
après 19h30, heure des Alliés (21h30, heure des
U-Boote), le 16, mais son objet n'est pas connu. Comme il
n'existe aucune trace d'une attaque directe contre un navire de
guerre dans les sources allemandes ou alliées, la
réponse à la disparition du "Gladiolus" semble
résider dans les multiples attaques menées par le
trio de U-Boote qui a harcelé sans relâche le SC 48
entre 00h00 et 04h00 heure allemande le 17. Les pages qui suivent
présentent les arguments pour et contre chacun de ces
sous-marins, dans l'ordre dans lequel ils ont attaqué le
SC 48 cette nuit-là. La première concerne ce que
l'analyse britannique d'après-guerre a
considéré comme le principal suspect : l'U-553 du
Kptlt Karl Thurmann.
- A) L'affaire de l'U-553 :
- En 1990, le Dr R. M. Coppock, qui dirigeait alors la Head of
the British Ministry of Defense's Naval Historical Branch
(Direction de l'histoire navale du ministère de la
Défense britannique), a entrepris une enquête sur la
perte du H.M.S. "Gladiolus" 'de manière assez
détaillée, car nos archives indiquent qu'aucune
enquête particulièrement satisfaisante n'a
été entreprise auparavant'. Il a conclu que
l'auteur probable était l'U-553, dont l'extrait du journal
de bord décrit une série d'attaques débutant
à 00h00 le 17, heure des U-Boote (22h00 le 16, heure des
Alliés), dont une à 00h07 qui a touché un
navire que le Kptlt Thurmann décrit comme un
pétrolier. La conclusion de Coppock selon laquelle le
"Gladiolus" a été victime de cette attaque repose
sur le moment où un mystérieux message a
été émis. Au moment où Thurmann
commençait son attaque, le H.M.C.S. "Wetaskiwin" a
reçu un message provenant apparemment du "Gladiolus" et
demandant une transmission sur 325 kHz, vraisemblablement
à des fins de radiogoniométrie. Incertain de son
authenticité, le "Wetaskiwin" a envoyé une demande
d'identification qui est restée sans réponse. Aucun
autre message, confirmé ou non, n'a été
reçu du "Gladiolus". Coppock en conclut que le "Gladiolus"
n'était pas en mesure de répondre, ayant
explosé à la suite d'un impact obtenu par l'attaque
de l'U-553 en 00h07, la nappe de flammes décrite par
Thurmann dans son journal de bord n'étant pas la preuve du
pétrolier qu'il pensait avoir touché, mais de la
détonation d'une soute à munition d'une
corvette.
- Extrait du KTB de l'U-553.
- U-553 pour et contre :
- L'ouvrage du professeur Jürgen Rohwer, Axis Submarine Successes of World War
II, attribue la perte du "Gladiolus" au U-558 ou au
U-432 plus tard le 17, l'attaque de l'U-553 à 00h07
étant considérée comme ayant permis de
couler le cargo panaméen S.S. "Bold Venture". Cependant,
l'examen de tous les documents de l'Amirauté relatifs au
SC 48 rend très probable, mais pas certain, que le "Bold
Venture" a été coulé par l'U-432 quelques
heures plus tard, vers 03h40, heure des U-Boote. Si tel est le
cas, l'argument selon lequel l'U-553 a coulé le
"Gladiolus" plutôt qu'un navire marchand à ce
moment-là devient beaucoup plus fort. Les observations de
Thurmann sont corroborées (toutes les heures sont
données en heures des U-Boote) non seulement par Krech de
l'U-558 (une 'colonne de feu' : 00h15) et Schultze de l'U-432
(des 'fusées éclairantes et des détonations'
: 00h10), mais aussi par le H.M.C.S. "Columbia" (un 'navire
touché à l'arrière du convoi' : 00h12), le
pétrolier S.S. "W C. Teagle" (une 'forte explosion' et un
'navire en feu à l'arrière' : 00h15) et le cargo
S.S. "Rym" (une 'explosion à l'arrière du convoi' :
00h00), ces deux derniers étant eux-mêmes
coulés au cours des deux heures suivantes. Il est tout
aussi important de noter que le "Rym" était le navire le
plus à l'arrière de sa colonne (troisième
à partir de la droite), ce qui suggère que la
victime ne pouvait être un navire marchand, à moins
qu'il ne s'agisse d'un retardataire.
- Cependant, le fait que la victime soit le "Gladiolus" n'est pas
sans poser de questions, et il n'est pas le seul candidat
à la destruction à l'heure actuelle. D'une part, il
existe une divergence marquée entre le récit de
Thurmann, qui parle du naufrage d'un navire de la rangée
avant du convoi, et les sources alliées citées plus
haut, qui sont unanimes à signaler une détonation
à l'arrière. De plus, certains
éléments suggèrent qu'il s'agissait en fait
du cargo grec S.S. "Evros", cité par Rohwer comme ayant
été coulé par l'U-432 à 03h43, heure
allemande, mais identifié dans une source alliée
comme ayant été coulé à 20h00, heure
du convoi (00h00, heure des U-Boote), ce qui correspondrait
à l'attaque de Thurmann dans les premières minutes
du 17 Octobre. Les documents qui ont survécu ne permettent
pas d'avoir des certitudes sur ce point et il n'y a pas eu de
survivants de l'"Evros" pour trancher la question, mais le fait
qu'il était incontestablement à l'arrière de
sa colonne en ferait à première vue une victime
plus probable de la torpille de 00h07 de l'U-553 que le
"Gladiolus" dont la dernière position enregistrée a
été fixée presque douze heures plus
tôt.
- B) L'affaire de l'U-558 :
- Le Kptlt Gunther Krech a effectué quatre attaques aux
petites heures du 17, à 01h28, 01h31, 01h49 et 02h14,
heure des U-Boote. La deuxième, la troisième et la
quatrième de ces attaques peuvent être
assimilées avec un bon degré de certitude à
des frappes mortelles sur le pétrolier britannique "W. C.
Teagle" et les cargos norvégiens S.S. "Erviken" et S.S
"Rym" respectivement. La seule question sans réponse ici
est le sort de la première torpille de l'U-558.
- Extrait du KTB de l'U-558.
- U-558 : pour et contre :
- L'hypothèse de Krech selon laquelle sa première
torpille de 01h28 aurait finalement atteint son but pourrait
à première vue sembler être un cas typique
d'optimisme de commandant de l'U-Boot, d'autant plus qu'elle se
présente sous la forme d'une réévaluation de
l'événement. En effet, le Dr Coppock écarte
rapidement la possibilité que cette torpille ait
touché le "Gladiolus" ou tout autre navire :
Bien qu'après 4 minutes et 47 secondes, on ne
s'attende pas à ce qu'elle ait atteint la fin de sa
course, alors que les torpilles allemandes avaient tendance
à exploser, je pense que cela a pu être le cas. En
tout état de cause, il est tout à fait possible
qu'une torpille ait explosé sans toucher de navire. La
possibilité qu'elle ait frappé le "Gladiolus" est
si faible qu'elle peut être
écartée.
- Dans l'ensemble, les auteurs estiment que cette
évaluation des qualifications de l'U-558 est trop
méprisante. Les navires en convoi étaient souvent
frappés par des torpilles qui manquaient leur cible et la
possibilité que le "Gladiolus" ait été
touché par une torpille égarée n'est pas
plus éloignée que les cas de l'U-553 ci-dessus et
de l'U-432 ci-dessous, qui visaient tous deux des
pétroliers et prétendaient les avoir
touchés. De plus, ce qui distingue la séquence du
journal de Krech de celles de Thurmann et Schultze, c'est la
possibilité d'une escorte parmi les navires
attaqués quelques minutes plus tard (voir son
entrée pour 01h15).
- C) L'affaire de l'U-432 :
- Une heure et demie après que le Kptlt Krech eut
tiré sa dernière torpille sur le SC 48 l'Oblt.z.S.
Heinz-Otto Schultze lança la première de cinq
attaques contre le convoi, à savoir 03h43, 03h44, 03h46,
04h00 et 04h48. Seules les deux dernières attaques peuvent
être reliées sans équivoque aux archives
alliées, le pétrolier norvégien S.S.
"Barfonn" ayant été frappé à 04h00 et
achevé par Schultze dans l'heure. Malgré la
chronologie minute par minute établie par Schultze, les
données contradictoires des rapports alliés ne
permettent pas d'attribuer ses trois premières attaques
à des navires spécifiques, dont l'un pourrait
être le "Gladiolus".
- Extrait du KTB de l'U-432.
- U-432 : pour et contre :
- Le principal intérêt du journal de Schultze
réside dans sa description des attaques menées
à partir de 03h43. Il y mentionne deux pétroliers
touchés avec certitude à ce moment-là et
à 03h 44, ainsi qu'un autre navire touché dans une
colonne au-delà après qu'une double salve
tirée à 03h46 ait manqué sa cible. On
pourrait penser que Schultze a exagéré le nombre de
navires touchés à ce moment-là ou qu'il a
succombé à l'optimisme étourdissant
qu'impliquent ses déductions ex post facto.
Cependant, une source alliée majeure suggère le
contraire. À 03h30, heure des U-Boote, le H.M.C.S.
"Columbia" a enregistré trois frappes distinctes d'une
manière qui correspond au journal de bord de l'U-432 : 'Un
navire de la colonne de l'aile tribord a été
touché, suivi très rapidement d'un autre assez
proche de la 3ème ou 4ème colonne, et
immédiatement d'un autre à l'arrière de la
7ème colonne'. À première vue, 03h30 semble
trop tôt, puisqu'il intervient entre treize et seize
minutes avant l'observation de l'U-432, mais la différence
est cohérente avec le chronométrage de Schultze qui
était déjà en retard de seize minutes sur
celui de Krech plus tôt ce matin-là. En outre, non
seulement il s'agit de la première attaque
enregistrée par l'un ou l'autre camp depuis celle de
l'U-558 sur le "Rym" à 02h14 et celle de l'U-432 à
03h43, mais les récits du "Columbia" confirment la
description faite par Schultze d'une succession de coups et du
torpillage de trois navires différents en autant de
colonnes. Cependant, si l'on prend en considération les
déclarations des autres bateaux, les preuves de trois
naufrages laisseraient un manque de navires à
dépêcher à ce moment-là. Si l'on tient
compte de l'attaque effectuée par le Kptlt Thurmann de
l'U-553 à 00h07 (voir 'U-553 : pour et contre' ci-dessus),
au cours de laquelle la perte d'un navire allié ne fait
aucun doute, et si l'on suppose que, comme cela a
été dit, sa victime était l'"Evros" et non
le "Bold Venture" ou le "Gladiolus" lui-même, on peut en
déduire que ce sont ces deux derniers qui ont
été victimes des salves de Schultze, le dernier
étant la cible involontaire de sa dernière attaque
de la nuit.
- Résumé :
- Aussi vaste soit-elle, la documentation relative au convoi SC
48 conservée aux British National Archives (Archives
nationales britanniques) ne donne pas une image claire des
événements de la nuit du 16 au 17 Octobre 1941. En
fait, c'est plutôt l'inverse qui semble se produire, car de
nombreux comptes rendus et dossiers alliés sont
contradictoires - souvent à l'extrême - quant
à l'heure à laquelle les navires marchands ont
été coulés, notamment en ce qui concerne la
perte de l'"Evros" et du "Bold Venture". En outre, les positions
relatives des navires du convoi sont loin d'être claires,
et de nombreux éléments indiquent que les ordres de
croisière du SC 48 ont été
déréglés la nuit en question, les attaques
de sous-marins, les changements de cap et les traînards
faisant progressivement des ravages. Il semble donc impossible
d'établir au-delà de tout doute raisonnable
laquelle des multiples attaques lancées la nuit où
le "Gladiolus" a disparu était responsable de sa
disparition. Celui qui l'a frappé, que ce soit l'U-553,
l'U-558 ou l'U-432, l'a probablement fait avec une torpille
égarée et, à cet égard, il n'y a
aucune raison de considérer l'un des cas ci-dessus comme
plus ou moins probable qu'un autre, bien que la preuve prima
facie (à première vue) que l'U-432 est l'auteur
de l'attaque soit peut-être plus forte que pour l'un ou
l'autre des autres.
- Il convient toutefois de souligner qu'il n'est que probable, et
non certain, que le "Gladiolus" ait été victime
d'un sous-marin ennemi. Outre l'implication de l'U-568 dans cet
épisode (qui a attaqué deux escortes cette
nuit-là, endommageant le U.S.S. "Kearny" mais manquant le
H.M.C.S. "Pictou" qui a immédiatement
contre-attaqué), il a également été
suggéré que le "Gladiolus" a sombré en
raison d'une perte de stabilité après son
carénage à Birkenhead, ou a été
victime d'une autre catastrophe interne. Bien que cela ne soit
pas impossible, un naufrage semble peu probable, compte tenu des
conditions météorologiques non exceptionnelles qui
prévalaient et du fait qu'aucune des corvettes de la
classe "Flower" qui ont combattu dans
l'Atlantique n'a connu un tel sort en cinq ans de service de
guerre sans relâche. Quoi qu'il en soit, l'absence de
preuves concluantes de part et d'autre exige que le dossier du
"Gladiolus" reste ouvert.
- Tout ce que l'on sait de l'équipage du H.M.S.
"Gladiolus" est qu'il a été perdu avec son navire
dans l'Atlantique entre 19h30, heure des Alliés, le 16
Octobre, et l'aube du 17 Octobre. L'absence d'informations
indiquant que le "Gladiolus" avait été
attaqué ou qu'il se trouvait dans une situation critique a
empêché toute assistance. Les escortes ont
échangé des questions sur sa localisation tout au
long de la journée suivante, mais la présence
persistante de l'ennemi a inévitablement pris le pas sur
l'incapacité d'une corvette à répondre aux
messages. La nécessité de défendre le convoi
(qui subit la perte du H.M.S. "Broadwater" la nuit suivante avec
les ressources disponibles empêcha une recherche
approfondie d'un navire dont la perte n'avait pas encore
été établie et dont la dernière
position n'avait pas été confirmée. Ce n'est
que dans l'après-midi du 21 (près de cinq jours
après le naufrage) que l'Admiral Sir Percy Noble,
Commander-in-Chief Western Approaches, fait part de son
inquiétude aux autorités canadiennes à St
John's, son dernier point de départ : 'Suis maintenant
dans l'anxiété sur le sort du "Gladiolus". Je ferai
un nouveau message après avoir interrogé les
escortes'. Bien entendu, cela n'a pas permis de clarifier la
situation. Bien que peu enclin à radier un navire dont le
sort restait un mystère complet, Noble fut contraint de
concéder qu''aucune information ne peut être obtenue
qui puisse éclairer ses derniers mouvements' et le 26
Octobre 1941, l'Amirauté enregistra officiellement le
"Gladiolus" comme totalement perdu. Les morts étaient
présumés inclure l'unique survivant du S.S. "Empire
Heron" sauvé aux premières heures du 16, qui a
ainsi été victime de son deuxième naufrage
en vingt-quatre heures.
Libre traduction par l'auteur du site des pages 128, 129, 130,
131, 133 et 135 de l'ouvrage "U-Boat Attack Logs" de Daniel
Morgan & Bruce Taylor chez Seaforth Publishing.
Sources : le Net